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Développement du tourisme: Que d'occasions ratées !

par Z. Mehdaoui

La 19e édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV) tenue du 17 au 20 octobre s'est déroulée dans un contexte particulier cette année. Un contexte marqué par la volonté des pouvoirs publics de relancer ce secteur qui peine à décoller malgré les atouts attractifs que possède l'Algérie et le potentiel touristique encore vierge sur l'ensemble des régions. Déficit en capacités d'accueil, en marketing, en savoir-faire dans l'hôtellerie et la restauration, d'un côté, image séduisante et reluisante d'un potentiel touristique, de l'autre, tel est le paradoxe relevé par les professionnels du secteur du tourisme en Algérie. Ce qui expliquerait, selon certains, la place de «bon dernier» qu'occupe notre pays sur le tableau des destinations touristiques dans le Maghreb et sur le continent. Dans le public comme dans le privé, on estime que les responsables algériens ont tardé à réagir face aux mutations des marchés du tourisme, aux mutations des techniques de prise en charge de ce secteur et à la réactualisation de notre législation. Pourtant, cela fait plus de dix ans que les responsables du secteur annoncent la prise de mesures, ici et là, pour refaire vivre cette activité. La bonne volonté existe certes, mais l'application sur le terrain fait toujours défaut, même en 2018.

Par exemple, en septembre, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat annonce le lancement d'une plateforme numérique, ainsi que son application sur les téléphones mobiles afin de promouvoir les destinations touristiques de l'Algérie et de commencer à travailler sur le guide touristique par le biais de sociétés émergentes. Qu'en est-il de cette plateforme ? Ensuite, il y a eu l'annonce de plus de 2.112 projets touristiques, soutenus par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, qui compte réaliser plus de 277.000 lits dont plus de 100.000 en cours de réalisation. Mais pour les spécialistes, tout ce retard peut être compté en termes de nombre de touristes que l'Algérie perd annuellement, alors qu'une bataille est d'ores et déjà livrée notamment dans le bassin méditerranéen pour accaparer des parts de marché toujours plus importantes. Les professionnels et les experts déplorent le fait que l'Algérie ne tire jamais les enseignements ni d'ailleurs profit des occasions qui s'offrent à elle pour reprendre son marché, auparavant pris par les pays voisins lorsque le terrorisme empêchait toute activité touristique, ce qui a fait reculer nettement cette activité au profit d'autres pays.

Qu'attendent nos responsables pour donner un coup d'accélérateur à ce programme de réhabilitation ? s'interrogent-ils. Une question qui mérite une réponse urgente, au moment où nos voisins et les autres reprennent leurs parts de marché perdues suite au «printemps arabe» pour se lancer dans la bataille. Il ne suffit pas donc d'organiser les salons touristiques internationaux, il s'agit de mettre les moyens pour attirer ces touristes réellement sur le terrain et non se contenter de stands attrayants aux différentes couleurs.