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Skikda: L'éthique médicale en débat

par A. Boudrouma

La 17e Journée nationale sur la déontologie médicale s'est tenue à l'hôtel Royal Tulip de Skikda, le 05 juillet 2018, une date coïncidant avec la célébration de la fête nationale de la jeunesse et de l'indépendance. La cérémonie d'ouverture a été marquée par une allocution de bienvenue du Pr. Abdelaziz Ayadi, président de l'ordre des médecins de la région de Annaba, regroupant les wilayas de Tarf, Guelma, Skikda et Souk Ahras, en sus de Annaba, suivie par une remise des ordres de mérite au profit de médecins qui se sont distingués particulièrement. C'est le cas de feu le Dr Laouar, ophtalmologue, qui a été honoré à titre posthume par le Dr M. T. Aïssani, conseiller national chargé de l'organisation.

Deux autres médecins généralistes privés ont eu droit également aux honneurs, à savoir le Dr Lahrache et le Dr Saf Saf qui représentent un exemple d'abnégation et de modestie et figurant parmi les plus anciens médecins de Skikda, comme l'a souligné le Dr Aïssani, un geste très apprécié par les concernés, notamment le Dr Lahrache qui a tenu à faire part de sa reconnaissance, estimant que cela va l'encourager à poursuivre sa mission au service du citoyen malgré la quarantaine d'années de service qu'il a cumulées jusque-là.

S'agissant des thèmes abordés au cours de cette rencontre portant sur le droit et l'éthique médicale, on citera l'intervention du Pr. N. Sekfali, de l'ordre des médecins de Sétif, axée sur la déontologie et la confraternité garante d'une bonne prise en charge du patient. Pour sa part, Me Djamel Guelib, avocat près la cour de Skikda, a développé son exposé sur le point de vue de la défense au sujet de la faute dans l'exercice médical. Quant au procureur de la République, Azzedine Tebib, il s'est attardé sur la responsabilité civile et pénale du médecin et le point de vue de l'institution judiciaire, notamment au sujet de tous les documents émanant du médecin, principalement le certificat médical. D'autres intervenants se sont succédé pour traiter d'autres aspects du droit médical tel la responsabilité civile du médecin, par le Dr Krid M. S. de la faculté de droit et de sciences politiques de l'université du 20-Août 1955 de Skikda, de la responsabilité pénale par Lankar M., de la responsabilité sociale du Dr Benderradj de la faculté de sociologie et sciences humaines - Université de Constantine 3. Enfin, à noter la question du projet de loi sanitaire en Algérie abordée par le Dr Aïssani de l'ordre des médecins de Annaba.

En marge de cette rencontre, le Pr. Ayadi a animé une rencontre avec la presse où il donnera son point de vue sur les erreurs médicales qui sont, selon lui, involontaires en général. Il évoquera dans ce cadre le manque de moyens matériels dans les hôpitaux. Le médecin est astreint à une obligation de moyens pas de résultats, tiendra-t-il à préciser.

Il a tenu à lancer un appel en direction des médias pour leur demander d'éviter de condamner à l'avance le médecin, tout au moins avant que la justice et le conseil de discipline ne statuent sur une affaire introduite par un citoyen. A noter enfin que les différentes interventions ont été suivies par de fructueux débats.