La crise que
vivent depuis une vingtaine de jours les 400 taxieurs des lignes El Khroub-Constantine et El Khroub-Ali
Mendjeli, « chassés » de leur station habituelle du
centre de la ville, est en train de déteindre sur les usagers qui commencent à
ruer dans les brancards face au traitement que leur infligent les taxis de la
fraude auxquels ils ont été livrés. « Comme ils se trouvent désormais seuls sur
la place, expliquent quelques-uns de ces usagers que nous avons rencontrés, ils
viennent d'augmenter le tarif de la place, le faisant passer de 80 à 100 dinars
». « Et ce qui est encore à signaler est que ces fraudeurs empruntent des
itinéraires impossibles pour se rendre d'une station à une autre dans le seul
but d'éviter les check-point des services de sécurité, la police ou la
gendarmerie, vont par des pistes impraticables, roulent à des vitesses
dangereuses et font fi de la situation des usagers qu'ils transportent. Voilà
ce que nous sommes obligés de supporter », nous ont expliqué nos interlocuteurs
à la station du Bardo. A l'autre bout, au centre de la ville d'El Khroub, devant la fameuse station d'où les taxis
réglementaires ont été chassés, les fraudeurs ont vite occupé la place et ils
se comportent en maîtres des lieux sans être inquiétés le moins du monde. Les
usagers de la ligne Ali Mendjeli que nous avons
rencontrés également à cet endroit, nous ont raconté les avatars qu'ils
subissent avec ces taxieurs clandestins « qui ne respectent pas les normes et
en profitent pour faire leur beurre », nous ont-ils dit. Ils se sont également
plaints des conditions de transport que leur font subir les fraudeurs. « Ils
roulent à une vitesse dangereuse et ils ont augmenté le tarif en toute
illégalité », nous a indiqué une femme qui s'apprêtait à se rendre à la
nouvelle ville Al Mendjeli. Interrogée sur les taxis
réguliers, elle répond ne pas savoir où les trouver. « A ce qu'il paraît, ils
sont privés de station. Alors, ils ne s'arrêtent pas de rouler et font le
ramassage des clients. Encore qu'il faut se battre pour trouver une place dans
un de ces taxis. Et pour nous, les pauvres femmes, c'est très difficile » ! s'est lamentée notre interlocutrice. Cette situation
persiste au moment où des rumeurs qui circulent à El Khroub
disent que les autorités locales, notamment le président de l'APC, ont fait
part de leur sentiment face à cette situation et qu'elles auraient décidé
d'autoriser les taxieurs réglementaires à réoccuper leur ancienne station.
Malheureusement, nous n'avons pas pu confirmer ou infirmer ces informations car
nous ne sommes pas parvenus hier à contacter le chef de daïra ou le P/APC, tous
deux occupés par une visite du ministre de la Jeunesse et des Sports dans la
commune.