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Conditions liées aux opérations bancaires: La Banque d'Algérie appelle à plus de transparence

par Moncef Wafi

La Banque d'Algérie (BA) vient de rappeler à l'ordre les banques et établissements financiers, les exhortant à mieux informer leur clientèle des conditions liées aux opérations bancaires effectuées.

Dans un souci de davantage de «transparence» et de «concurrence saine», le gouverneur de la BA, Mohamed Loukal, a indiqué hier à l'APS que «la place bancaire et financière est invitée à élaborer et à diffuser, par tous les moyens appropriés, les règles générales en matière de conditions de banque applicables aux opérations bancaires que les différents établissements effectuent». A ce titre, explique-t-il, ils sont tenus d'informer leurs clients sur les conditions d'utilisation des comptes ouverts, sur les prix des différents services auxquels ils donnent accès et sur les engagements réciproques de la banque et du client. Des conditions précisées dans la convention d'ouverture de compte ou sur des documents transmis à cet effet, ajoute-t-il.

Quant aux taux d'intérêt créditeurs et débiteurs, le gouverneur de la Banque centrale indique que même s'ils sont «librement fixés» par les banques et établissements financiers, concernant l'épargne en dinars, ils «ne doivent, en aucun cas, dépasser le taux excessif fixé par la Banque d'Algérie». Pour les taux d'intérêt concernant l'épargne en devises pour les particuliers, il souligne qu'ils sont «réglementés» par la BA. Il rappelle que les modalités de fixation des taux excessifs ont fait l'objet de l'instruction, datée de septembre 2016, de la BA. Une instruction en guise de garde-fou pour protéger les clients des banques contre toute tendance excessive en matière de facturation que les banques et établissements financiers peuvent avoir sur les différentes catégories de crédits consentis à leur clientèle, explique encore M. Loukal. Par ailleurs, ce dernier affirme que les banques sont tenues de délivrer «gratuitement» certains services bancaires comme l'ouverture et clôture de comptes en dinars et en devises, la délivrance de chéquier, la délivrance d'un livret d'épargne, le versement et retrait d'espèces auprès de l'agence domiciliataire, l'établissement et envoi d'un relevé de compte trimestriel au client et l'émission de virement de compte à compte, entre particuliers, au sein de la même banque.

Ce rappel, estime le gouverneur de la BA, «est de nature à s'inscrire, d'une part, dans l'inclusion financière dynamique de l'épargne en monnaie nationale et en devises et, d'autre part, dans la protection de la clientèle des banques et dans la pratique d'une saine concurrence au sein de la place bancaire et financière».

Un soin tout particulier est porté, depuis quelques mois, à cette volonté de dynamiser l'inclusion financière à travers la levée des contraintes concernant principalement les opérations bancaires. A titre d'exemples, l'épargne en devises des particuliers est au centre des attentions de la BA qui devait mettre en place un nouveau dispositif pour renforcer leur collecte par le système bancaire. Face aux nombreuses entraves bureaucratiques dont ils font face, M. Loukal a appelé les banques à la nécessité de promouvoir l'inclusion financière de cette catégorie d'épargnants, à l'instar des épargnants en monnaie nationale, «par la levée des différentes contraintes n'ayant pas de raison d'être et liées à l'ouverture des comptes, à l'alimentation et au fonctionnement des comptes et à la justification de l'origine des fonds».

Rappelons qu'en février dernier, une note de la BA adressée aux établissements bancaires les invitait à davantage de souplesse dans les opérations de dépôts de fonds et de l'accès à ces dépôts par les épargnants.