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Constantine - Transport vers le quartier d'El-Gammas: Nouvelle menace de grève et des accusations

par A. Mallem

Tandis que le collectif des exploitants de bus menace d'interrompre le travail sur cette ligne et prépare un rapport qu'il veut remettre au wali, une polémique s'est installée entre les transporteurs publics par bus qui desservent la ligne El-Gammas à partir de différents points de la ville, le secteur urbain de la cité et le syndicat concerné.

Les transporteurs qui nous ont contactés en se plaignant que rien n'a changé depuis la dernière grève qu'ils ont observée sur cette ligne il y a plusieurs mois et qui n'avait été arrêtée qu'à la suite des garanties d'amélioration de leurs conditions de travail par les différents responsables (sécurité, secteur urbain, syndicat des transporteurs). «Pire encore, notre situation au niveau des stations de bus d'El-Gammas et de Sissaoui devient intenable à cause de l'intrusion de force des taxis de la fraude qui occupent les places et nous font subir leur diktat», nous a expliqué M. Rabah, exploitant de bus et représentant des transporteurs. Ce dernier a ajouté aux problèmes qu'ils rencontrent sur cette ligne celui du nombre incalculable des ralentisseurs (dos d'âne) installés anarchiquement, ainsi que l'état lamentable dans lequel se trouve la station terminale de Sissaoui.

Terminant le chapelet de plaintes, ce transporteur n'a pas exclu le déclenchement, d'un moment à l'autre, d'une grève de transport sur cette ligne qui serait observée par ses collègues, «car, a-t-il dit, les exploitants sont mécontents de la persistance de ces difficultés et aussi parce qu'ils n'arrivent plus, disent-ils, à assurer les salaires des chauffeurs et des convoyeurs de bus vu les contraintes auxquelles ils font face», a ajouté notre interlocuteur en affirmant qu'il ne cesse de relancer les secteurs concernés , des services de sécurité au secteur urbain d'El-Gammas en leur demandant d'intervenir, chacun en ce qui le concerne, pour remédier à leurs conditions de travail.

«Mais jusqu'à ce jour personne n'a bougé», s'est désolé M. Rabah. M. Bousmid, président du syndicat des transporteurs publics, a rétorqué que son syndicat a fait son travail en interpellant à plusieurs reprises le secteur urbain sur ce problème, «nous avons saisi aussi par écrit la sûreté urbaine, la daïra et la direction du transport. Et c'est tout ce qu'on peut faire».

Pour sa part, le délégué du secteur urbain d'El-Gammas, M. Akni Sofiane, est tombé carrément à bras raccourcis sur les transporteurs leur reprochant de mal accomplir ce service public, de se soucier peu des besoins de déplacement de la population en arrêtant le service à partir de 16 heure, laissant les usagers en rade, livrés aux taxis fraudeurs.

«Nous avons même reçu d'innombrables lettres de protestation des citoyens d'El-Gammas qui se plaignent de ne plus trouver de bus à partir de 15h car ces véhicules censés assurer le transport public de la ville à la cité et vice-versa s'arrêtent avec la fermeture du marché de Daksi à l'heure indiquée, laissant livrés à eux-mêmes les nombreux citoyens de la cité qui vont s'approvisionner au niveau de cette grande place marchande située sur l'autre rive de l'Oued Boulebraghet». «Si ces bus s'organisent pour faire un tour de permanence en assurant le service jusqu'à 21 heures, il n'y aurait pas de la place pour la fraude», a-t-il considéré. «Malheureusement, a déploré le délégué du secteur urbain, ce n'est pas le cas et ce sont les taxis de la fraude qui suppléent à cette carence et occupent le vide laissé par les bus en répondant aux besoins en transport des citoyens étant présents sur la ligne durant toute la nuit».