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Les limites du Brésil mises à nu par la Belgique

par Adjal Lahouari

Le 3 juillet dernier face au Japon, la Belgique, menée au score, a su réagir pour l'emporter finalement. Cette fois, c'était le Brésil qui a couru derrière une égalisation qui ne viendra jamais, au grand désespoir de ses passionnés supporters. Les chiffres, dit-on, parlent. Alors, force est de constater que les « Diables rouges » possèdent l'attaque la plus prolifique avec 14 buts, devant celles de France et d'Angleterre, 9 buts. Est-ce un signe précurseur de ce qui va arriver lors des demi-finales et plus si les coéquipiers de Lukaku continuent sur leur lancée ? Le premier constat à faire, c'est l'absence de tout complexe des Belges. A commencer par leur entraîneur Martinez qui a aligné un audacieux 3-4-3 et dont les médias présents en Russie n'ont pas tari d'éloges, jusqu'à dire que le technicien espagnol « a réinventé le football », rien que çà ! Il faut dire que, conscient du pressing que les Brésiliens allaient exercer dans l'axe pour empêcher la relance des sa défense, Martinez a opté par les « sorties » côté flanc droit, chargeant Meunier de cette tâche essentielle. Par ailleurs, tous ceux qui suivent la Coupe du monde de près se sont rendu compte du rôle primordial joué par Casemiro -remplacé numériquement seulement- par le fruste Fernadinho, d'ailleurs auteur de l'auto-goal qui a fait tant de dégâts au sein de son équipe. Le Brésil mené au score, c'était une situation inhabituelle pour des joueurs habitués à marquer les premiers. Le but de De Bruyne    a mis à nu le mauvais placement du milieu ainsi que la lenteur d'intervention des défenseurs brésiliens, surtout les latéraux Marcello et le très limité Fagner, très loin de ses glorieux prédécesseurs, auteurs d'une tradition ayant marqué le football mondial. Certes, les Brésiliens ont affiché beaucoup de volonté pour égaliser, mais leur moral était atteint plus profondément qu'on ne croyait. Et puis, dans les duels, les Belges ont fait valoir leurs qualités, un domaine qui reste l'une des rares lacunes des coéquipiers de Thiago Silva. La seconde période, du fait de la domination brésilienne, fut animée et entrecoupée par les dangereux contres belges, orchestrés intelligemment par Hazard, De Bruyne et Lukaku. Sentant le danger, le coach Tite a abattu ses dernières cartes, avec les rentrées de Firmino, Costa et Renato, qui a redonné un brin d'espoir à ses partenaires. Mais les minutes s'égrenaient et les Brésiliens, pris de panique et passablement énervés, ont commis des fautes évidemment favorables aux Belges, mieux concentrés sur leur mission. Une mission accomplie au-delà de leurs espérances, étant donné que le Brésil perd très rarement. Il s'agit donc d'un exploit qu'on doit saluer comme il se doit. On ne peut clore cette analyse sans évoquer le « cas » Neymar, ce footballeur supérieurement doué mais égoïste et imbu de sa personne. Au Brésil, des voix autorisées, et bien avant la Coupe du monde en Russie, ont déclaré crûment : « Nous sommes en train de créer un monstre. Neymar est vide, il ne pense qu'à lui, alors que le football est un jeu collectif ». Tant qu'il ne se débarrassera pas de ses gamineries, il n'égalera jamais les anciens qu'il prétendait dépasser. Au lieu d'exprimer au mieux les formidables qualités que tout le monde lui reconnaît, Neymar, couvé par un père soucieux de rentabiliser au mieux cette « poule aux œufs d'or », a fini par agacer tous les sportifs, et même ses inconditionnels, qui attendaient qu'il aide le Brésil à accrocher la sixième étoile sur le maillot auriverde. On peut donc dire que Neymar est descendu du piédestal où l'avait installé la presse.