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L'Algérie et les «Nouvelles routes de la soie» (Suite et fin)

par Chems Eddine Chitour*

Enfin La Chine a convaincu l'Algérie !

Annoncé en mars 2013 par un haut dignitaire chinois, le lancement d'un mégaprojet de nouvelles routes de la soie a jeté le trouble dans les pays les plus riches de la planète qui avaient perçu ce projet titanesque comme un péril pour leurs économies qui venaient à peine de se remettre de la crise financière de 2008. Beaucoup d'entre eux ont changé d'avis depuis l'élection d'un président américain qui prône et impose ouvertement le protectionnisme. Troublant par sa simplicité et son redoutable pragmatisme, le projet de nouvelles routes de la soie a en effet de quoi susciter des cauchemars aux dirigeants occidentaux qui auront bien du mal à contenir la déferlante de courants d'affaires qui utiliseront ces nouvelles voies commerciales. (?) L'Algérie n'a du reste jamais caché son intérêt pour la proposition chinoise qui lui permettra, non seulement, de renforcer sa position de hub entre l'Europe et l'Afrique, mais également d'accroître le maillage de ses grandes infrastructures (route transsaharienne, autoroute Est-Ouest, autoroute des Hauts-Plateaux, nouvelles voies ferrées, nouveaux ports, etc.) qui lui permettront d'atteindre tous les pays du Maghreb sans exception et certains pays du Sahel. Elle s'est, de ce fait, facilement laissée convaincre ! La toute récente décision de Donald Trump d'abroger les traités de libre- échange entre pays bordant l'Atlantique et ceux du Pacifique, a cependant contraint certains pays européens et sud-américains à reconsidérer leurs positions en mesurant tous l'intérêt qu'ils pourraient tirer d'une adhésion à ce méga-projet qui, «in fine», offre une large vision en matière de connectivité et de coopération à l'échelle planétaire. Des avantages considérables que ne garantit évidemment pas, la politique de repli sur soi défendue par le président américain. »

https://www.elwatan.com/edition/economie/nouvelles-routes-de-la-soie-la-chine-a-convaincu-lalgerie-dy-adherer-30-07-2018

Quelles opportunités pour l'Algérie ?

Hassan Haddouche ajoute que «Notre pays n'est d'ailleurs pas absent des projets de financement chinois au cours des dernières années. Dans le prolongement de l'accord de partenariat stratégique signé par les présidents chinois et algérien en 2014, deux projets importants sont notamment en cours de finalisation. Ils concernent la réalisation du port de Cherchell pour environ 3 milliards de dollars et un ambitieux projet d'exploitation des gisements de phosphate de la région de Tébessa avec un investissement prévu de près de 6 milliards de dollars. On peut y ajouter trois projets de partenariats industriels conclus entre des entreprises algériennes et chinoises dans les domaines des véhicules utilitaires, de la production de terminaux électroniques de paiement et dans l'industrie du marbre».

«Reste à identifier les nouveaux projets qui pourraient faire l'objet de financements dans des domaines où les pays voisins ont déjà avancé leurs pions. Mouloud Hedir suggère quelques pistes dans une réflexion qui n'est encore qu'à ses débuts et à propos de laquelle les autorités algériennes se montrent encore très avares de communication. Il mentionne notamment la réalisation d'une zone franche d'exportation au Sud du pays à l'image des expériences de « Zones économiques spéciales » qui ont permis de booster les exportations chinoises. Une telle zone permettrait notamment, selon le conférencier, de rentabiliser la route transsaharienne Alger?Lagos dont la partie algérienne est quasiment achevée. Dans le même esprit, la construction d'une voix ferrée Alger ? Tamanrasset ? Lagos pourrait favoriser les débouchés africains du futur port de Cherchell. À la même échelle colossale, les investissements chinois pourraient permettre de faire décoller le programme algérien des énergies renouvelables, notamment solaire, qui dispose d'atouts naturels évidents. Mouloud Hedir rappelle que la Chine a déjà investi plus de 40 milliards de dollars à l'international dans ce domaine. (?) Les Marocains ont identifié deux gros chantiers avec les projets Tanger Tech et véhicules électriques. (?) Sans stratégie de partenariat du coté algérien, le recours à ce type de financements fait donc augmenter les importations et accroît notre dépendance technique et financière vis-à-vis de l'étranger si ces projets ne sont pas mis à profit pour capitaliser le savoir-faire.» (4)

Ce que je crois

Toutes ces propositions sont cohérentes mais ne s'inscrivent pas dans un schéma d'ensemble qui est celui de la transition énergétique vers le Développement Durable qui nous permet de lancer sans tarder le plan énergie renouvelable de 22.000MW de tourner le dos aux carburants en mettant en place une politique de transport multimodale de la voituré électrique au bus électrique au camion électrique au métro et au tramway sans oublier le reseau électrique notamment en créant une transaharienne électrique qui pourrait traverser le Sahara irriguer les pays frontaliers et aller jusqu'à Lagos. Pour cela il est indispensable de sortir graduellement du Diesel par une politique des prix car comme nous le montrons le Diesel est condamné Il nous faut avori uen vision d'ensemble en retenant que chaque centrale solaire consruite c'est 2 millairds de m3 de gaz épargnés qui peuvent être laissés aux générations futures. Depuis le début de l'annonce du plan solaire et éolien avec une cadence de seulement 1000 MW/an depuis 2011 c'est déjà 16 milliards de m3 qu'on aurait pu épargné et ces argents auraient pu permettre le financement du plan solaire en retenant qu'un milliard de m3 de gaz c'est environ 380 millions de dollars. Soit un gain total de 5 milliards de dollars

Le diesel est condamné

Trois ans après la révélation du «dieselgate», scandale aux émissions polluantes de certains moteurs diesel, faut-il encore miser sur cette technologie Après des années de dégringolade, les ventes de voitures diesel se sont stabilisées en Europe courant 2018 grâce aux véhicules d'entreprise. Malgré des progrès technologiques afin de concevoir des moteurs moins polluants, la survie à terme de ce type de motorisation, tombé en disgrâce après le scandale Volkswagen, paraît toujours compliquée. Explications. Si les voitures diesel se vendent très difficilement auprès des particuliers (moins de la moitié du marché des voitures neuves), elles continuent d'être plébiscitées par les entreprises «La part de marché du diesel s'est maintenue autour de 36% en Europe depuis le mois de mars 2018 (contre 50% en 2015). Il est probable qu'il conservera cette part durant les prochains mois, parce que finalement c'est un choix valable pour beaucoup de conducteurs», estime Felipe Munoz, analyste automobile pour Jato Dynamics. L es moteurs diesel sont des sources importantes de pollution en raison de leurs émissions en oxydes d'azote et en particules fines. Le problème des émissions d'oxydes de carbone et de particules fines a été pendant longtemps beaucoup plus important que ce que les constructeurs voulaient bien reconnaître

On sait en effet que la combustion du diesel rejette outre le CO2 des particules qui sont un danger de service public . En Europe la norme Euro 6 impose de ne pas dépasser 5 ppm ; En Algérie nous roulons à l'Euro 2 avec un seuil de 100 ppm. C'est donc un danger pour la santé de la population et pourtant d'une façon incompréhensible le Diesel est vendu deux fois moins cher que l'essence et deux fois et demi plus cher que le sirghaz qui peine à décoller réellement.

. En Allemagne, plusieurs communes envisagent des interdictions d'accès au moins partielles pour les véhicules diesel les plus polluants, ces restrictions devraient concerner à terme une vingtaine de grandes villes du pays. En France, Paris a même annoncé l'interdiction totale des voitures diesel pour 2024. «Le diesel était simplement apprécié parce qu'il était beaucoup moins taxé que l'essence, donc beaucoup moins cher à la pompe», «Si cette subvention tombe, le diesel devient très difficile à vendre», poursuit-il. Or, c'est ce qui est en train de se passer en France, où les taxes augmentent beaucoup plus vite sur le diesel avec l'objectif d'aligner sa fiscalité sur celle de l'essence d'ici trois ans. Parallèlement, le coût du diesel augmente à cause des équipements de dépollution supplémentaires induits par les nouvelles normes. Comme il se vend moins et que les séries de production sont plus courtes, sa compétitivité s'en trouve encore réduite... Et les investissements dans ces motorisations se réduisent faute d'avenir. »Les ventes de diesel pourraient se stabiliser pendant quatre ans autour de 30% du marché», estime M. Dudenhöffer. Mais, l'arrivée de l'hybride léger des moteurs essence assistés de batteries 48 volts, offrira des alternatives meilleures marché et avec la même réduction de CO2. À l'horizon 2022 ou 2023, les experts de Deloitte prédisent même des véhicules 100% électriques moins chers que les véhicules thermiques. (7)

La situation de la locomotion électrique: 2018, l'an I de la révolution électrique

A titre d'exemple pour montrer l'engouement mondial pour la révolution électrique: «Au Mondial de l'automobile, qui ouvre ses portes, les reines des travées rouleront à l'énergie électrique. Mercedes lèvera le voile sur son imposante EQC, Audi sa «e-tron» (mieux vaut prononcer le nom à l'anglaise...), PSA présentera au public la nouvelle DS3 Crossback et sa déclinaison lithium-ion, Kia la grande . 2018, l'an I de la voiture électrique ? C'est tout comme. Jusqu'à présent limitée, l'offre de véhicules zéro émission va sérieusement s'étoffer en Europe dans les mois à venir. Les quatre véhicules qui se partagent aujourd'hui 60 % des ventes (la Nissan Leaf, la Renault Zoe, la Volkswagen e-Golf, et la BMW i3) ont déjà vu arriver cet été dans les concessions la Huyndai Kona, un petit SUV PSA pourrait bientôt proposer une version 100 % électrique pour tous ses modèles Il y a actuellement plus de 5 millions de voitures électriques une technologie qui a démarré il y a moins de cinq ans » (8)

Mais c'est surtout en 2019 que le gros de l'artillerie sera déployé, avec la sortie de neuf nouveaux modèles à batterie. Parmi eux, les SUV EQC de Mercedes et DS3 Crossback de PSA, mais aussi la ID Neo de Volkswagen, la remplaçante de la e-Golf, ou encore les versions électriques de la Peugeot 208 et de l'Opel Corsa. Les constructeurs sont longtemps restés timides dans l'électrique, car ils n'arrivent pas à l'intégrer dans leur stratégie, tout en conservant leur rentabilité », Puis est arrivé le « dieselgate », et ils n'ont pas eu d'autre choix que de développer une offre électrique et de la faire fonctionner ». L'idée étant d'éviter de subir de lourdes amendes promises par Bruxelles s'ils ne respectent pas les objectifs d'émissions de CO2 imposés par l'Union européenne pour 2021 . Selon le cabinet AlixPartners, les constructeurs occidentaux ont annoncé 184 milliards de dollars d'investissements dans l'électrification de leur gamme d'ici à 2023». (8)

Interviewé par le journal les Echos Carlos Ghosn le patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui espère vendre environ 11 millions de véhicules cette année, estime faire la course en tête en matière de voitures électriques. Malgré les assauts de la concurrence «Plus de 10 % de nos ventes seront faites en pur électrique dans quatre ans»,

La grande modification depuis 2016 déclare t-il c'est l'éruption de technologies permettant d'envisager des voitures beaucoup plus connectées ou autonomes, et surtout des services de mobilité. (?) Après, passer de moins de 5.000 véhicules cette année à 1 million dans trois ans, ce serait un record. Si quelqu'un est capable de le faire, je lui tire mon chapeau. Fin 2022, 50 % de l'offre de l'Alliance (y compris celle de Renault) sera électrifiée. Et plus de 10 % de nos ventes seront faites en pur électrique dans quatre ans, avec sept ou huit produits mondiaux.

Sur le plan industriel, les coûts de production devraient rapidement diminuer avec l'évolution technologique et l'augmentation des volumes. A la fin de notre plan stratégique, fin 2022, notre gamme zéro émission sera au moins au niveau de profitabilité de la moyenne du groupe.

Notre offensive portera d'abord sur l'électrique pur, c'est pour nous la technologie ultime. Maintenant, s'il y a une demande spécifique de marché, cela ne nous empêchera pas de faire de l'hybride ou de l'hybride rechargeable, La baisse du diesel est très rapide. Nous révisons nos prévisions pratiquement tous les trimestres. Si je vous donne un chiffre aujourd'hui, il sera faux dans trois mois Nous avions dit que nous réduirions notre offre diesel de moitié d'ici à fin 2022, je crains désormais qu'on ne doive aller plus loin» (9).

Conclusion

*Nous devons prendre le train de la locomotion électrique qui nous permettra d'éviter les hémorragies de devises , il faut se souvenir que 1l d'essence c'est 10 kWh un plein d'essence à 7l/ 100km c'est 300 DA le plein d'énergie électrique pour la même distance c'est 42 Da ! Cette électricité solaire proviendrait du Sahara qui est une pile électrique si on le développe Imaginons que nous confions dans le cadre d'un partenariat wiinn winn une partie du plan solaire à la Chine ? une antre partie ad'autres locomotives comme l'Allemagne ou les Etats Unis- nous pourrions financer le plan solaire avec le gaz naturel épargné chaque année du fait de son remplacement par l'énergie électrique

De plus pourquoi ne pas investir dans la locomotion électrique ? La Chine installe au Maroc des usines de voitures léectriques ( 500.000) des usines de bus de trains de camions et même de batterie pourquoi ne pas demander d'être aidés dans ce domaines ? Certes nous avons une dizaine de cosntructeurs qui installent des modèles qui n'aurons plus court dans moins de dix ans Volkswagen arrête le diesel en 2025 . Il en est de mêm des pays européens comme le Danemark l'Allemagne ou la France qui annonce la fin des carburants à partir de 2030.

Cette inclusion de l'Algérie dans la route de la soie est porteuse d'imenses possibilités. A nous d'être entreprenants aux possiblités décrites par les experts permettront à l'Algérie d'être incontournable sur le trajet de la route de la soie. On pourra même penser avec le partenaire chinois à la mise en place d'une université chinoise en Algérie pour les sciences et la Technologie et les enseignements seraient faits en chinois et en anglais L'histoire des peuples à montré que les plus grands dirigeants rêveurs ont laissé des traces durables.

*Prof. Ecole Polytechnique Alger

Notes

4. Hassan Haddouche https://www.tsa-algerie.com/nouvelles-routes-de-la-soie-quelles-opportunites-pour-lalgerie/30 Sept. 2018

7. https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/automobile-le-diesel-est-il-condamne-a-long-terme_128112

8. https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0302312374092-mondial-de-lauto-2018lan-i-de-la-revolution-electrique-2209729.php#

9. https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0302334247864-voiture-electrique-guerre-commerciale-gafa-carlos-ghosn-se-confie-2209903.php#