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Correction du bac: De bons et de mauvais points

par Yazid Alilat

La correction des épreuves du baccalauréat a été entamée mercredi dernier, selon la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit.

Lundi dernier, elle avait annoncé, dans des déclarations à la presse que la première opération de correction de l'examen du baccalauréat aura lieu, dans les «deux prochains jours», ajoutant que le facteur de la «difficulté des questions» sera pris en considération dans l'évaluation des réponses. Dans une déclaration au ?Le Quotidien d'Oran', le coordinateur national du Snapest a indiqué, hier samedi, sur les conditions techniques, matérielles et humaines de ces corrections qu'elles se déroulent «normalement». «Les corrections du bac se déroulent normalement, cela se passe très bien», a-t-il ajouté. Il a précisé qu' «on ne nous a pas signalé une quelconque anomalie». Sur la méthodologie des corrections, il a expliqué qu'il y a la mise en place «d'une troisième correction des copies, si l'écart entre la note du premier et du second jury est de plus de trois points». Selon la ministre de l'Education nationale, la correction des copies du baccalauréat prendra en compte le facteur de la «difficulté des questions» dans l'évaluation des réponses. Pour autant, selon Messaoud Boudiba, coordinateur et porte-parole du Cnapest, les premières journées de correction du bac ont été marquées par beaucoup de problèmes, notamment les mauvaises conditions d'hébergement et de travail offertes aux correcteurs. «Il y a beaucoup de problèmes enregistrés dans des centres de correction, au sud et au nord du pays», a-t-il indiqué, citant le cas de correcteurs issus de la wilaya d'Illizi qui ont protesté contre les mauvaises conditions de travail, au lycée Amara Rachid de Ben Aknoun, à Alger. «Les mêmes protestations contre les mauvaises conditions de correction des épreuves du bac ont été, également, recensées à Guemar, dans la wilaya de Biskra, mais également, dans la wilaya de Médéa avec un «scandale de triche », au centre d'examen de la prison de Berrouaghia.» Selon M. Boudiba, une commission ministérielle s'est déplacée, sur place, à Berrouaghia, hier, samedi, pour faire toute la lumière sur cette situation. «Et puis, il y a aussi, ajoute t-il, des changements fréquents de barèmes concernant les corrections, ce qui crée des problèmes aux correcteurs, auxquels on tente d?imposer des barèmes à tout moment».

Par ailleurs, la réforme du bac, annoncée puis repoussée à plusieurs reprises, avance bien, à en croire certains responsables du secteur. Mercredi dernier, l'inspecteur général au ministère de l'Education nationale Nedjadi Messeguem avait annoncé que ce projet est «en attente» d'approbation par le gouvernement. Il a confirmé que la réforme de cet examen, de fin de cycle scolaire, portera sur la réduction du nombre de jours d'examen, et qu'il est en instance d'approbation par le gouvernement, ainsi que le renforcement du contrôle continu des connaissances. «Le projet de réforme du baccalauréat attend son approbation par le gouvernement, et comporte deux propositions relatives à la réduction de nombre de jours des épreuves du baccalauréat de cinq jours à deux jours et demi ou de trois jours et demi».

Sur le plan pédagogique, il a souligné que la réduction du nombre de jours de cet examen a été approuvée, et «parmi les outils pédagogiques suggérés, en vue d'accompagner cette réduction, l'évaluation en permanence de l'élève, à partir de la deuxième année secondaire, englobant toutes les matières sans exception». Mais, si le gouvernement n'a pas encore donné son feu vert, à la réforme du bac, les syndicats restent, plus ou moins, sceptiques sur la forme et le fond de cette réforme. Meziane Meriane du Snapest estime ainsi que si «on s'est penché sur la nécessité de revenir à un bac de trois jours au lieu de cinq, pour un scientifique avec des matières importantes à passer, c'est difficile de le passer en trois jours.» «Il y a, aussi, le problème des matières du contrôle continu, que seront-elles ?», s'est-il interrogé, indiquant qu' «il y a eu une levée de boucliers pour désigner les matières du contrôle continu». Selon le coordinateur du Snapest, «ils ont décidé de désigner le français et l'anglais, pour faire partie du contrôle continu, avec la réforme du bac». «En fait, la réforme du bac nécessite beaucoup de réflexion, et il faut notamment, revenir aux matières essentielles», estime-t-il. Pour lui, «jusqu'à présent, on n'a pas un bac spécialisé, dès lors qu'un scientifique peut décrocher son bac avec des moyennes de 9 ou 10, pour les matières scientifiques. Et donc, il y a lieu de mener une grande réflexion sur les matières essentielles de cet examen», suggère M. Meziane Meriane.