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Aïn Témouchent: L'APW adopte le budget supplémentaire

par Saïd Mouas

Ouverte en présence du wali d'Aïn Témouchent, Mme Ouinez Labiba, la session plénière de l'APW baptisée du nom du chahid Kebdani Miloud a traduit, à travers les orientations contenues dans le budget supplémentaire, les principales préoccupations de l'exécutif en matière de développement socio-économique. L'ajustement du budget primitif par la reprise des résultats de l'exercice précédent est un acte éminemment instructif dans la pratique démocratique en ce qu'il éclaire, en principe, les élus sur les causes des écarts et de vérifier la justesse des politiques de développement de l'exécutif sur la base d'une meilleure lisibilité des documents soumis à l'approbation de l'APW. Mais il est rare, le procédé est entré dans les mœurs de toutes les instances populaires, que les élus veuillent discuter du fond du compte administratif présenté de manière technicienne se limitant à l'énoncé des résultats.

Privés des indicateurs et coûts de réalisations susceptibles d'évaluer les choix opérés dans la confection du budget, les élus, si tant est qu'ils aient le niveau d'analyse requis pour un tel exercice, adoptent sans sourciller. Une problématique que même les anciens élus qui en sont à leur troisième voire quatrième mandat répugnent à aborder. Il n'en demeure pas moins que le débat critique lorsqu'il est porté par des esprits éclairés revêt un intérêt pédagogique certain dès lors qu'il permet de comprendre les mécanismes d'élaboration d'un budget. S'agissant du budget supplémentaire voté à l'unanimité, lequel budget a pour objet précisément de réguler les prévisions en fonction des écarts enregistrés durant l'année dans la répartition des dotations budgétaires pour les deux sections, à savoir le fonctionnement et l'équipement, les interventions des élus furent plutôt timides.

Le rapport concernant le compte administratif qui permet ce rapprochement entre les prévisions ou autorisations inscrites et les réalisations effectives en dépenses et en recettes, n'a pas suscité un engouement particulier. Celui de l'APW d'Aïn Témouchent relatif à l'année 2017 révèle un excédent global arrêté à 167.895.707,12 dinars. L'équation recettes/dépenses montre un budget supplémentaire équilibré se chiffrant à 2.347.961.433,24 dinars. L'essentiel des revenus provient de l'aide de l'Etat (640.293.095 DA), de la TAP et l'impôt unique (522.629.616 DA).

La section « équipement » a bénéficié d'une cagnotte de l'ordre de 2.064.209.263,98 dinars pendant que le volet « fonctionnement» enregistre un montant global de 1.136.084.468,68 dinars réparti en grande partie entre les aides sociales et éducatives, les cantines et le transport scolaire, l'hygiène publique d'une part et d'autre part les services de l'administration générale, les bâtiments et équipements publics, les résidences et les locaux administratifs ainsi que le renouvellement du parc automobile.

Par ailleurs, une enveloppe de 17 milliards et 372 millions de centimes a été réservée à l'aménagement et l'entretien des routes de wilaya. A l'indicatif du chapitre 969 l'on notera une appréciable initiative consistant à prévoir une somme conséquente avoisinant 44 milliards et demi au profit du plan ORSEC de la wilaya qui pourra ainsi étoffer sa logistique et ses capacités de prise en charge en cas de sinistre.

De même que le recours à l'énergie solaire constitue une alternative intelligente encouragée par la cheffe de l'exécutif dont l'appel a été entendu par les élus. Une tranche financière de 3,5 milliards de centimes ira aux projets d'installation de panneaux photovoltaïques touchant en priorité les infrastructures publiques. Parmi les recommandations émises par les membres de l'APW, on retiendra les craintes affichées à l'endroit des cantines scolaires dont la gestion doit faire l'objet d'un contrôle rigoureux selon les élus qui ont doublé la mise (12 millions de dinars) afin d'améliorer les repas servis aux élèves. Au plan sportif, ils appellent à une plus grande implication des sponsors locaux et souhaitent que les stades communaux de Sidi Ouriach et Oued Sebbah bénéficient d'un revêtement en gazon artificiel.

Au terme de la présentation du budget supplémentaire, un débat s'est instauré, débat qui a eu le mérite de jeter des éclairages sur les affectations financières et de répondre aux interrogations soulevées. C'est une responsable sereine et appliquée qui est intervenue pour donner plus de précisions quant aux choix qui sous-tendent l'action de son exécutif. Il est patent que l'architecture du budget supplémentaire obéit à des priorités en matière de développement et cette volonté d'harmonisation consacre, à n'en pas douter, une nouvelle approche dans la gestion dont les jalons sont déjà visibles.

Une dynamique mieux adaptée aux réalités locales à laquelle Ouinez Labiba est en train d'apporter sa propre touche. La cohérence budgétaire, et les économistes en savent quelque chose, ne peut prétendre à cette vertu que si l'argent est placé là où s'exprime le besoin. Retenons, enfin, qu'au cours de cette session, les élus ont également passé en revue la situation des établissements hospitaliers de la wilaya. Nous y reviendrons.