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Violence dans les stades: Des mesures draconiennes s'imposent

par M. Zeggai

La violence dans les stades devient de plus en plus inquiétante et risque de déboucher sur l'irréparable. Avec une telle ampleur, il faudra s'attendre au pire tant elle s'est répandue même dans les matches de divisions inférieures, qui ne vont plus jusqu'au bout en raison des agressions et des échauffourées.

Aujourd'hui, nos stades sont devenus de réels dangers pour tout le monde. Qu'attendent les autorités pour mettre fin à ce phénomène qui ne cesse de nuire à l'Algérie comme en témoignent les nombreux reportages des médias étrangers ? Ce qui s'est produit ici et là est franchement inadmissible et regrettable. L'Etat algérien, par le biais de ses institutions, est interpellé pour éviter d'autres dérives encore plus graves.

Le huis clos ou les sanctions financières ne résoudront jamais le problème tant que la majorité des clubs sont tous subventionnés par l'Etat.

Chaque week-end, nous assistons à une multitude d'agressions, actes de violence et de dépassements. A Tiaret, plusieurs policiers ont été blessés dans des échauffourées provoquées par des supporters au stade Kaïd Ahmed, lors du match JSMT-OMA, après la défaite de leur équipe. On a appris également qu'une quinzaine de personnes blessées ont été admises au service des urgences de l'hôpital Youcef Damerdji de Tiaret. Pour éviter tout dérapage, des mesures ont été prises pour escorter les joueurs de l'OMA. Lors du match CRB Ksar Abtal-CRB Hammam Sakhnan, Régionale 2 de la ligue de Constantine, le jeune arbitre Gueraïche a été agressé et a même failli laisser sa vie parce qu'il a osé accorder un penalty à l'équipe visiteuse. Aussi, lors de la rencontre Olympique Ksar Boukhari-Mouloudia de Cherchell, de la Régionale de Blida, l'arbitre a été également malmené et attaqué, toujours pour avoir sifflé un penalty en faveur des visiteurs. A Aïn Defla, le CR Zaouïa a vécu l'enfer après ce qui s'est passé en début de match avec des intimidations et autres agressions sur les joueurs du CRZ. Déplorable situation. Ce qui se passe dans notre football est intolérable. Des joueurs sauvagement attaqués et intimidés dans les vestiaires.

Des arbitres malmenés ou carrément attaqués. Des journalistes menacés. La violence dans nos stades a atteint un point de non-retour, ce qui signifie clairement que la moralisation du football et lutte contre la violence ou autres actions de sensibilisation ne serviront à rien tant que l'Etat n'intervient pas énergiquement. Les services de sécurité devront sévir pour éviter le pire. Les délégués des matches sont également interpellés pour prendre leur responsabilité et s'acquérir de leur mission sans prendre parti.

Les derniers actes de violence sont là pour témoigner de l'urgence des réactions contre ce phénomène destructeur avant qu'il ne soit trop tard, car le danger est réel. A cette cadence, on peut s'attendre au pire lors des prochaines journées avec au menu des matchs décisifs pour le titre ou bien pour le maintien.

Les responsables concernés sont plus que jamais interpellés pour éradiquer ce phénomène. Il n'y a plus de place aux intérêts personnels, sentiments et aux autres considérations au vu de la situation que traverse actuellement le pays.

Les autorités et autres responsables devront prendre conscience de la gravité de ces dépassements et agir avec des décisions draconiennes, quitte à radier à vie des joueurs, des dirigeants et reléguer les clubs sans pour autant oublier de sanctionner les arbitres qui contribuent d'une manière ou d'une autre à cette violence.