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Prière à l'école, promotions...: Les explications de Benghabrit

par Yazid Alilat

  Loin de s'estomper, la «polémique» suscitée par les propos de la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit, lundi dernier, et confirmés mercredi, interdisant la prière dans les établissements scolaires, ne fait que s'enfler. Les faits en eux-mêmes se sont déroulés en France, à l'école internationale algérienne de Paris, après qu'une lycéenne ait accompli sa prière dans la cour de son Lycée. La directrice de l'établissement Nadia Messaci a ensuite interdit, à l'appui d'une note interne, la prière à l'intérieur de l'établissement. Suffisant pour nourrir une violente polémique, d'autant que l'élève encourt l'expulsion.

Les choses se seraient arrêtées là, si la ministre de l'Education nationale n'était pas intervenue dans ce débat lundi dernier en défendant l'interdiction de la prière dans les écoles. En fait, la ministre a pris position en faveur de l'école internationale algérienne de Paris et conforté la position de sa directrice. «Les élèves vont à l'école pour étudier.

Ce qui s'est passé à l'École de Paris, c'est qu'une élève est sortie dans la cour et d'une manière ostentatoire elle a prié. L'école n'a fait que son travail», a indiqué la ministre, selon laquelle «cette pratique (la prière) doit se faire à la maison. » Jeudi dernier, devant les députés, elle a encore rappelé que, dans le cas des écoles, le lieu de la prière est dans les mosquées. Pour elle, «nul n'est en mesure de toucher à l'identité et aux constantes des Algériens», avant de rappeler qu»'il y a les mosquées qui sont un espace dédié» à l'accomplissement de la prière. «Ma réponse est claire dans ce domaine : il y a les mosquées pour la prière et où faire ses obligations» religieuses, a t-elle ajouté. De son côté, le conseiller de la ministre, Mohamed Chaïb Draa Tani, a expliqué jeudi que «bien sûr que l'école n'est pas un lieu de prière.» Il a indiqué à la radio nationale que «toutes les prières sont réalisées par l'enfant chez lui. Il reste la prière d'El Asr lorsque l'enfant est peut-être à l'école et il peut faire sa prière une fois de retour à la maison. Où est le problème ?». Pour lui, la prière dans les établissements scolaires «n'est pas un problème». Par ailleurs, Mme Nouria Benghabrit a affirmé devant les députés en session plénière que les revendications légitimes des assistants et superviseurs de l'éducation ont été prises en charge afin de garantir un parcours professionnel ordinaire pour leur promotion, expliquant que cette catégorie de personnels n'a pas été privée de la promotion qui se fait, a-t-elle dit, «graduellement lorsque les conditions légales sont remplies.» Mieux, elle a affirmé que son département «s'emploie à la prise en charge des préoccupations de tous les fonctionnaires du secteur, dans le cadre du respect des lois de la République et dans la limite des ressources financières disponibles.» C'est ainsi qu'elle a rappelé l'intégration des assistants de l'éducation jouissant d'une ancienneté de 10 ans au grade d'assistant principal de l'éducation et des assistants de l'éducation ayant 10 ans d'expérience et titulaires d'un diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) ou d'un diplôme équivalent, au grade de superviseur de l'éducation. Cette catégorie de travailleurs du secteur, qui avait exigé d'être reclassée selon les diplômes, dont les superviseurs principaux de l'éducation remplissant les conditions d'ancienneté requises, pourront bénéficier, a-t-elle dit, «de la promotion au grade de conseiller de l'éducation à travers un examen professionnel ou l'inscription sur les listes d'habilitation». En outre, la ministre a annoncé que pour la classification de ces catégories de personnels, «il a été procédé au reclassement du diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) à la 11e catégorie au lieu de la 10ème catégorie et la licence (classique et LMD) à la catégorie 12 au lieu de la 11. « Quant à l'indemnisation sur l'encadrement des examens nationaux, la ministre a affirmé que ces deux corps percevaient un forfait journalier en contrepartie d'un service obligatoire, une indemnisation dont bénéficient également les correcteurs, les surveillants, les agents administratifs, les économes ainsi que l'ensemble du personnel mobilisé dans les centres de déroulement, de compostage ou de correction des examens. Mme Benghabrit a rappelé que son département avait classé l'ensemble de ces fonctionnaires dans la cartographie technique des centres d'examen afin de leur permettre de bénéficier des primes allouées.