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Constantine - Des demandeurs de logements assiègent la daïra

par A. El Abci

Des dizaines de demandeurs de logements sociaux, dont les dossiers ont été déposés depuis 20 ans et plus, sans avoir bénéficié de décisions de pré-affectation jusqu'à aujourd'hui, mais aussi ceux ayant déposé des recours, après n'avoir pas bénéficié de logements dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, ont tenu hier un sit-in devant la daïra.

Il s'agissait surtout de femmes venant de plusieurs quartiers et cités de la ville, pour ce qui concerne le 1er groupe, de loin le plus important, qui, brandissaient des pancartes réclamant l'octroi des fameuses décisions de pré-affectation. Ils menaçaient de fermer la route au cas où le chef de daïra ne daigne pas les recevoir et les écouter.

La situation était tellement tendue que les policiers qui étaient présents sur les lieux étaient sous pression. De même pour ceux déployés au niveau du cabinet du wali, qui ont reçu des renforts pour dissuader les protestataires d'y venir.

« J'ai déposé mon dossier il y a près de 30 ans et j'ai peur de finir par mourir sans bénéficier d'un toit décent, ne serait-ce qu'un jour », dira l'un d'eux. Il cite le cas d'un ami à lui, dont la demande a été faite la même année et qui a perdu la vie dans un accident de la circulation, il y a juste un mois, dira-t-il. Pour ceux ayant déposé des recours, ils ont les pré-affectations en poche, mais ne se sont pas retrouvés dans les listes des 2 500 noms affichées dernièrement. « Nous sommes là pour attirer l'attention sur notre cas et ce, dans l'espoir d'être intégrés dans le prochain quota de 2 500 autres appartements, dont l'affichage est annoncé pour très bientôt », lancera un des concernés, qui déclare être hébergé chez ses parents dans une maison étroite, vivant les affres de la promiscuité.

Les déposants de recours de sites déménagés depuis 2011, 2012, notamment, et qui sont les cités Annasr, Sotraco et la rue des Maquisards étaient là également, venus aux nouvelles et demander que l'on tranche enfin dans leurs cas, « dans un sens ou dans l'autre et qu'on en finisse », diront-ils.

Dans l'après-midi, les rangs des protestataires se sont dégarnis et seul un groupe d'une trentaine de manifestants restait sur place, avec un cordon de policiers les séparant de la porte du siège de la daïra.