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Rachat des entreprises publiques: Le FCE revient à la charge

par Yazid Alilat

L'offre de rachat d'entreprises publiques viables et solvables, ou d'investissements dans des secteurs comme les Hydrocarbures et l'Energie, par des membres du Forum des chefs d'entreprises (FCE), a été, de nouveau, confirmé, hier dimanche, par la vice-présidente du Forum, Nacera Haddad.

Elle s'est expliquée, à la Radio nationale, sur la question de l'intérêt de certains membres du FCE qui veulent racheter des entreprises publiques financièrement viables, ou investir dans des secteurs jusque-là réservés aux grandes entreprises nationales, comme les Hydrocarbures, l'Electricité ou le Transport aérien, que «le FCE est, en tant qu'entreprise, preneur là où il y a nécessité de compétitivité, de concurrence. Nous devons permettre de réduire la facture d'importation et nous préparer à placer nos produits à l'export.» Elle a précisé que «tous les secteurs pour lesquels le gouvernement décidera une ouverture, nous sommes preneurs. Cela fait partie de notre plaidoyer, mais nous n'empièterons jamais dans les prérogatives de l'Etat, au contraire. Nous sommes à l'écoute à chaque fois que la main nous est tendue pour aller vers le partenariat, vers l'investissement dans ces secteurs pour lesquels nous disposons d'une capacité, d'une volonté et nous savons que nous pourrons y réussir comme nous l'avons fait dans d'autres secteurs.» Priée de préciser quels sont ces secteurs qui suscitent l'intérêt des membres du FCE, elle a relevé que «Sonatrach et Sonelgaz sont les grands donneurs d'ordres, de grandes entreprises, qui sont la fierté de l'Economie algérienne. A chaque fois que l'occasion nous sera offerte de pouvoir travailler en aval de leurs segments d'activité, de leurs métiers, nous irons et nous ferons que consolider et participer à optimiser les investissements de l'Etat.» Car, selon la vice-présidente du FCE, le partenariat ?public-privé' est «un grand levier de croissance de l'Economie algérienne», précisant que «nous accompagnons le gouvernement dans le sauvetage de l'Economie. Nous n'achetons pas au dinar symbolique les entreprises viables, nous ferons nos offres au moment où le gouvernement le décidera, on apportera du cash flow, de la technologie et du management». «C'est comme ça que nous envisageons le partenariat public-privé», relève-t-elle, avant de souligner qu' «il y a un contexte qu'il faut améliorer, un climat d'affaires qu'il faut améliorer, et il faut promouvoir l'égalité des chances.»

Par ailleurs, le FCE, d'organisation patronale est sur le point de devenir un syndicat patronal, avec la réélection de son président, Ali Haddad. La vice-présidente du FCE a souligné que le Forum «passera à une étape qui lui permettra une représentativité dans les négociations, la participation de ses membres dans les différents espaces de dialogue social, et de représentation des hommes d'affaires dans ces espaces.» En clair, le FCE est devenu «un syndicat des chefs d'entreprises», et non plus une simple organisation patronale, a-t-elle souligné. Pour Nacera Haddad, «c'est un plus qui va représenter notre force et asseoir la représentation de nos membres, dans ces espaces, et à accompagner les entreprises.» Elle a ajouté, sur la question du devenir des travailleurs, qu'ils (les travailleurs, Ndlr) «sont des partenaires de l'entreprise». «Défendre l'entreprise, c'est défendre l'outil de production et les travailleurs», estime la vice-présidente du FCE, selon laquelle «notre priorité est de continuer avec les syndicats, à travailler ensemble pour le sauvetage de nos entreprises et la promotion et la croissance durable.»

D'autre part, «le plaidoyer du FCE contre le travail au noir est clair: on travaille pour une entreprise citoyenne qui respecte la réglementation en vigueur, qui respecte ses travailleurs et qui s'inscrit dans la légalité, et défendre nos entreprises», a-t-elle relevé. «Ceux qui ne respectent pas la réglementation seront dénoncés, et s'il y a des membres au forum qui ne sont pas respectueux de la réglementation, quels qu'ils soient, nous les dénoncerons et prendront les mesures qui s'imposent. Le président a été très clair à ce sujet», a rappelé la vice-présidente du FCE.

Avec 400 entreprises membres, 300.000 employés et 40 milliards de dollars de chiffre d'affaires, le FCE, selon Nacéra Haddad, «entre dans un mandat de consolidation des acquis. Nous sommes le reflet des investissements consentis par l'Etat algérien, on entre dans une étape de rentabilisation des investissements et des réalisations acquises jusque-là.»

Par ailleurs, la représentante du FCE a lancé un appel pour la levée des «entraves» qui bloquent l'entreprise pour arriver à «une économie émergente, continuer à agir de plus près avec le gouvernement pour l'amélioration du climat d'affaires.» Pour autant, elle a estimé que «nous sommes confrontés au problème de la mise en oeuvre sur le terrain, il faut des mesures fortes pour la promotion de l'investissement et la facilitation des entrepreneurs pour l'investissement», a-t-elle indiqué, avant de souligner qu' «on doit pouvoir passer à l'obligation de résultat.»