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Tribunal criminel d'Oran: 10 ans de prison pour le dernier des braqueurs de Ouest Tribune

par M. Nadir

  Le tribunal criminel de première instance d'Oran a déclaré, hier, le dénommé B. Mohamed Amine, 40 ans, coupable du braquage de Ouest Tribune, survenu en juin 2011, et l'a condamné à dix années de prison ferme.

Au cours de ce braquage spectaculaire, exécuté en plein jour à Cité Djamel, quatre malfrats armés ont réussi à voler 170 millions de centimes, représentant le salaire des travailleurs, que le chauffeur venait de retirer de la banque. Ayant entendu les cris de son employé, le directeur du journal est sorti de son bureau et s'est lancé à la poursuite d'une 405 grise, année 2012, à bord de son propre véhicule. Il réussira à atteindre la voiture des braqueurs qui prenait la direction de l'USTO, avant d'être arrêté dans son élan par la menace d'une arme à feu. Le responsable a néanmoins eu la présence d'esprit de noter le numéro de la plaque minéralogique qu'il communiquera ultérieurement à la police.

Quatre personnes seront interpellées, dont une femme prénommée Sarah qui bénéficiera, plus tard, d'un non-lieu. Les trois autres seront inculpés pour association de malfaiteurs et vol qualifié. Jugés en 2012, ils seront condamnés à des peines allant de 10 à 13 ans. Le quatrième complice écopera lui de 20 ans par contumace.

Après avoir échappé aux recherches de la police pendant cinq ans, B. Mohamed Amine, dont il est apparu qu'il conduisait la 405 ayant servi au braquage (la carte grise était inscrite au nom de sa mère), a été finalement arrêté en 2016 et jugé hier après deux reports de procès.

A la barre, l'accusé a rejeté les charges en affirmant qu'à la demande de Sarah, il conduisait un client de Corales à Cité Djamel: «Je travaillais comme chauffeur de taxi clandestin et Sarah qui était une cliente m'avait demandé de transporter son ami que je ne connaissais pas. A Cité Djamel, il est descendu quelques minutes et il est remonté en portant un sac. C'est tout!», a-t-il relaté en niant connaître les autres accusés, encore moins avoir pris part au braquage.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public requerra 20 ans de réclusion criminelle en s'appuyant notamment sur le fait que la voiture ayant servi au crime appartenait à la mère de Mohamed Amine et que les accusés avaient fait des dépositions qui l'accablaient.

Loin de se démonter, l'avocat de la défense a déploré l'absence des victimes, de Sara et des condamnés, ce qui prive la défense de son droit à un débat contradictoire, mis en doute le témoignage «par ouï-dire» de la jeune femme et rappelé que les témoignages d'accusés contre d'autres accusés ne constituent pas une preuve selon la loi: «Aucun élément de preuve ne démontre la culpabilité de mon client», a-t-il conclu en plaidant l'acquittement.

Après délibérations, le tribunal criminel a reconnu l'accusé coupable des faits retenus et l'a condamné à dix ans de prison.