Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le fret maritime en Algérie contrôlé par des compagnies étrangères

par Z. Mehdaoui

  L'allongement géographique et organisationnel des filières de production et de distribution repose sur le développement logistique. C'est le constat établi, hier, par les participants à la journée d'information sur la logistique, organisée par le FCE.

Dans leurs interventions, les spécialistes du domaine, comme Seriai Abdellah, ont relevé que les activités logistiques reposent sur les infrastructures de base qui sont des facteurs de croissance, élément vital au fonctionnement du système économique. Il s'agit des réseaux eau, énergies, réseaux de transport, rail, routes, ports maritimes, aériens, canalisations et réseaux de télécommunications performants (téléphonie, internet?).

Pour relancer la réflexion sur la logistique M.Seriai estime qu'il faut d'abord au niveau des premiers utilisateurs, s'organiser en conséquence par filière et Clusters, Plateformes, logistiques et Infrastructures.

De son côté Benaissa Mohamed Lazhar, de l'école nationale supérieure de technologie, indique que l'état actuel de la logistique en Algérie est caractérisé par un manque d'organisation et une lenteur impliquant une performance approximative. Or, la logistique peut contribuer au progrès économique du pays, selon lui. Il y a lieu de moderniser les transports et la logistique, augmenter l'efficacité et réduire les coûts logistiques (coûts de stockage, coûts de groupage, coûts de transport), massifier les flux, concentrer les chargeurs et les transporteurs, d'où possibilités de projets collaboratifs, mutualisation des services, diffusion des meilleures pratiques commerciales et diffuser les TIC au domaine du transport et de la logistique. Pour lui, le principal défi pour la mise en place des PFL est qu'elles ont besoin de grands espaces dans des localisations bien reliées. Or, selon lui, la logistique ne peut rivaliser avec d'autres utilisations plus rentables. Cela signifie que sans interventions publiques, il existe un risque d'expulsion des activités logistiques des localisations stratégiques ou d'atomisation prononcée de l'implantation des entrepôts logistiques sur des locations sous-optimales et les projets de PFL doivent s'inscrire dans une stratégie de progrès logistique national (ou régional) qui comporte plusieurs actions et projets. Il faut selon lui la prise en compte de la maturité logistique et du modèle d'affaire des nœuds: international, distribution locale, intermodale, spécialisée?

Autres défis, peu de promoteurs logistiques, administration peu expérimentée sur la mise en place des projets de PFL. M.Benaissa considère que l'avenir de l'activité logistique dépend de la volonté des décideurs politiques qui, de leur part, tendent à la faire croître en passant par l'investissement sur le nouveau port centre de Hamdania. «La globalisation de l'économie mondiale et de la croissance attendue des trafics maritimes à travers l'usage de grands navires qui escaleront à Hamdania, va engendrer des gains importants en terme de rotation de stock. Dès lors des besoins se feront sentir dans les années à venir et il faut d'ores et déjà les anticiper : besoins en transport combiné, besoins en surfaces d'entrepôts, besoins en logements, besoins en liaisons de transport en commun», a-t-il conclu.

Enfin Ramdane Ammour, consultant interne au Groupe public Gema (Générale maritime) a affirmé en marge de la rencontre que l'Algérie perd 5 milliards de dollars chaque année.

L'Algérie, en matière d'indice de connectivité à la 130ème place sur 160 pays alors que le Maroc voisin se positionne au 30ème rang, a déclaré le consultant qui ajoute que «Cet indice est important pour situer les prix du fret». En fait, selon ses explications, le fret maritime en Algérie est contrôlé dans la quasi-totalité par des compagnies étrangères.