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Cette édition restera à jamais celle de Maradona,
lequel, à 18 ans en 1982, a été jugé trop jeune pour aller en Espagne. Cette
fois, son heure avait sonné. Il était prêt à réaliser son rêve d'enfant : être
champion du monde avec le maillot de son pays. Même du temps de Pelé, jamais
une équipe n'a autant dépendu d'une individualité. Mais quelle individualité !
Maradona est le meneur, l'accélérateur, la tête pensante et le buteur de la
formation argentine. D'ailleurs, le sélectionneur, Carlos Bilardo,
a bâti son équipe autour de Maradona, avec d'excellents techniciens, la marque
de fabrique de la maison, et qui, malgré leur incontestable personnalité, sont
restés au service de leur capitaine. A charge pour lui de trouver des solutions
aux problèmes posés par les autres équipes, peu enclines à servir de
faire-valoir. La preuve avec la RFA qui a raté le coche de peu, devant des
Argentins intouchables. Au cours de cette édition, on se souvient que la France
avait à son actif une prestation mémorable contre le Brésil, alors que, contre
toute attente, la Belgique a effectué son meilleur parcours en arrivant en
quarts de finale, ne cédant qu'aux tirs au but face à une Espagne plus
opiniâtre. D'ailleurs, après une défaite face au Brésil, la « Roja » s'est ressaisie aux dépens de l'Irlande du Nord et
de l'Algérie. On attendait pourtant un peu mieux de la part des Fennecs qui
nous auront déçus par leur inefficacité en attaque, tandis que des bourdes ont
été commises en défense. Si le Brésil et l'Espagne étaient de sacrés clients,
en revanche, les Irlandais étaient à leur portée.
Une chose est certaine : les Anglais ne pardonneront jamais à Maradona la « main » qui a précipité leur perte. En ce qui concerne le premier but inscrit par le N° 10 argentin, il restera dans les annales avec huit Anglais passés en revue par Maradona grâce à une course mémorable avec le ballon qui lui collait au pied. Parti de sa moitié de terrain, il a, tour à tour, mystifié ses adversaires en envoyant le cuir dans les filets. En revanche, sur le second but, dans les airs et pour compenser sa petite taille par rapport aux athlétiques défenseurs anglais, il s'est aidé avec la main au-dessus de sa tête, de sorte que l'arbitre tunisien Bennacer n'y a vu que du feu et accordé le but au grand désappointement des Anglais. Jamais en panne de métaphores, les médias ont accolé à cette main un adjectif divin, rien que ça ! Il reste à souligner que le duel Brésil-France a atteint un niveau et un suspense rarement vus en Coupe du monde. C'était en quarts de finale entre deux équipes très riches en individualités et bien équilibrées. Une première pour le Maroc Placés dans le groupe F en compagnie de l'Angleterre, du Portugal et de la Pologne, on ne donnait pas cher de la peau des Marocains. C'était une prévision erronée, puisque les « Lions de l'Atlas » du capitaine Badou Zaki (l'actuel entraîneur du MCO), ont créé la sensation en se classant premiers du groupe, se qualifiant pour les huitièmes de finale. Ce fut le premier pays africain à franchir le premier tour. Avec deux nuls face à la Pologne et à l'Angleterre, les coéquipiers de Krimo avaient battu sèchement le Portugal (3-1). Hélas, leur rêve prendra fin face à la RFA, à la fin du match sur un coup franc de Matthaus. Les Allemands ont eu chaud face à une équipe très homogène où la défense était le maillon fort, avec deux buts seulement encaissés. La fiche Finale : Argentine 3 RFA 2 Attaque : Argentine 14 buts Défense : Argentine et URSS 5 buts Buteur : Gary Lineker (Angleterre) 6 buts Echos Bendrama C'est un devoir pour nous. Celui de rappeler la précieuse contribution de Nadir Bendrama lors de la préparation de l'EN, en vue des deux Coupes du monde 1982 et 1986, dans le plus parfait bénévolat « pour l'amour de la patrie », comme il l'a si bien dit. Pour l'Espagne, non seulement il n'a pas fait partie de la délégation algérienne, mais on l'a chargé d'une mission pour la moins désagréable, celle d'annoncer à Chebel et à Djadaoui qu'ils ne font pas partie des 22. En dépit de ce camouflet et en compagnie du président de la FAF Belaïd Lacarne, il a remis ça, en réglant au mieux les problèmes des joueurs pros taraudés par leurs clubs. Pour l'ensemble de son œuvre, respect? Bébé Dans les tribunes du stade Aztèque de Mexico, une jeune femme montrait fièrement son bébé à l'occasion du match Mexique-Bulgarie. On pourrait croire qu'il s'agit d'un fait banal. En fait, le bébé n'avait que 13 jours, donc le plus jeune « spectateur » de toutes les Coupes du monde réunies. Son prénom ? Mexico ! Deux fois Initialement, c'était la Colombie qui devait organiser cette édition, mais a jeté l'éponge en raison de difficultés économiques. C'est alors que le Mexique s'est proposé, devenant donc le premier pays à organiser deux fois la Coupe du monde. Capitaine L'Allemand Karl Heinz Rummenigge est entré dans l'histoire, mais il se serait bien passé de cette particularité. Le 23 juin, il devenait le premier capitaine d'équipe à perdre deux finales de Coupe du monde. A noter par ailleurs qu'aucun joueur n'a remporté deux finales avec le brassard de capitaine. Buts Le Français Jean-Pierre Papin et l'Espagnol Butragueno ont appris qu'ils venaient de marquer respectivement les 1.200e et 1.300e buts de la Coupe du monde depuis son avènement en 1930. Que de réalisations depuis le premier but de Lucien Laurent ! Anniversaires Avant que Platini ne souffle ses 31 bougies au soir de France-Brésil, la Selecao avait gâché le 41e anniversaire du gardien Pat Jennings en battant l'Irlande du Nord. Record La finale opposant l'Argentine à la RFA était le 19e match de Coupe du monde disputé au stade Azteca de Mexico. Un record pour un stade qui avait déjà accueilli 10 matches en 1970. Pfaff Pour ceux qui ne le savent pas, c'est le nom du grand gardien de but belge à cette époque. Il était aussi célèbre par son talent que par ses pitreries. Lors du match Belgique-URSS, une forte pluie s'est mise à tomber. Mouillé, Pfaff a quitté sa cage, a pris le parapluie d'un spectateur et s'est assis sur le tabouret d'un photographe derrière la ligne de but à un moment où son équipe dominait. Pour l'histoire (non belge), les « Diables rouges » ont gagné et accédé aux quarts et ensuite en demi-finale. Il a été surnommé le « fou du Roi ». Grève Après leur surprenante victoire face à l'Angleterre, les joueurs portugais ont réclamé une hausse de leurs primes à leur fédération, laquelle leur a opposé une fin de non-recevoir. Déçus, les titulaires ont observé la grève, laissant les remplaçants se faire battre, tour à tour, par la Pologne et le Maroc, celui-ci terminant en tête du groupe F. Séisme A cause d'un violent séisme qui a fait 20.000 victimes auparavant, les Mexicains ont failli être privés de Coupe du monde. Néanmoins, courageusement, ils ont décidé de poursuivre l'aventure. Rescapés De l'équipe championne du monde en 1982, l'Italie n'a conservé que quatre rescapés, en l'occurrence Bergomi, Cabrini, Sciera et Conti. Cette saignée s'est répercutée sur le rendement de l'équipe, avec deux nuls, une victoire et deux défaites dont celle des huitièmes de finale face à la France. Lauréats Les récompenses individuelles sont allées à Lineker (Angleterre, meilleur buteur), meilleur jeune Seifo (Belgique), meilleur gardien (Pfaff, Belgique) alors que Maradona en a raflé deux, meilleur joueur et meilleur passeur. |
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