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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)

par Belkacem Ahcene-Djaballah *

  Mardi 1er août 2018 :

Le film du réalisateur Malek Bensmail «La bataille d'Alger, un film dans l'histoire» a remporté le prix spécial du jury au Festival du film arabe d'Oran. Voilà qui n'a pas plu à bien des présents... Raisons avancées du mécontentement : Le réalisateur avait présenté son doc' en version française dans un festival dédié au cinéma arabe. Un jury essentiellement francophone totalement acquis à sa cause: Une italienne, un belge, une franco-marocaine, un égyptien francophone. Quant au président de jury, l'Irakien de la section documentaire, il n'aurait pas du tout compris le documntaire, puisque le film était totalement en langue française et même les dialogues en derdja étaient sous-titrés en français. Des raisons qui pourraient être admises... Mais celle soulevée est bien étonnante : «le film est réalisé par un farouche opposant au président Bouteflika. Il l'avait affiché ouvertement dans un documentaire en 2005, «le grand jeu», où il avait fait la promotion de la campagne du candidat Ali Benflis, contre le candidat Bouteflika lors de la présidentielle en 2004. Le film a été interdit en Algérie et avait même obtenu son interdiction en France. Passé cet épisode, son producteur avait réussi à convaincre le ministère de la Culture de sa bonne volonté pour financer son prochain documentaire, «La Chine était encore trop loin», là encore Malek Bensmail qui est revenu sur les traces du FLN dans les Aurès 50 ans après l'indépendance a offert une image très négative du FLN de l'époque et même celle du FLN d'aujourd'hui... En 2015, Malek Bensmail revient à la charge contre Bouteflika avec un nouveau doc' «Contre-Pouvoirs», où il fait une plongée au sein de la rédaction d'El Watan durant la dernière Présidentielle de 2014, dénonçant le 4e mandat de Bouteflika. Le film a été interdit en Algérie. Dans son dernier documentaire, il revient sur le tournage du film La Bataille d'Alger, 50 ans après sa sortie en salles, en présentant une vision bien française du thème. Le documentaire qui dure plus de deux heures, ne comporte aucune image du film la Bataille d'Alger ; Yacef Saadi ayant refusé de collaborer avec lui, obligeant Malek Bensmail à n'utiliser que les photos pour meubler son documentaire mais avec une large participation d'intervenants opposés au président Bouteflika. Il est quand même étonnant de voir ce cinéaste qui roule pour la France (ndlr : Rien que ça !) et qui passe son temps à critiquer l'Algérie, son gouvernement et sa révolution, être consacré au Festival d'Oran qui est placé sous le haut patronage du président de la République». Fin de citation. C'est ce qu'écrit un journaliste spécialisé qui, à l'évidence, a un compte à régler avec le réalisateur. Un véritable brulôt qui au-delà des «accusations» fait fi de toute éthique journalistique, du minimum de respect des oeuvres de l'esprit, de la solidarité entre «intellectuels». De la délation pure et simple. Il est vrai qu'on s'y est habitué depuis quelque temps... les «petits rapporteurs» oubliant qu'à travers la consécration du film de Derais, les décideurs viennent de montrer leur considération pour la liberté d'expression, considération qu'on leur déniait jusqu'ici.

Mercredi 2 août 2018 :

La nouvelle loi portant interdiction du port du voile intégral est effective depuis ce mercredi au Royaume du Danemark, rapportent les agences de presse européennes ce matin. Ainsi, les musulmanes ne sont plus autorisées à porter la burqa ou le niqab (voile intégral) dans les lieux publics, sous peine d'amende. Dans ce contexte, la police a latitude d'imposer une amende aux récalcitrantes et leur exiger de rentrer chez elles. Les amendes sont de l'ordre de 134 euros (1 000 couronnes danoises) pour une première infraction et peuvent aller jusqu'à 1300 euros à la quatrième infraction. Toutefois, l'entrée en vigueur de cette nouvelle loi a soulevé un tollé auprès de la communauté musulmane, voire de non-musulmans. Ainsi, un collectif inter-religionnaire entend ne pas démordre et s'apprête à défier les autorités, en lançant un appel à manifester. Un collectif de musulmans et de non-musulmans entend bien défier les autorités. Un appel à manifester a été déjà lancé. A rappeler que l'interdiction du voile intégral dans les lieux publics est déjà en vigueur dans plusieurs autres pays européens dont la France, la Belgique et l'Autriche.

Jeudi 2 août 2018 :

Au Burkina Faso, le mauvais élève de la lutte contre la corruption est? la police municipale ! C'est ce que révèle un rapport publié mi-juillet 2018 par le Réseau national de lutte anti-corruption (Renlac), une organisation de la société civile burkinabée.

Le rapport, qui relève une hausse du niveau de corruption dans l'administration par rapport à 2016, classe, comme deuxième secteur le plus corrompu, les douanes. Le secteur des transports terrestres et maritimes complète le podium. Un phénomène qui semble résister aux efforts de l'exécutif.

«Malgré le discours sur la politique de tolérance zéro de la corruption, les signaux de la gouvernance vertueuse promise par le président Roch Marc Christian Kaboré tardent à se faire sentir.», déplore l'un des auteurs du rapport,

Le rapport souligne que 23,9% des enquêtés ont déclaré avoir offert, en 2017, directement, un avantage à un agent public en contrepartie de services non soumis à paiement, contre 16,6% en 2016.

A quand un tel rapport chez nous ?

Samedi 4 août 2018 :

La célèbre baigneuse d'Aïn Fouara (Sétif) a, enfin, retrouvé son sourire et l'intégrité de sa beauté.

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a dévoilé la célèbre sculpture après des travaux de restauration qui ont duré plus de six mois, après l'acte de vandalisme en décembre 2017, de la part d'un islamiste se faisant passer pour un déséquilibré mental.

Des travaux par un sculpteur algérien, pour une somme symbolique, a tenu à préciser le ministre de la Culture, en réponse à la propagande des islamistes sur les réseaux sociaux, qui ont parlé de «gaspillage» d'une somme colossale. Il a aussi réagi aux actes d'obstruction des manifestations culturelles et artistiques observées la semaine dernière, à Sidi Bel Abbès, Ouargla, Oued Souf, avertissant que l'Etat ne laissera pas faire les ennemis du beau et autres inquisiteurs sur le retour... des islamistes qui cherchent à faire répéter l'histoire en Algérie et ramener le pays aux tragiques et sanglantes années 90.

Dimanche 5 août 2018 :

Face à l'éventualité d'un cinquième mandat de Bouteflika, il n'y a pas de réelle opposition, estime Sid Ahmed Ghozali. L'ancien Premier ministre explique, dans un entretien accordé ce samedi 4 août au journal français Le Télégramme, que «le peuple a été corrompu par le pouvoir» et que «la population algérienne se tait parce qu'elle est dans une fuite en avant économique et sociale».

«La position du peuple vient de ce qu'il a été corrompu par le pouvoir. Pour vous donner un exemple : je ne suis qu'un seul des 100.000 anciens cadres de l'État qui soient pensionnés. On a multiplié par trois nos pensions en faisant comprendre que ce gouvernement est le seul pouvoir qui garantit les pensions», a déclaré Sid Ahmed Ghozali lors de cet entretien, ajoutant : «Les gens craignent par conséquent pour leur avenir et perdent tout jugement libre. Ils ne se rendent pas compte ? ce dont je suis sûr ? que, dans deux ou trois ans, le gouvernement ne pourra plus payer les pensions». Encore un «alarmiste» qui aurait dû, alors Premier ministre, avoir cette prescience quant il avait tenu à organiser, avec entêtement et assurance, les premières élections législatives «propres et honnêtes», source de tous nos maux. L'absence de révolte en Algérie est due, selon Sid Ahmed Ghozali, au fait que le pouvoir (il ne précise pas sa date de naissance), qui n'est, selon lui, «pas totalement étranger à l'irruption de l'islamisme et du terrorisme», a fait croire au peuple algérien que «s'il s'amuse à faire aujourd'hui un printemps arabe, il vivra ce qu'il a vécu dans les années 90, quand il y eut des dizaines de milliers de morts».

S'il y a des hommes qui oublient allègrement leur passé (tout particulièrement les années sombres ou celles ratées) ce sont bien les hommes politiques ou supposés tels, éloignés (de gré ou de force) du pouvoir...

Mardi 7 août 2018 :

Le français le plus jeune champion du monde de foot 2018, avec quatre réalisations, Kylian Mbappé, effectuera-t-il une visite en Algérie ? J'ai lu, quelque part, que cet espoir est cultivé au niveau de certains cercles sportifs algériens qui, à défaut de victoires des nôtres exploitent celles des autres... parents éloignés. Cet engouement pour le joueur français est dû au fait que la mère de la star du PSG est d'origine algérienne. Le père de Kyllian est un ancien footballeur devenu entraîneur des moins de 15 ans à l'Association sportive de Bondy et sa mère, Fayza, a été handballeuse de Division 1 dans ce même club jusqu'en 2001. Certains responsables algériens tenteraient, nous dit-on, de convaincre la mère du jeune joueur d'accepter une invitation pour une visite à Alger.

Bien sûr, on croit savoir que des responsables algériens souhaitent également, dans la foulée, une rencontre du joueur avec le président de la République... comme ce fut le cas pour Zinedine Zidane (une visite alors sponsorisée par Nedjma)... qui n'est d'ailleurs plus revenu, ainsi d'ailleurs que Karim Benzema... qui tarde à venir... et Nabil Fekir... et... Sacrés Algériens ! Toujours à la recherche d'un parent à l'étranger. Une harga virtuelle, c?est toujours ça !

Jeudi 9 août 2018 :

Encore un décideur qui «gaffe» ! Encore une «déclaration» ministérielle qui fait le buzz mondial ! Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s'exprimant lors de la présentation des inscriptions des nouveaux bacheliers, a affirmé devant les caméras qu'un prix Nobel n'a aucun intérêt pour l'Université algérienne. «Les grandes universités s'appuient sur les prix Nobel, les centres de recherche et les récompenses. En quoi est bénéfique pour l'université d'avoir un prix Nobel ? Quel est son impact sur l'enseignement ? Même si on a dix Nobel, qu'est-ce cela va changer pour nous ?», a-t-il répliqué suite à une question sur le mauvais classement de l'Université algérienne dans le monde.

Il est allé encore plus loin en déclarant que l'Algérie a eu déjà trois Nobel à l'époque coloniale qu'on peut toujours comptabiliser, si on veut s'inscrire dans cette logique de classement par rapport aux récompenses internationales... Les réactions violentes ou persifleuses n'ont pas manqué de jaillir donnant ainsi une image dévalorisée de l'Université et de la Recherche scientifique algériennes. D'autant, quoi qu'on dise, elles ne brillent ni dans les classements internationaux, ni par la qualité des travaux entrepris. Normal, non, lorsqu'on tente encore, pour cacher ses échecs, de «rejeter» (sauf lors des séjours de vacances, des soins et des achats de biens à l'étranger) tout ce qui vient de l'extérieur, la gamme des reproches étant bien large, allant du colonialisme et néo-colonialisme au sionisme en passant par la main étrangère, l'impérialisme, la franc-maçônnerie, le laïco-assimilationnisme... sans oublier le «sectarisme»!

Venbdredi 10 août 2018 :

La liberté d'expression utilisée pour entraver la liberté de l'information. Les réseaux sociaux, nouveau terrain de répression ? On aura tout vu ! Rsf a tiré récemment la sonnette d'alarme, en révèlant l'ampleur de la nouvelle menace qui pèse sur les journalistes : le harcèlement via les réseaux sociaux et dont les auteurs sont de «simples hackers», individus, ou communautés d'individus dissimulés derrière leur écran ou des mercenaires de l'information en ligne, véritables armées de «trolls» mises en place par des régimes autoritaires ou n'admettant pas la critique publique de la presse. Bien sûr, les liens entre les donneurs d'ordre et les trolls qui mettent en œuvre cette forme de cyberviolence sont souvent difficiles à démontrer... Certains pays sont connus pour avoir de véritables «web-brigades de trolls». L'Algérie échappe-t-elle au phénomène d'autant qu'avec la 3G puis la 4G (Près de 35 millions d'abonnés à l'internet)... et l'accaparement de la sphère politique par le «tout-venant» affairiste, le nombre d'internautes a explosé, rendant encore difficile la chasse aux «cybercriminels». Et, dans toute cette affaire, c'est le journalisme classique, celui qui s'exerce publiquement dans le respect des règles universellement admises de l'éthique et de la déontologie professionnelle qui se retrouve grand perdant. Le temps, pour lui, de s'adapter et d'adapter son talent et son art aux subtilités des technologies de la com'!

Samedi 11 août 2018 :

Enfin, une satisfaction dans les classements internationaux ! Les militaires algériens (47 athlètes) se sont classés, au final, à la cinquième place derrière les Russes, les Chinois, les Biélorusses et les Iraniens aux 4èmes Jeux militaires qui se sont déroulés en Russie, depuis fin juillet-début août. Trente-trois pays ont participé à ces jeux (189 équipes dans vingt-huit disciplines). A noter que l'Equipe militaire algérienne a reçu, aussi, le prix spécial de l'esprit d'équipe et l'esprit de combat.

La section aéroportée de l'ANP, pour sa part, a réussi à se placer directement derrière deux grandes puissances militaires (Russie et Chine) durant l'épreuve de saut qui s'est déroulée dans la ville russe de Pskov. L'école de parachutistes relevant de l'Anp a été ouverte au milieu des années 1970 à Biskra. Elle fournit à l'Anp les troupes spéciales chargées de mener des missions complexes. Deux brevets de saut sont instaurés. Le simple exige huit sauts, dont trois d'initiation, l'autre, de première classe, n'est obtenu qu'après vingt-cinq sauts. Les officiers, quant à eux, doivent obligatoirement effectuer six sauts sportifs. A noter que, depuis, une nouvelle école a été construite et les officiers de toutes les écoles y passent quinze jours pour obtenir leur brevet de parachutiste. Avis aux amateurs... pour récolter des étoiles et porter l'Algérie au... ciel !

Dimanche 12 août 2018 :

Recep Tayyip Erdogan, le président Turc, est furieux (face au doublement des taxes douanières américaines sur l'acier et l'aluminium en provenance de Turquie... et à une forte dépréciation de la livre turque face au dollar : -16% vendredi), et il le montre. Il répond donc «avec vigueur» aux «menaces» des Etats-Unis, son «allié» de l'Otan. «Il est mauvais d'oser mettre la Turquie à genoux avec des menaces concernant un pasteur... Honte à vous, honte à vous. Vous échangez votre partenaire stratégique de l'Otan pour un prêtre» fulmine-t-il (la Turquie détient depuis deux années un pasteur, Andrew Brunson, accusé «d'espionnage et d'activités terroristes»... qu'Erdogan voudrait certainement «échanger» contre un de ses opposants réfugié aux Usa ). Il est vrai qu'il y de quoi, sachant que, quelle que soit sa popularité, son appel aux citoyens à faire preuve de solidarité en convertissant leurs réserves cachées en or ou en devises étrangères en livres turques pour «gagner la guerre d'indépendance» n'aura pas un grand écho, les «pouvoirs» d'aujourd'hui, tout particulièrement ceux de bien des pays arabes et musulmans (et africains) n'étant «populaires» que grâce aux largesses puisées dans les caisses des Etats dirigées et non dans les leurs, pour la plupart bien à l'abri. On se souvient, encore aujourd'hui, du devenir de notre Fonds de Solidarité nationale des années 60 lancé par A. Ben Bella. Le dollar absent, ne reste donc plus, selon Erdogan, qu'Allah («S'ils ont le dollar, nous avons Allah»). Dieu - à la sauce dollar- l'entendra-t-il ? On l'espère.

A suivre