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Tébessa: 2 condamnations à la peine capitale pour assassinat

par Ali Chabana

Le crime de sang ayant comme théâtre le quar tier populeux El Djorf, sis sur les hauteurs du chef-lieu, qui en 2015 avait défrayé la chronique des faits divers dramatiques de l'actualité locale, vient de connaître son épilogue.

En effet, le tribunal criminel près la cour de justice de Tébessa a rendu son verdict dans l'affaire, les coaccusés ont été condamnés à la peine capitale. C'était devant une assistance peu commune que l'instance judiciaire a jugé le couple meurtrier, une femme et son amant, tous les deux trentenaires, pour assassinat volontaire et prémédité.

Le 14 octobre 2015, le père de la victime se rendit à la police pour signaler la disparition de son fils. Les services de sécurité ouvrirent aussitôt une enquête. Au moment où l'épouse du disparu avait déclaré que son mari était revenu chez lui en compagnie d'une autre personne, lui demandant son passeport et de l'argent (400 euros et 30.000 dinars), puis il quitta la maison vers la Tunisie. Et d'ajouter que son époux la contacta de temps à autre par SMS. Or l'instruction judiciaire permit la localisation des envois téléphoniques qui en réalité se faisaient à partir du quartier où habitait le couple et que la victime n'était jamais sortie du territoire national. En fait, l'accusée et en complicité avec son associé faisaient parvenir les messages en utilisant la puce du téléphone portable de la victime. Son stratagème découvert, elle fut arrêtée pour avouer son crime.

L'accusée administra à son mari un somnifère. Ce jour-là, le médicament n'avait aucun effet et le malheureux époux se réveilla vite et se dirigea dans une autre pièce de son domicile pour retrouver sa femme avec un autre homme. Fou furieux, il leur lança: «vous faites ça chez moi, fils de chien», tout en prenant un fusil de chasse. Mais l'intrus lui assena un coup fatal sur le crâne avec un morceau de parpaing. La victime chuta lourdement sur le sol, la femme se munit de l'arme à feu et tira à bout portant. Le lendemain, celle-ci appela son frère afin de lui procurer des matériaux de construction pour des travaux de réparations domestiques, prétexta-t-elle. En vérité, c'était pour ériger un tombeau à son mari à l'intérieur de leur domicile et y enterrer son cadavre, tout en prenant toutes les précautions afin de ne laisser aucune trace de son crime, à commencer par l'incinération du passeport de la victime. Quelques jours plus tard, le père de la victime se rendit au domicile de son fils, cherchant de ses nouvelles. Sa bru lui indiqua que son mari allait bien et qu'il se trouvait en Tunisie.

Le jour du procès, l'accusée nia avoir tué son mari et c'était son amant qui avait porté le coup mortel et que le coup de feu était parti seul. Des propres en contradiction avec ce qu'elle avait déclaré devant la police judiciaire et le juge instructeur. L'amant quant à lui enfonça la femme et lui porta toute la responsabilité. Après les délibérations, les deux accusés écopèrent de la peine maximale, assortie de 2 millions de dinars à rembourser à la famille de la victime.