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La politique qui vise à favoriser le capital spéculatif perd forcément la confiance du peuple

par Benallal Mohamed *

«La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations» E. Zola

Permettez-moi de vous raconter une belle histoire financière, proférée dans une belle romance monétaire, stipulée sur la même longueur d'onde en une belle aventure économique. Cette historiette a commencé dans une «couveuse» de création de valeur d'échange marchande via des billets de 1000 A et 2000 A qui venaient d'être enfantés par une «couveuse» appelée planche à billets. Cette instance vient d'emprunter un circuit informel négociant la fortune par un jeu non conforme et se terminant dans la poche par dernière d'un spéculateur parmi tant d'autres, connu sous le vocable d'un certain businessman ou trader, nom connu d'ailleurs.

Suite à un geste inattendu et fortuit, un billet de 2000D A finissait sa petite course sur le trottoir d'une rue de la capitale d'ici. Le hasard a voulu qu'un pauvre lambda de la classe des misérables signifiée par Marx, le ramasse par plaisir ; non ! C'est avec une panoplie de sentiments de bien-être qui font rêver le commun des mortels. Ce lambda pria le Bon Dieu pour cette richesse périssable et non attendue qui venait à lui, dont le seul et unique effort fourni de ce début de journée est de s'abaisser sous le poids de la volonté de ce billet de 2000 DA, de le ramasser puis le mit dans sa poche du devant de son pantalon semi usé.

Cette action veinarde lui permettait de changer radicalement le rythme de son quotidien habituel et atrabilaire, la prise en charge aux moindres efforts avec un gain sûr et certain d'un paquet de cigarettes haute gamme, un café bien « pressé », un petit flexy, un petit sandwich et le reste pour sa maman chérie lui signifiant son amour et son bonheur dans le même temps, par de la fausse richesse éphémère. A l'intérieur de sa poche du devant, le billet de 2000 DA avant de passer aux transactions commerciales pour satisfaire les besoins sus cités, se mit à causer et déclama :

- figure-toi que je me trouve bien ici dans le font de ta poche ou j'ai ressenti une drôle de petite chaleur issue de la misère, elle est bien différente de celle de la richesse, c'est un coin qui n'est pas souvent fréquenté par cette famille d'argent en papier.

- sache que j ai été créé dans une «couveuse » (imprimerie) monétaire pour exercer une fonction de souveraineté, sinon une carrière financière pour représenter la valeur des richesses produites par les pauvres travailleurs et travailleuses associés de ce beau pays.

Par respect social, le véritable et rare citoyen associé à la nation qui existe dans ce contexte circonstanciel actuel ; le fait de valoir en tant que souveraineté nationale qui veut dire profondément tout en se conformant et en pensant bien entendu au sang versé sur ce cher pays par un million et demi de martyrs (soit 7 millions et demi de litres de sang), ainsi qu'au respect du pacte du 1er Novembre, et de celui des différentes chartes, se sentant en tant que billet de 2000 DA, partie prenante de cette création de richesse ou production économique, production sociale, auquel a été incorporé le travail utile des travailleurs pour constituer une valeur nécessaire qui se termine par un travail bien fait, un travail utile qui, pour les services publics, répond aux besoins sociaux des populations à travers les marchés (lieu de rencontre pour les échanges des biens et services avec de la monnaie) dont ils avaient bien besoin.

Par le biais du système ultralibéralisme, moi billet de 2000 DA, je fus en quelque sorte privatisé par une décision unilatérale (l'appréciation est laissée au lecteur) et m'ont utilisé comme un bout de papier qui n'obéit plus aux normes de la souveraineté, je ne fais plus partie de ceux qui représentent une valeur réelle car la monnaie non conventionnelle s'en fiche de la souveraineté, de la valeur et de la morale, c'est la « couveuse » gérée par des personnes dites responsables dont la gestion se fait par le biais des comptes que les oligarques spéculateurs et prédateurs sont les premiers à être bien servis, une création récente (source : information spoutnik) de la monnaie non conventionnelle, l'équivalent en de 26 milliards d'euros sans aucune contrepartie réelle, la loi de la monnaie et du crédit ne sert pas à grand-chose dans ce fait-là ! Piétiner une loi c'est la moindre des choses, c'est devenu une habitude d'une tête de Turc !

Le prétexte de cette opération est bien simple, ce n'est plus la faute à Voltaire mais bien la faute à la mondialisation permettant de légaliser les mouvements spéculatifs par le biais des G2 - G4 -G5? G7 qui ne savent que manipuler l'argent par le biais de la financiarisation et les plus-values sont à rechercher dans les endroits plus loin des paradis fiscaux et des entreprises « off shore ».

Cette création de la monnaie non conventionnelle n'est que le résultat d'une décision politique économique incorrecte et irréfléchie, avantageant plus la destruction des outils (entreprises) de création de valeur, de mettre fin à l'accumulation du capital, d'enterrer le capital industriel et de le substituer par un capital spéculatif qui favorise le bradage de la souveraineté nationale, «E- nif » des Algériens est « serpillé », remplacé par le pouvoir de l'argent non conventionnel, créant un nouveau contexte où le chômage apparaît sur la scène avec tous les problèmes et les difficultés que cela puisse donner dans ce nouveau cadre sociétal ; à titre d'exemple, l'Etat a renfloué la caisse de retraite e 500 milliards de DA pour assurer le paiement des retraités, abstraction faite aux gaspillages qui s'opèrent au niveau de la caisse de la sécurité sociale (voir El Watan du 02/07/18 les reformes seront forcément impopulaires) notre économie dépend « ombilicalement » du prix du pétrole : un mauvais prix du pétrole mettrait le pays en faillite et le recours à la couveuse (machine à sous) pour perfuser l'économie (malade) n'a jamais constitué une issue à un pays en crise et ce n'est pas avec la création de la monnaie que l'on va résoudre ces déséquilibres économiques ; la relance économique reste l'unique solution, elle a été prônée en 2014 mais en vain non mise en œuvre, car elle avait fait l'objet d'une politique incohérente et irréfléchie où nous avons continué à consommer bêtement notre capital, au lieu de créer de la richesse et faire fructifier notre capital.

Le déficit par exemple de la CNAS ne va pas pouvoir être résolu définitivement avec la couveuse (monnaie non conventionnelle) mais bien par une augmentation du nombre de cotisants, c'est-à-dire une relance effective de l'emploi par le biais d'une relance de l'économie? La privatisation de l'outil de production chassant la croissance économique et offrant un terrain d'entente où est actionnée une hyperinflation où le peu de travailleurs existants sont incapables de booster une demande pour faire tourner la machine économique, laissant place aux affaires nourries par une richesse naturelle (ressource naturelle) non produite, transformée en rente et destinée aux affaires et rien qu'aux affaires. Les affaires font le nouveau décor du nouveau système économie où le bazar et les conteneurs d'importation se moquent des concepts marxistes, keynesistes, classiques et néoclassiques, alors que Ricardo vient de perdre ses dents ; drôle de théorie où les oligarchies, via la mondialisation, « financiarisent » tout le système économique « basardeux » par du papier en monnaie de singe pour mettre en place un système d'ultralibéralisme féroce et méchant où l'Etat disparaît et la démocratie apparaît et s'installe avec 1% des riches qui décident et le 99% des lambdas soumis.

Avec la TIC (Technologie de l'information et de la communication) les choses de la vie se consument avec un rythme encore plus dévastateur que l'on imagine (déréglementation).

- Quand je pense à ce grand peuple qui m'avait créé pour faciliter leur vie et que je serve aujourd'hui de fouet pour battre le faible petit esclave des 99%.

Toutes les histoires qui font le malheur de notre quotidien et font la une de nos gazettes que je n'oserais pas en faire partie risquant de me coller le qualificatif d'apologiste, quelques-unes feront l'affaire de cette modeste contribution qui relève de la pure fiction financière et monétaire, sinon des cas probants d'économie.

Cette opération couverte par la loi de la monnaie et du crédit selon un taux, que la loi ne permet pas de le franchir mais quand les forces, les manigances et les affaires se rattachent à une pratique qui relève de l'informel sans faire l'apologie aux maux sociaux, l'informel, l'illicite et l'illégal abreuvent la soif du terrorisme de nature diverse par le trafic de tout bien proscrit. C'est la formation d'une nouvelle société qui nécessite un nouveau code de travail qui fixera une nouvelle loi de la « couveuse » permettant de réduire le travail réel (capital travail) qui devient par la force des choses un pouvoir de nuisance pour la caste qui régente le capital spéculatif.

Ce capital financier facilitera des krachs de plus en plus graves, fréquents, détruisant entreprises, emplois, relations humaines, l'environnement et même le cadre de vie?.

Devant cette belle romance, une drôle d'histoire semblable à toutes les histoires du monde, le lambda a promis de garder le billet de 2000 DA lui permettant de finir sa fugue au marché des biens et services pour un temps bien trop court.

 Par conséquent, pour terminer ma belle romance, un bon conseil si vous permettez ! Si le pouvoir monétaire est soustrait à l'esprit spéculateur, les affaires se développeront à la manière « d'Al Capon » détruisant entreprises et emplois et ravageant la société par des crimes, des mauvaises affaires entrant dans le cadre des « Tag âala mène tag » !

 Enfin, le monopole d'émission de billet de banque privilégie un certain pouvoir, et la loi de la monnaie et du crédit (Loi N° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit) met fin à l'autonomie de la banque et le fait de créer un statut particulier du gouverneur placé sous l'autorité de l'Etat qui permet d'assurer l'émission par une politique qui doit être basée sur :

- une stratégie monétaire bien précise ;

- une stabilité financière rassurante ;

- et un service économique de la collectivité conforme aux règles de l'art.

Le gouverneur devrait être comptable devant le peuple.

La question que l'on se pose où en sont les mécanismes de l'Etat dans tout cela !... - quand un lambda émet un billet non conventionnel par l'imprimante 3D, il est puni durement par la loi de la monnaie et du crédit alors quand une décision d'émission de monnaie non conventionnelle par un responsable, le Parlement marque son absence par un mutisme de complicité.

*Ancien cadre