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A domicile, la Russie brise le rêve d'Iniesta et de la Roja

par M. Benboua

Domination stérile, jeu latéral sans efficacité et monopolisation abusive du ballon, voilà avec quoi l'Espagne s'est distinguée hier après-midi lors des huitièmes de finale de la Coupe du monde face au pays hôte, la Russie qui a tenu bon jusqu'au bout avant de s'imposer au terme de la séance fatidique des tirs au but (4-3), grâce notamment à son expérimenté gardien Akinfeev, qui a stoppé les tirs au but de Koke et Iago Aspas.

C'est d'ailleurs la première séance de tirs au but du Mondial-2018: l'Espagne et la Russie n'ont pu se départager au terme de la prolongation (1-1). Les Espagnols ont ouvert le score grâce à un but contre son camp d'Ignashevich sous la pression de Ramos (12e), avant l'égalisation de Dzyuba sur penalty (42e), à la suite d'une main de Piqué dans la surface. Selon les spécialistes, l'appétit des Espagnols, leur engagement et leur sens du sacrifice se sont plus aussi forts qu'avant leur fabuleux triplé consécutif Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012. C'est la preuve que l'emblématique jeu espagnol, baptisé «toque» ou «tiki-taka», ne peut plus faire tourner la tête des adversaires, sans l'indispensable efficacité. La mécanique espagnole à la merci des grains de sable a été cette fois grippée et Fernando Hierro, qui a remplacé l'ex-sélectionneur Julen Lopetegui dans les conditions que tout le monde connaît, n'a pas été capable de trouver des solutions à même d'huiler cette machine devant de la «Sbornaya» russe. Les Espagnols trop plein de confiance rêvaient de poursuivre l'aventure, à l'image de leur vétéran Iniesta (34 ans), dont c'est la dernière avec la Roja.

Loin d'être un favori avant le coup d'envoi, du moins sur le papier, la Russie semble monter en puissance, d'autant qu'elle bénéficie d'un avantage indéniable, du fait qu'elle évolue à domicile.

En face, double championne d'Europe (2008, 2012), championne du monde en 2010, la Roja a débarqué avec une étiquette de prétendante au sacre, mais elle est tombée de son piédestal, confirmant au passage la malédiction du pays hôte. En effet, à chaque fois que l'Espagne a affronté le pays organisateur en Coupe du monde, elle a été éliminée. L'Italie en 1934, le Brésil en 1950 et surtout la Corée du Sud en 2002, l'Espagne n'a jamais réussi à vaincre une sélection à domicile dans un Mondial.

Et cette malédiction a poursuivi la Roja même lors des Championnats d'Europe, où elle n'a jamais réussi à battre le pays hôtes en cinq tentatives (1980, 1984, 1988, 1996, 2004).