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Selon des syndicats de l'Education: La grève du 21 janvier inévitable

par M. Aziza

Le spectre de la grève plane toujours sur le secteur de l'Education. Pourtant, les réunions bilatérales de dialogue entre la ministre et les syndicats du secteur se poursuivent encore. Selon certains syndicats «la grève nationale prévue le 21 janvier prochain sera probablement maintenue» pour ne pas dire «inévitable».

Le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a déjà tranché en affirmant que sa formation est pour le maintien de la grève en attendant bien évidemment la clôture de la série des réunions bilatérales avec le reste des syndicats, afin de décider d'aller en bloc vers une grève nationale.

Ayant déjà rencontré la ministre de l'Education le 9 janvier passé, les membres de l'Unpef parlent d'insatisfaction, voire de mécontentement, quant aux résultats obtenus à l'issue de leur rencontre avec Nouria Benghabrit. Sadek Dziri a reconnu que «les discussions étaient longues, intenses et très franches, mais nous n'avons rien obtenu», «nos revendications n'ont trouvé aucun écho positif».

Ce qui a irrité encore les syndicats ce sont «les déclarations provocatrices de la ministre de l'Education» qui avait accusé les syndicats, dimanche dernier sur la radio nationale, de vouloir mettre la pression sur l'Etat et d'avoir failli à leurs engagements envers la tutelle et le secteur. Elle avait alors affirmé que «les syndicats de l'Education n'arrivent même pas à s'entendre entre eux, notamment sur la question des œuvres sociales».

Le président de l'UNPEF a qualifié les déclarations de la ministre de «graves». «Dire que les syndicats veulent faire pression sur l'Etat, il faut d'abord qu'elle sache que l'Etat appartient à l'ensemble du peuple algérien, et l'Algérie nous appartient, à nous tous». En ce qui concerne les pressions exercées par les syndicats, le syndicaliste affirme qu' «il faut également qu'elle sache que la mission principale des syndicalistes est de défendre les droits des travailleurs en privilégiant en premier lieu le dialogue constructif, mais si les syndicats n'obtiennent ni réponses ni résultats positifs, ils passent automatiquement et logiquement au front supérieur en faisant une pression pacifique, qui est généralement la grève ou la tenue de rassemblements». «Les syndicats du monde entier procèdent ainsi, pourquoi les syndicats algériens doivent-ils faire exception ?», s'interroge-t-il.

Le porte-parole du conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), Idir Achour, a affirmé pour sa part que «selon des échos, la grève serait inévitable». Il soulignera que son syndicat devra se réunir avec la première responsable du secteur au cours de la semaine prochaine. En ce qui concerne les dernières déclarations de Nouria Benghebrit, Idir Achour précise que la situation actuelle mérite une autre approche. «Une approche de dialogue constructif et de concertation continue», précise-t-il. Il notera que la ministre a évoqué un désaccord entre les syndicats sur la question des œuvres sociales, pourtant ce point n'a guère été évoqué dans la plate-forme de revendications des syndicats protestataires. Pour lui, «Nouria Benghebrit est en train d'alimenter des conflits qui ont déjà existé et existent toujours entre les syndicats». «Ce n'est pas du tout une façon de gérer un dialogue, ; elle veut par ses déclarations provocantes gagner du temps et j'estime qu'elle n'est pas sur la bonne voie».