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Bouira: L'hygiène en question

par Farid Haddouche

La dégradation effrénée de l'environnement immédiat à laquelle s'ajoute l'irrigation des plantations fruitières par des eaux infectes ne suffisent-elles pas à mettre la vie des citoyens en danger ? La défaillance des Assemblées populaires communales a été rudement réitérée par les populations qui subissent, complètement démoralisées, les contrecoups de cette dégradation effrénée de leurs conditions de vie et de leur hygiène publique. «Comment ceux qui ont la charge d'assurer l'hygiène publique et l'amélioration de notre cadre de vie ne se rendent-ils pas compte des conséquences néfastes que génère cette situation si déplorable ?» s'est interrogé un citoyen désabusé. Pourtant, la wilaya de Bouira consacre 70% de son budget aux programmes communaux de développement (PCD), entre autres, à l'alimentation en eau potable (AEP) et à la réalisation, l'extension, la rénovation et l'entretien des réseaux d'assainissement.

Malgré ces efforts, il subsiste toujours de grandes défaillances et des localités qui continuent à vivre le calvaire en matière d'hygiène de vie et d'hygiène alimentaire. Nous citerons l'exemple de l'heure qui est le plus frappant, parce qu'il représente le lieu de l'apparition du premier foyer de la maladie du choléra dans le pays, et où 6 personnes ont été atteintes dont 2 sont décédées.

Il s'agit du village Rouabhia, situé dans la commune de Raouraoua à une soixantaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya Bouira. Les habitants de cette bourgade subissent les conséquences désastreuses de l'immobilisme des responsables, et dont l'Assemblée communale, dépourvue du sens de la responsabilité, se trouve bloquée depuis plus de 8 mois. Un journaliste, qui a eu à sillonner ces jours-ci tous les coins et recoins du village Rouabhia, prévient: «Dans cette localité, il faudra parfaire les réseaux d'assainissement, installer des fosses septiques, contrôler les cultivateurs qui arrosent leurs champs fruitiers avec de l'eau sale, procéder au chaulage des puits et à leur désinfection, et contrôler les autres points d'eau existants qui représentent un réel danger pour les consommateurs tant qu'ils ne sont pas recensés et pris en charge en matière d'hygiène». Oui, certainement, des mesures urgentes viennent d'être prises d'après les déclarations du wali qui a eu à annoncer cette nouvelle lors d'un point presse tenu avant-hier en abordant la situation du choléra, entre autres, et de la prochaine rentrée scolaire. Ce dernier a fait montre de sa grande déception vis-à-vis de l'Assemblée communale de Raouraoua dont dépend le village de Rouabhia, marquée par une négligence extrême et une inactivité frappante.

Tout compte fait, la situation actuelle est préoccupante, car les maladies d'un autre âge que nous supposions éradiquées à jamais refont surface. Et cela prouve incontestablement la dégradation des conditions d'hygiène du milieu immédiat des populations et le manque d'efficacité des organismes de contrôle.