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«Coup de force» contre Bouhadja: Les députés RCD reviennent à la charge

par M. Aziza

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est insurgé hier, lors des débats sur le projet de la loi de finances à l'APN, par la voix de ses députés, contre la violation des lois de la République, de la Constitution et du règlement intérieur de l'APN, par les enfants même du système.

Chahutés par leurs confrères des partis de la majorité, les députés du RCD ont dénoncé haut et fort « la fermeture de la porte du Parlement à l'aide de chaînes et de cadenas » et la « destitution violente » de l'ex-président de l'APN, Saïd Bouhadja, qui a été empêché d'accéder au Parlement par les députés des partis de la majorité. Des images, affirme Yassine Aïssioune, qui ont fait le tour du monde et qui ont laissé croire que l'Algérie traverse une grave crise politique. En interrogeant les parlementaires auteurs du coup de force, il dira : « Quel exemple voulez-vous donner au peuple, lui qui a mille raisons pour fermer les portes de vos institutions, mais qui ne l'a pas fait par respect à la nation et le sacrifice des martyrs » ? Le député Aïssioune a cité dans son intervention un des députés des partis de la majorité qui avait dénoncé les marches des écoliers en Kabylie pour la généralisation de tamazight, en lui signifiant que ces écoliers n'ont aucune responsabilité politique et n'ont jamais fermé leurs établissements avec des chaînes et des cadenas. Et de poursuivre : « Ce même député avait justifié la violence exercée par ses confrères par la dynamisation au sein du Parlement ».

Avant de conclure qu'« avec ce genre de déclarations, on n'est plus dans le registre politique mais carrément dans le domaine psychiatrique ». Evoquant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui, selon le député Aïssioune, «a conduit le pays à une grave crise économique et politique», il fut alors interrompu par le président du Parlement en lui signifiant qu'il est hors sujet.

Mais peine perdue, le député du RCD poursuit ses attaques en ciblant, entre autres, les ministres « qui ont brillé par leurs déclarations surprenantes ». Il a cité Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et le ministre de la Santé, Hasbellaoui, dont les déclarations avaient suscité des polémiques. Mais pour Aïssioune, la plus récente des déclarations et la plus surprenante, c'est celle prononcée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui avait qualifié à Paris «le million et demi de «martyrs» algériens de «morts». Après cette remarque, le président du Parlement a dû interrompre, une deuxième fois, le député du RCD en lui signifiant : « Quand vous évoquez des noms de personnes, je ne vous rajoute ni une minute ni deux ». Mohamed Hamdousse, du parti RCD, enchaîne pour affirmer à son tour que le Parlement traverse une crise de légitimité très grave, en violant le règlement intérieur du Parlement et la Constitution.

Et d'affirmer que l'ex-président de l'APN, Saïd Bouhadja, a été victime d'un « coup d'Etat » de la part de ceux qui étaient censés être des amis et qui l'ont glorifié durant toute une année. Et de souligner : « Au lieu de s'attaquer à Saïd Bouhadja, ces derniers devaient en principe réponde aux accusations faisant état de gaspillage de l'argent public au sein de l'APN ».