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Après le départ massif des vacanciers: Les plages de la corniche souillées par l'incivisme

par Rachid Boutlelis

Après avoir accueilli des milliers d'estivants, venus savourer la tranquillité et la beauté des lieux, les plages de la Corniche oranaise se sont retrouvées dans un piteux état. Les dépôts anarchiques d'ordures se sont étendus aux plages sur l'ensemble de la bande côtière allant de St Rock à Ain El Turck et Cap Falcon. Une simple virée sur la Corniche oranaise permet de faire ce triste constat. La pollution a gagné les lieux, et les détritus sont partout, agressant les regards qui se jettent sur l'étendue d'un littoral d'habitude sain et accueillant. Les mauvaises odeurs ne manquent pas non plus de chatouiller désagréablement l'odorat.

La désolation est partout visible sur l'ensemble des plages qui n'ont fait l'objet d'aucun assainissement. «Avant la saison estivale, l'on feint de faire l'effort de nettoyer les plages, mais après le départ des vacanciers, personne ne vient y remettre un peu d'ordre», fait remarquer avec dépit un jeune de Bouisseville. Les actes d'incivisme notamment ont contribué à enlaidir les plages du littoral ouest en dépit des efforts déployés par les responsables locaux pour tenter de préserver leur propreté et offrir ainsi un cadre de séjour agréable en bord de la mer. En effet, les quelques familles, venues de différentes contrées du pays et de l'étranger, durant ce mois de septembre, ont malheureusement constaté de visu l'état déplorable de ces plages, tapissées de toutes sortes de détritus, de tessons de bouteilles et autres cannettes de bière. L'importance du volet relatif à la préservation de leur propreté ne semble pas vraisemblablement avoir été prise en considération par certains citoyens, qui ignorent à priori les règles élémentaires du civisme. Ces derniers n'ont pas hésité à déverser toutes sortes d'ordures sur les plages de ce littoral qui faisaient jadis la fierté de notre corniche. A titre d'exemple, il est utile d'évoquer les beaux rivages des localités de St Roch, de Trouville et de Paradis Plage où encore la petite baie du village de Cap Falcon, protégée des vents marins par un monticule sur lequel trône son prestigieux phare. Ces plages parmi tant d'autres n'avaient rien à envier, à une certaine époque, aux stations balnéaires de renommée du Vieux continent. Ni les campagnes de sensibilisation pour leur préservation et encore moins les opérations de volontariat de nettoyage, effectuées régulièrement en collaboration avec les agents communaux, ne sont parvenues à arrêter le massacre perpétré par l'incivisme. «Nous nous demandons pourquoi donc certains habitants trouvent un malin plaisir à salir les plages en y déversant leurs détritus et autres déblais provenant des aménagements de leurs habitations alors qu'ils existent des lieux adéquats», s'est interrogé avec dépit un riverain, demeurant dans le village de Cap Falcon. Le même son de cloche s'est fait entendre à propos de ces actes d'incivisme chez d'autres riverains, domiciliés à proximité des plages, jalonnant le chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. Ce malheureux état de fait a été relevé lors d'une visite des plages, ponctuée par des haltes au niveau de certaines localités, qui accueillent des millions d'estivants en été. «Des opérations de nettoyage ciblent régulièrement et toute l'année les plages et ce, en plus des volontariats. Elles redeviennent malheureusement encore plus sales quelques heures après le passage des équipes chargés du nettoiement», a confié un élu de l'APC d'Aïn El Turck. Un ancien habitant de la localité de St Germain évoque «dans le temps, il existait des gardes champêtres, qui avaient pour mission de veiller à la préservation de la propreté de l'environnement et éventuellement infliger des amendes à tout contrevenant pris en flagrant délit et ce, sur la base d'un arrêté de wilaya. Il suffit tout simplement de dépoussiérer cette règlementation pour tenter de redorer le blason terni de notre côte». Un avis partagé à l'unanimité par nos interlocuteurs, dont la plupart sont propriétaires d'habitations pied dans l'eau et donc durement confrontés à ce triste constat. Nombre d'entre eux ne cessent d'ailleurs de dénoncer l'incivisme, qui est à l'origine du flagrant enlaidissement de ce littoral, lieu très prisé pour un séjour d'agrément pour des millions d'estivants en quête d'un bol d'air iodé dans cette daïra côtière, qui aspire beaucoup à relancer le tourisme. Toujours est-il qu'à l'instar des années précédentes, la saison estivale s'est achevée avec un arrière-goût acerbe, enfanté par une panoplie de couacs, qui a suscité la consternation et un vif désappointement chez les millions de vacanciers. Tout un lot varié de contraintes et autres désagréments a lamentablement gâché le séjour d'agrément à ces familles, venues de toutes les régions du pays, pour déstresser et profiter des plaisirs que procure la mer. La rareté du précieux liquide dans les robinets, additionnée avec les intempestives perturbations de l'énergie électrique, ont également ajouté leur grain de sel dans cette mémorable curée estivale, vivement dénoncée par nombre d'estivants.