Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La Croatie passe par un trou de souris

par Adjal Lahouari

A la suite de la large victoire face à l'Argentine, beaucoup d'observateurs se sont empressés à dire que la Croatie s'annonce comme l'une des candidates au sacre final. C'est aller un peu vite en besogne dans la mesure où les Croates se sont promenés face à la plus faible équipe d'Argentine depuis fort longtemps. Dire cela ne signifie pas réduire le succès croate, mais le ramener dans son contexte le plus exact. La preuve, il a fallu la loterie des tirs au but pour que les coéquipiers de Modric écartent de leur chemin une formation danoise moins douée sur le plan technique, mais accrocheuse de bout en bout.

Ceci dit, et comme l'a si bien dit le « Barcelonais » Rakitic, c'est l'unique opportunité pour cette équipe de se couvrir de gloire, étant donné que la plupart sont des trentenaires. D'où cette volonté de s'imposer qui plaît à leurs supporters, nombreux à les accompagner. « Si on gagne la Coupe du monde, on pourra se diriger heureux vers la retraite », a déclaré Rakitic. Il y a un facteur qui a sans doute pesé dans cette rencontre éprouvante pour les deux équipes. En effet, ayant sous la main un effectif de qualité, le coach Zlatko Dalic a fait tourner son effectif, à l'inverse de son homologue qui avait un seul joueur de classe mondiale, Eriksen. Or, ce dernier n'a pas eu la même influence sur le rendement de l'équipe, et cela s'est vérifié sur la physionomie générale d'un match dominé territorialement par les Croates.

On ira même plus loin : si cette domination a été effective, c'est parce que les Danois aussi aiment attaquer et ils ont laissé des espaces à leurs adversaires au milieu, tout en réussissant à repousser les multiples assauts croates grâce surtout à son capitaine et libéro Simon Kjaer, qui évolue au FC Séville. Au bout des quatre premières minutes, les deux formations avaient inscrit leurs buts. On était en droit d'attendre d'autres buts, mais les deux équipes se sont parfaitement neutralisées, même si les meilleures opportunités furent du côté croate. Ce que les observateurs regretteront, c'est que le coach du Danemark ait attendu les dernières minutes du match pour lancer l'ailier de Celta Vigo, Sisto. Cet excellent dribbleur et vif dans les démarrages aurait apporté le plus escompté, à l'inverse de l'attaquant Jorgensen, volontaire certes mais qui n'a pas répondu à l'attente de son entraîneur. Quoi qu'il en soit, c'est bien la meilleure équipe qui s'est qualifiée pour les quarts de finale, une première depuis 1998. Son duel face à la rugueuse équipe russe ne manquera pas d'attrait.