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Violence dans les stades: Aux grands maux, les grands remèdes

par M. Zeggai

  Le phénomène de la violence a de nouveau resurgi. Cette fois-ci à Médéa où le match OM-CRB a connu une fin houleuse. En effet, des incidents ont éclaté, avec des images regrettables au stade Imam Lyès qui a été le théâtre de scènes de violence inquiétantes et condamnables en fin de partie. La pelouse s'est transformée en une véritable arène de violence d'une rare gravité entre les joueurs des deux équipes et quelques supporters locaux ayant envahi la pelouse pour une tentative d'agression envers l'arbitre Bessiri.

Les Médéens s'en sont pris à l'arbitre pour les avoir, selon eux, « privés d'un penalty en fin de match ». S'ensuivit une grande confusion entre les joueurs, dirigeants et supporters.

Un véritable calvaire pour le Chabab où les dirigeants accusent un joueur de l'OM, qui était sous le coup d'une suspension, d'être l'instigateur de ces incidents. L'entraîneur Amrani a failli être touché par une arme blanche lancée des tribunes. Laâroussi, le secrétaire du CRB, a été agressé « par le coach Toufik Rouabah lui-même », affirme-t-on du côté belouizdadi. Boukelkal, le président de l'OM, aurait, selon nos sources, accusé l'arbitre de corrompu et d'avoir touché une commission pour faciliter la tâche au CRB. On a appris que l'arbitre a signalé cette accusation et tous les dépassements sur la feuille de match.

La blessure de Herida a nécessité trois points de suture à la tête. Hais et Chettal ont été également blessés.

Tout en condamnant ces actes de violence de la part des Médéens, il faut mettre en relief l'agression d'un joueur du CRB envers un adversaire de l'OM juste après le coup de sifflet final, ce qui a mis le feu aux poudres. On savait que cette rencontre revêtait une importance capitale pour le maintien de ces deux clubs, mais ce qui s'est passé en fin de match n'explique pas toute cette violence. C'est dire que le mal est plus profond, car l'intégrité physique des personnes est en danger. Cela risque de dégénérer davantage en cette deuxième période de la saison décisive pour la course au maintien ou le podium. Aujourd'hui, le huis clos et les sanctions financières ont prouvé leurs limites. Il va falloir trouver d'autres règles et les sanctions doivent être revues, du moment que les nombreuses campagnes de lutte contre ce fléau n'ont pas donné lieu aux résultats escomptés. Des présidents de club qui clament haut et fort qu'ils arrangeront tel ou tel match et accusent tel ou tel de corruption. Des joueurs qui provoquent la galerie en s'en prenant gratuitement aux arbitres, laissant de côté leur devoir professionnel pour lequel ils sont grassement payés. Des dirigeants, au lieu de jouer leur rôle d'éducateurs, pour préserver leurs postes et leurs intérêts, n'hésitent pas à induire en erreur les jeunes supporters par des déclarations incendiaires. Des entraîneurs qui, au lieu de se concentrer sur la préparation de leurs équipes, émettent des réserves sur des arbitres avant même la parution des désignations. Ajoutez à cela le manque de professionnalisme de sensibilisation d'une certaine presse. Avec tous ces actes extra-sportifs, personne ne veut lever le petit doigt. On se demande s'il y a une réelle volonté à mettre fin à cette dangereuse situation. Tout le monde est complice. Dans notre football, où l'argent a conquis l'esprit des gens, tout le monde défend son intérêt personnel. Ne dit-on pas que « quand l'argent parle, la vérité se tait » ? La sagesse doit prendre le dessus sur toute autre considération, car il y va de l'intérêt de notre football et de notre jeunesse à qui on doit inculquer les véritables vertus du sport. Aujourd'hui, la réalité, c'est qu'on a donné une mauvaise culture à nos jeunes. Résultat ? C'est la rue qui impose sa loi.