La célébration de la double fête du 5 Juillet (indépendance-jeunesse) a été marquée par la tenue de plusieurs festivités sportives et culturelles et l'envoi d'un premier convoi de trois bus (150 enfants) vers le littoral. Ainsi, les enfants (6-14 ans) des localités du sud de la wilaya de Tébessa, Negrine Ferkane, Bir El Ater, Oum Ali et Saf Saf Ouesra, se voient offrir un séjour d'une douzaine de jours au bord de la grande bleue. Au total, ce sont 1.000 enfants qui bénéficieront des vacances sur les plages. Et puis, il y a ceux qui continueront de poireauter sous les effets d'une chaleur caniculaire, et ils sont nombreux, faute de moyens et d'infrastructures adéquats pour les accueillir. Alors, pour combler ce vide, beaucoup de ces enfants, libérés des contraintes scolaires, s'occupent comme ils peuvent dans des activités subalternes, histoire de se faire un peu de pognon. Aller goûter au plaisir des sables du littoral d'Annaba, Jijel, El Kala ou Skikda reste un rêve peu accessible.

«Tébessa, c'est l'enfer en été, très peu pourvue en moyens de divertissement, c'est plutôt cette morosité qui nous fait fuir», dira Amine, revendeur occasionnel de fruits et légumes, venu assister son cousin propriétaire d'un étal de fortune. Veillant sur son étal de pastèques, sous un soleil de plomb, le jeune Aymen, lycéen, lui aussi ne pense qu'à s'évader : « Souvent en été, je programmais une virée sur la côte chez mon oncle maternel. Une semaine de plage et des sorties avec des copains avant la reprise de l'année scolaire».

La saison estivale à Tébessa, annoncée en grande pompe, c'est le minimum mis en avant au moment où les familles préfèrent, à défaut de séjour en Tunisie et ses exigences financières, prendre la route en direction de nos plages, avec l'appréhension d'être déçues par la qualité des services. Un dilemme qu'on doit négocier, faute de mieux, choisir entre la canicule suffocante ou oser et se diriger vers la mer.