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Les inspecteurs de l'Education rejoignent la contestation populaire

par M. Aziza

  Le front de contestation contre le prolongement du quatrième mandat et le système en place ne cesse de s'élargir incluant ainsi toutes les franges de la société et tous les secteurs. Après les étudiants et les professeurs d'université et après les lycéens et les enseignants, les inspecteurs de l'Education nationale ont décidé de rejoindre la protestation citoyenne. Des dizaines d'inspecteurs du secteur de l'Education se sont rassemblés, jeudi dernier, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale au niveau de Ruisseau, à Alger, pour affirmer leur soutien à cette révolution populaire pour la liberté et pour l'édification d'un Etat de droit. Pour le Syndicat des inspecteurs de l'éducation nationale qui n'arrive toujours pas à avoir son agrément, sans justificatif valable, le système en place refuse d'entendre la voix du peuple sinon, s'interroge-t-il, « comment expliquer l'insistance du président sortant à vouloir se maintenir au pouvoir ?» Les inspecteurs de l'Education affirment que «nous ne pouvons que rejoindre la voix du peuple et notre soutien au mouvement pacifique afin de renverser ce système corrompu qui a décimé tous les secteurs sensibles du pays, y compris l'éducation et l'enseignement supérieur».

Sur des pancartes brandies par les inspecteurs, on pouvait lire: «Pour une école gérée par des compétences» ou «Nous sommes issus du peuple et nous soutenons la voix du peuple».

Evoquant le secteur, le porte-parole du syndicat, Belmouhoub Yacine, a affirmé que sa corporation est contre la gouvernance par improvisation. Et de préciser que les inspecteurs avaient déjà dénoncé la tutelle qui se vante, à travers les médias, d'avoir privilégié la gouvernance, le professionnalisme et l'efficacité pédagogique, sans résultats palpables. «Des slogans qui vont à l'encontre de la pratique sur le terrain», dit-il. Il précise, en outre, que le déclin de l'école et l'échec de la réforme de l'éducation sont dus à l'incapacité des dirigeants du secteur à adopter une politique de concertation avec les piliers du secteur, à savoir les inspecteurs et les enseignants. Et de dénoncer encore une fois la marginalisation de plus de 1.000 inspecteurs en faisant appel «à des soi-disant experts français en pédagogie». M. Belmouhoub a dénoncé le favoritisme et la loyauté politique et régionale en tant que critères de nomination aux postes de responsabilité, ainsi que les pressions et les entraves à l'exercice syndical. Il accuse: «La tutelle s'acharne et se venge de tous ceux qui critiquent sa gestion», en évoquant «le licenciement abusif, injuste et arbitraire du secrétaire général, Chalabi Rabie, en raison de ses positions rejetant la politique du secteur». Pour les inspecteurs, «ces pratiques sont devenues un modèle de gouvernance unifié dans tous les secteurs et sont principalement liées au système en place que le peuple algérien appelle à renverser». Le Syndicat des inspecteurs de l'éducation nationale exige également la réintégration de Rabie Chalabi, secrétaire général du Syndicat national des inspecteurs de l'éducation à son poste, conformément à la décision de la commission de recours de wilaya et aux décisions judiciaires en vigueur.

«Nous ne sommes pas contre les institutions de l'Etat, mais nous sommes contre ce gang qui s'est approprié le pouvoir», précisent les inspecteurs contestataires.