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Médicament: Des anti-cancéreux produits localement dès 2021

par M. Aziza

La société mixte regroupant le Laboratoire français IPSEN Pharma et son partenaire algérien ISLY Holding ont emboité le pas à de nombreuses firmes pharmaceutiques exerçant ou ayant des marchés en Algérie, et ce, en se lançant dans le domaine de la production locale des produits d'oncologie. Un domaine qui reste pourtant vierge, en dépit du besoin croissant du marché pharmaceutique algérien.

Concrètement, la première pierre pour la construction d'une usine en oncologie par cette société mixte en Algérie, d'un montant d'investissement de 20 millions d'euros, sera posée vers la fin de cette année, probablement le mois de décembre prochain. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé, jeudi dernier, le vice-président exécutif du groupe Ipsen, M. Benoit Hennion, lors d'une conférence de presse tenue à l'Hôtel Val, à Alger.

Le conférencier a affirmé que l'usine en question entrera en production dès 2021, en produisant dans sa première étape, le DECAPEPTYL® (Triptoreline), un médicament traitant précisément le cancer de la prostate. Répondant ainsi à un besoin du marché national, sachant qu'il est le 3ème type de cancer qui touche les hommes en Algérie, selon le Plan national cancer 2015-2019.

Ce qu'il faut retenir, est le fait que ce médicament traite plusieurs autres maladies, telles que l'endométriose, la puberté précoce, les fibromes utérins ou encore l'infertilité féminine. Ce qui est également intéressant est le fait que ce médicament soit recommandé pour le traitement du cancer du sein, notamment avant la ménopause, dans le cadre d'une alternative à l'ovariectomie.

Le directeur des projets industriels des laboratoires Ipsen, Pascal Imbert, s'est focalisé dans son intervention devant la presse, sur la qualité du processus de production en affirmant que le produit qui sera produit localement sera un produit radio-stérilisé, ce qui nécessite selon lui le transfert d'équipement « de gamma radiation » sachant que l'Algérie ne dispose pas d'un centre de Gamma radiation, pour le moment. Et que Ipsen s'engage à transférer ces équipements (cette technologie) sans qu'il y ait une incidence financière ni sur le projet, ni sur les prix des produits fabriqués en Algérie. Pour le vice-président exécutif du groupe Ipsen, le plus important aujourd'hui est le lancement effectif du projet, une fois que le ministère de l'Habitat validera l'assiette foncière dédiée à cette usine qui devrait être érigée à Sidi Abdellah.

Lyes Boudiaf, président de Isly Holding, a affirmé pour sa part que ce projet a eu le soutien fort des autorités. En précisant que si le climat des affaires est peu favorable pour certains projets, les pouvoirs publics accordent tous les avantages possibles quand il s'agit d'un projet susceptible d'apporter une valeur ajoutée à l'économie algérienne, notamment les projets à haute technologie. Il rassure que le projet est sur la bonne voie : « nous avons déjà procédé au transfert de 100 collaborateurs vers l'Algérie pas plus tard qu'avant-hier pour la concrétisation du projet dans les délais impartis». Il a également souligné que des profils locaux hautement qualifiés seront recrutés au sein de cette future usine, entre autres des pharmaciens, des microbiologistes ainsi que des ingénieurs.