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LFP - Medouar met en cause le professionnalisme: Et si les clubs rendaient des comptes !

par Kamel Mohamed

Le nouveau président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, a annoncé qu'il y a eu précipitation dans l'instauration du professionnalisme. Il a insinué que le professionnalisme dans le football algérien doit être revu et repensé. «Nous nous sommes précipités à instaurer le professionnalisme en Algérie. Nous allons droit dans le mur. Nous devons revoir quelques mécanismes liés au professionnalisme avec l'implication de la FAF, du ministère de la Jeunesse et des Sports et du gouvernement pour parvenir au vrai professionnalisme comme imaginé par les décideurs. Nous ne sommes pas sur la bonne voie», a-t-il déclaré samedi après la cérémonie de passation de consignes entre le LFP et l'ancien directoire.

Lancé en 2009 sur décision du président de la République dans l'euphorie de l'épopée d'Oumdermane et de la qualification de l'Algérie au Mondial de 2010 après 24 ans d'absence de la scène internationale, l'instauration du professionnalisme se voulait une consécration de tous les efforts allant dans le sens de redorer le blason du football algérien. Cependant, les responsables chargés de la concrétisation du projet du professionnalisme, aussi bien au ministère de la Jeunesse et des Sports qu'à la FAF, n'avaient pas les capacités et les bonnes intentions pour cela. Le président de la FAF de l'époque, Mohamed Raouraoua, était beaucoup plus préoccupé à gérer l'équipe nationale et assurer son maintien à la tête de la fédération, tandis que les ministres du secteur, notamment Hachemi Djiar et Mohamed Tahmi avaient mal géré le dossier.

En fait, la FAF et le MJS ne faisaient que «distribuer» généreusement l'argent et les aides de l'Etat aux clubs sans leur demander des comptes. L'argent du professionnalisme a été détourné par les clubs, notamment les fonds dégagés pour l'achat des autobus pour le transport des joueurs. A ce jour, ni la FAF ni le MJS n'ont déclenché une enquête sur la destination prise par l'argent débloqué pour l'achat des autobus. L'Etat avait également dégagé des fonds pour les clubs dans le cadre de l'instauration du professionnalisme. Cet argent a été dépensé pour ne pas dire dilapidé dans les salaires des joueurs et des entraîneurs, sans qu'aucun compte ne soit demandé à ces clubs.

Aujourd'hui, il est faux de remettre en cause le professionnalisme et d'accuser l'Etat et les pouvoirs publics de ne pas réussir ce projet. Les clubs n'ont pratiquement rien fait pour professionnaliser leur gestion. La Ligue nationale de football avait lancé, à l'époque de Mohamed Mecherara, des stages de formation à l'attention des secrétaires généraux et du personnel administratif des clubs dans le but de rationnaliser et de professionnaliser la gestion de ces clubs. Ces derniers n'avaient pas daigné déléguer leurs représentants pour bénéficier de cette formation. Les clubs sont toujours gérés de manière approximative et dans l'opacité. Ils ne font que demander davantage d'aides de l'Etat, alors qu'ils auraient pu diversifier leurs ressources financières.

En ce sens, la remise en cause du professionnalisme en Algérie est une fuite en avant de la part des actuels dirigeants du football qui doivent partir pour céder la place à plus compétents qu'eux. Des clubs comme l'USMA ont réussi dans une certaine mesure à instaurer le professionnalise et il serait maladroit de remettre en cause le professionnalisme en Algérie, lequel pourrait être lancé par quatre ou cinq clubs. Au contraire, ces clubs doivent rendre des comptes sur l'argent dépensé dans le cadre de l'instauration du professionnalisme et se doter de nouvelles directions et présidents qui seraient en mesure de les gérer (les clubs) au lieu de se contenter de dépenser l'argent de l'Etat sans traçabilité !