Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El-Bayadh: Une seule piscine et un jardin public? payant !

par Hadj Mostefaoui

Pour le jeune Abderrahmane, âgé d'une douzaine d'années, de même pour de milliers d'adolescents démunis, ne pouvant se payer le luxe de passer les vacances au nord du pays sur les rivages de la grande bleue, les seules échappatoires à cette canicule se résument à une petite trempette dans la piscine communale et pour leurs familles une virée au jardin public El-Wiam situés tous deux en centre-ville.

Des régiments entiers de jeunes enfants entamant à peine leur adolescence en perpétuelle quête de lieux de loisirs et de détente tentent tant bien que mal de meubler leur temps en fréquentant ces deux espaces lesquels ne sont pas à la portée de tout un chacun. Pour une baignade d'une heure à la piscine municipale, il leur faut débourser 50 DA et pour franchir le seuil du jardin public et s'allonger sous ses arbres ombragés, là aussi il leur faut mettre la main à la poche.

Des centaines de familles qui n'ont pas d'autre choix et encore moins d'autres lieux de convivialité pour oublier un tant soit peu les durs travaux ménagers et partager un cornet de glace ou une bouteille de limonade à un prix hors de portée qui lorgnent vers la direction de la jeunesse et des sports dans l'espoir de faire partie du prochain contingent pour la colonie de vacances.

Comble de l'ironie, El-Bayadh est la seule ville du pays qui fait payer à ses citoyens les entrées au jardin public de la taille d'un mouchoir ! Un lieu comme son nom l'indique qui leur est réservé, à l'instar des autres grandes agglomérations du reste du pays.

Cet espace qui offre peu de commodités, à part une buvette et quelques bancs, a été mis en location par adjudication à un commerçant privé pour son exploitation durant toute la période de l'été.

Il n'est point rare de croiser à longueur de journée des dizaines de jeunes de moins de 12 ans arpenter les rues et lieux publics de la ville à toute heure de la journée, en maillot de bain et portant une serviette pour se protéger des rayons du soleil, récolter quelques sous et s'offrir un plongeon dans les eaux de la seule et unique piscine qui est prise d'assaut chaque jour que Dieu fait par des milliers de jeunes enfants parfois en bas âge et non accompagnés. Un espace qui ne peut contenir qu'une centaine de baigneurs à la fois, c'est dire les risques de noyade, devenus fréquents en raison de l'exiguïté des lieux. Une piscine municipale payante, cela peut se comprendre mais un jardin public dont l'accès l'est aussi est une véritable aberration, cela relève du non-sens.