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Tribunal criminel d'Oran: Peine de mort pour le meurtrier de Sidi Benyebka

par M. Nadir

  Le tribunal criminel de première instance près la cour d'Oran a prononcé, hier, la peine de mort contre M. Houari, coupable d'avoir tué le dénommé B. Djameleddine à coups de couteau.

La tragédie remonte au mois de septembre 2017 lorsque les éléments de la police de Sidi Benyebka, commune située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la daïra d'Arzew, ont été alertés sur l'admission aux urgences de l'hôpital d'El Mohguen d'un homme âgé de 28 ans présentant de graves blessures manifestement provoquées par un objet coupant. Après avoir subi deux interventions chirurgicales complexes et un transfert au CHU d'Oran, l'homme n'a pas survécu à ses graves blessures (au cœur, au foie et aux reins) qui ont entraîné une hémorragie massive et la perte de quelque quatre litres de sang. Les premiers éléments de l'enquête mènent les policiers à une salle de jeu de Sidi Benyebka à proximité de laquelle ils constatent la présence de traces de sang. Interrogés, des témoins désignent le dénommé M. Houari comme étant l'auteur de l'agression mortelle de Djameleddine. Interpellé, le suspect, âgé de 21 ans, reconnaît l'agression et donne sa version des faits : ce jour-là, raconte-t-il, il est entré à la salle de jeux pour quelques parties de billard mais le défunt qui se trouvait déjà sur les lieux l'a empêché de jouer et lui a fait des avances. «Une altercation a éclaté, il m'a donné une gifle et m'a entraîné dehors où il a essayé de me frapper avec une batte de base-ball», affirme le suspect, en ajoutant avoir réussi de s'enfuir chez lui avant de revenir muni d'un couteau pour se venger. Houari, qui précisera avoir agi sous l'effet de la boisson, reconnaîtra avoir donné plusieurs coups de couteau à Djameleddine et avoir pris la fuite en jetant l'arme du crime dans le jardin du quartier. Lors de son procès, l'accusé a répété avoir réagi aux provocations du défunt et ses avances indécentes, et rejeté la préméditation et l'intention de donner la mort. Ce que les témoins, qui se sont succédé à la barre, ont récusé en affirmant que c'est l'accusé qui a fait des avances au défunt et que c'est lui qui l'a appelé dehors pour l'agresser au couteau. Dans sa plaidoirie, l'avocat de la partie civile a affirmé que les faits étaient clairs et qu'il n'y avait aucun doute sur les intentions de l'accusé lorsqu'il est allé chercher un couteau. Le représentant du ministère public a, lui, requis la réclusion à perpétuité en s'appuyant notamment sur les aveux de l'accusé et les dépositions accablantes des témoins. Quant à la défense, elle a tenté de plaider les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intentions de la donner et solliciter les circonstances atténuantes pour son jeune client. Après délibérations, le tribunal a décidé que M. Houari était coupable d'homicide volontaire avec préméditation et l'a condamné à la peine maximale. Le condamné dispose de dix jours pour faire appel du verdict.