L'épidémie de choléra est «maîtrisée, selon les experts», a annoncé hier le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui. «Nous avons maîtrisé la situation», mais «le dispositif sera maintenu jusqu'à la compréhension des causes réelles de cette urgence sanitaire qu'a connu notre pays, et jusqu'à ne plus avoir de cas suspects», a ajouté le ministre lors d'une conférence de presse. «La maladie, nous l'avons circonscrite, maitrisée, mais il faut attendre qu'on ait «zéro» cas de suspects et «zéro» cas de malades. Il faut attendre dix jours au moins pour dire qu'il n'y a plus de maladie, que nous avons maîtrisé la situation avec l'efficacité des personnes concernées», a ajouté le ministre de la Santé, qui a réfuté que ses services aient tardé à annoncer la déclaration de la maladie aux citoyens. «On a dit qu'on a trop tardé à donner l'information sur la maladie, ou trop tardé à donner les causes. On ne peut dire qu'on a tardé tant qu'on n'a pas identifié la source de la maladie», explique le Pr Hasbellaoui, qui a ajouté que «nous avons donné l'information pour rassurer les citoyens». Il poursuit: «on a dit que les causes n'ont pas toutes été identifiées, dont la source de Sidi el Kebir (Hamer el Ain, dans la wilaya de Tipasa, NDLR)», et a souligné que «ce n'est pas une question d'être à l'avance ou à l'heure, mais une question de timing, et il faut laisser les experts travailler pour trouver les causes de cette maladie.» Sur la question de savoir si l'Algérie dispose d'une veille sanitaire, il a déclaré qu»'en fait, nous avons une veille sanitaire. C'est l'institut national de santé publique, à l'instar des autres pays, qui est en charge de ce côté». Il a annoncé, sur ce dossier de la veille sanitaire, que «nous allons travailler pour que l'Institut Pasteur d'Algérie réactive l'ensemble de ses observatoires».

Il a également rappelé qu'en matière de veille sanitaire, «une cellule existe au niveau de la direction de la prévention au ministère, puisque l'ensemble des alertes nous parviennent le jour même.» Le Pr Hasbellaoui a ajouté qu'en matière de dépistage actif, de dispositif d'alerte, «aujourd'hui, nous faisons plus que d'habitude», dont les contrôles sanitaires, et des programmes sur l'ensemble des wilayas, avant de souligner que «nous allons renforcer les contrôles d'hygiène et sanitaire.»

Quant à la rentrée et la prévention en milieu scolaire, le ministre a indiqué que «nous avons pris un certain nombre de décisions avec le ministère de l'Education nationale pour enseigner et favoriser l'hygiène en milieu scolaire, et nous allons faire un programme pour enseigner aux enfants comment se protéger contre ces maladies, qui sont transmissibles.» Pour le ministre, «cette maladie a permis à un certain nombre d'entre nous de prendre conscience que la menace de certaines affections est parfois moins importante que d'autres menaces, comme les toxico-infections alimentaires, qui font chaque année que beaucoup de fêtes se terminent par un drame.»

Le Pr Hasbellaoui a terminé sa conférence de presse en soulignant que son ministère est en train d»'élaborer des programmes sanitaires. Avec la promulgation de la nouvelle loi sanitaire par le président, il y a une centaine de textes réglementaires, qui doivent être préparés d'ici à la fin de l'année, et l'ensemble des confrères seront associés.» Sur le plan épidémiologique, les huit derniers patients atteints du choléra hospitalisés à l'hôpital de Boufarik, dans la wilaya de Blida, vont bientôt quitter l'établissement, a indiqué Mohamed Djemai, Directeur de la Santé de la wilaya. Il a précisé que «seuls huit cas d'atteintes sont actuellement pris en charge au niveau de l'hôpital de Boufarik». Ces malades sortiront de l'établissement «dans les trois prochains jours, après leur rétablissement définitif», alors que deux d'entre eux ont quitté l'hôpital dans la matinée de lundi, a-t-il précisé. Dans son dernier bilan, le ministère de la Santé avait annoncé que «le nombre de cas de choléra suspects hospitalisés a diminué sensiblement durant ces derniers jours».