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A l'arrêt depuis 2009: La délocalisation des unités industrielles polluantes relancée

par D. B.

Suite aux nombreuses doléances des habitants de certains quartiers, pénalisés par la présence d'unités industrielles polluantes à l'intérieur du tissu urbain, le projet de délocalisation de certaines de ces unités a été relancé sur décision du wali, a-t-on appris de sources proches de la commission de l'environnement de l'APC d'Oran. Ces unités qui devaient faire l'objet d'un transfert vers des zones plus appropriées sont toujours actives et continuent d'empoisonner la vie des gens. Nos interlocuteurs signalent que plusieurs unités nuisibles, recensées en 2009 par une commission mixte installée à l'époque par la wilaya, sont concernées par la délocalisation. Ces unités seront transférées vers d'autres sites à la périphérie de la ville et dans des communes limitrophes, dans le cadre des études des plans d'occupation du sol (POS) et conformément à la nomenclature des établissements classés. Nos sources rappellent que la commission composée de plusieurs services avait ficelé l'enquête foncière avant que le projet ne soit mis en veilleuse. Selon les mêmes sources, la commission avait entamé des enquêtes pour préparer d'éventuelles actions d'expropriations et de compensation dans le cadre du transfert de ces activités. Nos interlocuteurs signalent, en outre, que la commission avait établi un rapport sur les sociétés qui ont déjà bénéficié de terrain, à titre de compensation, et qui n'ont pas déménagé.

La présence de ces activités constitue un véritable casse-tête pour les gestionnaires qui se sont succédé à la tête de cette wilaya, d'autant plus que le tissu urbain connaît une présence considérable de ce genre d'activité dont la majeure partie a été implantée à une époque où le site était considéré comme zone périphérique. Mais, avec l'extension de la ville ces activités se sont retrouvées enclavées, à l'image des usines, des entreprises et des sociétés polluantes, recensées dans les quartiers de Gambetta, St Charles, Sananes, El Hamri, Petit Lac, etc. Il s'agit, entre autres, d'activités liées à la transformation du cuir, de produits ferreux, de métaux, de dérivés du pétrole, etc. Actuellement, dans le cadre des instruments d'urbanisme, notamment le PDAU et les POS, leur transfert est plus qu'impératif. En principe, les espaces libérés par les unités transférées seront utilisés pour la projection d'équipements d'utilité publique qui font défaut.

Les résultats du recensement économique effectué il y a quelques années ont révélé que près de la moitié des unités économiques et industrielles de la wilaya se trouvent à l'intérieur du tissu urbain de la ville. Le plus préoccupant est qu'une grande partie des activités de ces unités industrielles sont polluantes. Ainsi, on a constaté ces dernières années une prolifération inquiétante des stations de lavage et des usines de détergents au milieu du tissu urbain. Les produits hautement toxiques (huiles industrielles, produits chimiques, acides de batteries, etc.) sont déversés dans le réseau d'assainissement de la ville. Plus de 2.000 stations de lavage activent, légalement ou illégalement, sur le territoire de la wilaya. Les nombreuses campagnes de contrôle des unités industrielles implantées à l'intérieur du tissu urbain a permis aux contrôleurs de relever de graves atteintes à l'environnement commises par les propriétaires, notamment le déversement de produits nocifs dans le réseau d'assainissement et dans les eaux de la Sebkha.