La secrétaire générale du Parti des Travailleurs Louisa Hanoun continue à défendre bec et ongles son initiative et celle de son parti, portant sur la mise en place d'une Assemblée constituante. Tout en estimant que «l'organisation des élections présidentielles dans les conditions actuelles serait un saut dans l'inconnu», selon son avis.

La première responsable du PT a affirmé dans ce sens, qu'aucun projet de loi ne devrait être présenté devant les deux assemblées (l'APN et le Sénat) à l'exception de la loi de finances 2019 qui devrait être signée par le président de la République durant cette période. Et d'affirmer que son parti est contre la présentation, à l'heure actuelle des choses, du projet de loi de droit politique. Le parti s'oppose également, selon sa SG, à la présentation du nouveau projet de code du travail. Un projet qualifié de «moyenâgeux» par Louisa Hanoun.

Pour Louisa Hanoun, le pays n'est pas du tout immunisé, notamment avec les scandales qui ont démasqué un bon nombre d'oligarques et d'opportunistes. Et ce, dit-elle, à travers l'affaire de la cocaïne, dont l'enquête se poursuit toujours. La conférencière a également évoqué l'épidémie du choléra, en précisant que le ministère de la Santé n'est pas le seul responsable de cet état de fait. «Toutes les institutions sont concernées par ce dossier». Elle a évoqué en outre, la fuite des capitaux vers l'étranger et le transfert illicite de la devise sans aucune déclaration qui fragilise davantage notre économie.

Commentant les faits marquants de cette semaine, notamment ceux relatifs aux menaces du maréchal libyen Haftar contre l'Algérie, Louisa Hanoun a rappelé que la position de l'Algérie est claire et inchangeable. «L'Algérie plaide pour une solution politique qui doit être inter-libyenne et issue de la volonté du peuple libyen». Mais dit-elle, il ne faut pas négliger ce «genre de menace», précisant qu'il faut être vigilant car il ne s'agit pas de la première menace ni de la dernière. Mais, dit-elle, la question qui se pose est «qui a intérêt à la détérioration des relations entre l'Algérie et la Libye ?». Répondant à sa propre question : «nous savons que ce sont les forces impérialistes qui tirent profit de cette détérioration, ceux qui se sont toujours opposés à toutes les initiatives de solution pacifique du conflit».

La SG du PT a également commenté l'affaire des slogans pro-Saddam scandés par les supporters de l'USM Alger, lors du match retour de Coupe arabe face à une équipe irakienne. En affirmant que le peuple algérien a été toujours solidaire avec le peuple Irakien, s'interrogeant «de quoi s'excuse notre ministre des Affaires étrangères ?». En précisant que les supporters algériens sont libres de s'exprimer. «Ils ont souvent critiqué à travers leurs slogans des officiels algériens». Et d'indiquer que ces jeunes ont la liberté absolue à s'exprimer dans un espace démocratique qui reste le seul possible en Algérie pour le moment. Et de rappeler que les Algériens n'ont jamais applaudi l'assassinat de Saddam, ni même l'assassinat de Maamar El Kadhafi. En poursuivant «cela ne veut pas dire qu'on défendait le pouvoir irakien ou libyen de l'époque». Elle a tenu à préciser encore une fois que nos supporters n'ont nullement une idéologie sectaire contre les Chiites ou d'autres confessions.

Louisa Hanoun a affirmé, par ailleurs, que la réunion regroupant le bureau politique du parti, tenue hier au siège du PT, a pour but la collecte des signatures autour de la lettre qui doit être adressée au président de la République, demandant la tenue des élections pour la mise en place d'une Assemblée constituante. Et pour élaborer un plan de travail pour faire aboutir cette initiative.