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LFP: La Ligue sauve des clubs en banqueroute

par Kamel Mohamed

  La saison footballistique débute ce week-end, alors que les clubs du championnat professionnel des Ligues 1 et 2 sont en situation de faillite financière. La Ligue de football professionnel a dû puiser dans ses propres caisses pour venir en aide à ces clubs et sauver le début de la présente saison, laquelle s'annonce chaotique pour les clubs sur le plan financier. Plusieurs clubs avaient du mal à payer les droits d'engagement pour la saison 2018 - 2019, alors que d'autres sont interdits de recrutement en raison des dettes qu'ils traînent. Malgré cette situation de banqueroute, ces clubs se sont permis des folies, pour ainsi dire, durant le mercato estival.

Tous les clubs, quels que soient les moyens dont ils disposent, ont renforcé leurs effectifs en procédant au recrutement des joueurs, alors qu'ils sont endettés.

Aujourd'hui, plusieurs de ces clubs avaient été interdits de recrutement en raison de leurs dettes qui s'élèvent à plus d'un milliard de centimes. En ce sens, ils couraient le risque de ne pas pouvoir récupérer les licences des joueurs nouvellement recrutés, tant que leurs dossiers au niveau de la Commission de règlement des litiges (CRL) ne sont pas assainis en raison des dettes qu'ils traînent. Mais, une nouvelle fois, ils ont été sauvés par la Ligue de football professionnel qui leur a débloqué des avances sur les droits de retransmission télévisuelle des deux dernières années afin qu'ils puissent apurer leurs dettes.

Malgré ce geste de la LFP, les clubs restent endettés et ne pourront pas assurer le paiement des gros salaires de leurs joueurs. En ce sens, ces clubs seront confrontés aux mêmes problèmes, d'ordre financier, dans les prochains mois.

Les avances de la LFP sur les droits de retransmission TV ne constituent aucunement une solution pour des clubs qui n'ont aucune stratégie en matière de gestion, sachant qu'ils ont procédé au recrutement des joueurs alors que leurs caisses sont vides ! Une situation récurrente qui se répète chaque année pour ces clubs qui continuent de bénéficier des aides de l'Etat, alors que le professionnalisme est instauré depuis bientôt dix ans. Pis encore, trois clubs (MCA, CSC et JSS) bénéficient des aides et du parrainage des entreprises étatiques ou plutôt des filiales de la Société nationale Sonatrach au moment où les autres clubs ont du mal à attirer des sponsors. Cette situation reflète les anachronismes du football algérien où tout est faux, ce qui a amené les clubs à réclamer le retour à l'amateurisme pour abandonner le professionnalisme. Il s'agit d'un bond vers l'arrière au lieu de continuer d'avancer et de s'améliorer.