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Aïn Temouchent: «Promouvoir l'investissement privé dans les domaines du sport et des loisirs»

par Saïd Mouas

En tournée d'inspection et de travail dans la localité d'Aïn Temouchent, M. Mohamed Hattab, ministre de la Jeunesse et des Sports, a pris le temps nécessaire pour s'enquérir de l'état de son secteur dans une wilaya qui fut jadis un grand réservoir de champions toutes disciplines confondues. La boxe avec les Bénaglia, Seddik, Benkadda et consorts, le cyclisme mené par Bélaouedj, Benyetto, Négadi, Bouhadjela, le cross honoré par les Harrag, Gharbi, Tayeb Bouhadjela et autres Belhadj, le basket-ball porté par les Zénasni, Bekhit, Bentayeb, Soudani et la pléiade de joueurs des années 70, le handball popularisé par les Sebaa, Naceur, Messard, Bekkai tous d'anciens enseignants et, bien évidemment, le football incarné par les Omar Sikki, Djems, Berrichi, Moulay, Benaïssa, Messaoudi, Driss ainsi que de nombreux talents de l'école témouchentoise.

Une époque faste que l'on évoque aujourd'hui à chaque fois que le débat sur le recul du sport local fait irruption dans les cafés et lieux publics.

C'est dans cet ancien bastion sportif gagné par la nostalgie que le représentant du gouvernement a posé pieds pour la première fois. A EL Amria, El Malah, Terga, Hammam Bou Hadjar, l'hôte de la wilaya a inauguré plusieurs infrastructures dont un camp de jeunes, deux auberges, une maison de jeunes, un complexe de proximité et deux salles spécialisées, avant de se rendre au chef-lieu de wilaya où il a visité le complexe Omar Oucief Sikki et les différentes installations annexes, à savoir la piscine semi olympique, une salle de musculation et l'hôtel-restaurant. Livrant ses impressions sur la qualité des ouvrages qu'il a inspectés, M. Hattab s'est déclaré relativement satisfait. Il a invité toutefois les responsables de son département à renforcer le suivi des projets et à veiller à la maintenance des équipements, la wilaya d' Aïn Temouchent ayant bénéficié d'une enveloppe de 5,278 milliards de dinars pour la réalisation de 246 opérations au profit des activités sportives et de jeunesse. Le ministre, entouré de beaucoup de sollicitude, à en juger par l'empressement des cadres de la D.J.S. qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour séduire leur patron visiblement détendu et souriant et surtout à l'aise devant un ballon de football qu'il manie avec brio, s'est néanmoins montré indigné dès qu'il a pris connaissance de la bouche de certains encadreurs des écoles évoluant sur les terrains de proximité de l'avenue du 1er Mai, des conditions de recrutement des jeunes apprentis footballeurs, lesquels jeunes devaient payer une cotisation mensuelle assez élevée pour intégrer les écoles. «Vous enfreignez la loi, l'accès aux terrains est libre et gratuit, il y a des familles qui n'ont pas les moyens d'abonner leur progéniture, de plus vous avez un devoir pédagogique, celui d'inculquer aux enfants dont vous avez la charge, les valeurs véhiculées par la compétition sportive afin de les sauver des mauvaises tentations», a déclaré en substance le ministre qui a interpellé les membres de l'APC afin de remédier à ces pratiques, notamment par l'instauration d'un cahier des charges. Selon les entraîneurs présents sur place lors de cette visite la majorité des terrains de proximité a été réalisée grâce au soutien de Mme le Wali dont les efforts en faveur de la vulgarisation du sport furent unanimement salués. Confiés à l'APC pour leur exploitation, ces terrains sont devenus l'enjeu de conflits du fait qu'ils génèrent de substantiels bénéfices par le captage des cotisations versées et par les élèves et par les équipes d'adultes qui livrent des matches jusqu'à des heures tardives de la nuit sous la lumière des projecteurs. A telle enseigne qu'un monopole s'est presque imposé au profit des équipes séniors plus aptes à payer. Le P/APC a tenu à rassurer les utilisateurs en annonçant la confection prochaine des cahiers de charges susceptibles de garantir une occupation rationnelle et équitable des terrains de proximité. S'il doit y avoir des rentrées financières, c'est à l'APC d'abord d'en tirer profit d'autant qu'il ya des frais de gardiennage et d'électricité à honorer. Mais le plus surprenant dans cette histoire de sous, c'est le silence de la D.J.S. censée faire respecter les textes et contrôler la fiabilité des entrainements normalement dispensés par des techniciens diplômés. Ce qui est loin d'être le cas actuellement nonobstant les dangers liés à une pratique sportive dévoyée au plan méthodologique.

Pour ceux qui sont au fait des textes réglementaires régissant les activités sportives, la voie est déjà balisée à la lecture de la loi 04-10 du 14/08/2004 relative à l'éducation physique et aux sports laquelle stipule dans son article 16 aliéna 2 chapitre 3 «l'insertion sociale des jeunes et la lutte contre les fléaux sociaux notamment à l'échelon des quartiers et des communes notamment à travers l'organisation de compétitions sportives inter quartiers et inter communal». Tout un chacun peut également se référer aux articles 70, 82 et 88, ce dernier, en attendant les décrets d'application, porte sur les modalités générales pour la concession et l'exploitation des installations sportive publiques. Le ministère de tutelle qui dispose d'une armada de directions centrales et autant de sous-directions et bureaux spécialisés sans compter le cabinet et ses 08 chargés d'études et de synthèses, l'inspection générale et ses 07 chargés de mission - pour peu que ces structures arrivent à rayonner efficacement sur l'ensemble du mouvement sportif et de jeunesse, particulièrement sur les services déconcentrés des Wilaya- est en mesure d'infléchir la politique qu'entend mener Mohamed Hattab pour redonner au sport en général ses lettres de noblesse.

Le choix des compétences placés à un haut niveau est primordial car seule une puissante refondation des structures de gestion et d'animation à tous les échelons de la vie sportive pilotée par des hommes courageux, imprégnés des réalités est porteuse d'espoirs.