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Constantine - Salah Derradji: Lancement imminent des travaux de déviation des conduites d'eau

par A.Mallem

Finalement, le problème de l'eau et de l'assainissement au niveau du lotissement des 750 logements de Salah Derradji, dans la commune d'El-Khroub, vient d'être pris en main par les autorités de la wilaya. Aussi, et selon des informations recueillies auprès de responsables de l'APC d'El-Khroub et des résidents eux-mêmes, le wali de Constantine vient de donner des instructions aux opérateurs concernés et à la commune pour entamer dans l'immédiat une opération de déviation des conduites d'eau potable et de contrôle du réseau d'assainissement au niveau de ce lotissement, en réglant comme il se doit le problème de la qualité de l'eau potable dont souffrent les résidents. Selon d'autres sources qui préfèrent garder l'anonymat, les rapports reçus par le chef de l'exécutif de la wilaya à ce sujet font apparaître un risque sérieux de cross-connexion parce que l'eau des robinets reçue par les habitants présente une odeur et une couleur suspectes et, depuis plus d'une année déjà, les résidents ne s'alimentent plus qu'au moyen de citernes d'eau ramenée de sources inconnues qu'ils paient à grands frais. Le lancement des travaux de contrôle et d'assainissement programmés seront pilotés par les services de la commune d'El-Khroub de laquelle dépend administrativement cette localité de Salah Derradji.

Contactée jeudi, le professeur Benatallah Samia, vice-présidente de l'APC d'El-Khroub chargée de la santé, de l'hygiène et de l'environnement, nous a confirmé l'information en indiquant que des fiches techniques du projet de déviation des conduites d'eau de la Seaco sur lesquelles ont été construites des habitations vont être faites et les travaux vont être lancés incessamment.

«C'est une urgence, a dit notre interlocutrice. Nous savons que le problème a été signalé bien avant par les résidents, a-t-elle reconnu, mais il nous a fallu d'abord sortir sur le terrain pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène et du danger que comporte la situation». Il a fallu aussi à l'APC «attendre le budget supplémentaire» pour que l'opération y soit inscrite et l'élaboration des procédures administratives qui s'ensuivent.

Pour le côté sanitaire et hygiénique de l'opération, il importe de signaler que ce lotissement qui a commencé à être habité dès l'année 1997, comme nous l'ont déclaré des résidents, possède un réseau d'assainissement qui a la particularité de déverser, à ciel ouvert, ses eaux usées dans le cours de l'oued et cet oued est traversé par la conduite d'eau potable qui provient du château d'eau qui alimente le village. « A notre avis, les odeurs de l'eau du robinet que nous recevons proviennent de cela ». Ajoutons aussi, pensent nos interlocuteurs qui sont des anciens du village, que « le groupe des 80 logements de l'habitat rural implantés à une centaine de mètres à peine du village ne possède pas de réseau d'évacuation des eaux usées, ses habitations utilisant des fosses septiques ». Et ce sont tous ces facteurs qui font penser au danger de cross-connexion toujours possible dans ce cas de figure, et l'apparition de cette odeur suspecte et de couleur inquiétante dans l'eau du robinet avait dissuadé les résidents à boire de cette eau, lui préférant celle des citernes ramenées régulièrement de la montagne de Collo, dit-on. D'autres résidents affirment aussi que cette situation a été créée par les branchements illicites effectués par des résidents eux-mêmes aussi bien que par ces gens qui ont construit leurs demeures au-dessus des conduites d'eau potable, en empêchant les techniciens de la Seaco de les déterrer pour les contrôler.