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L'enseignant, l'élève et le portable (Ipad)

par Benallal Mohamed*

«Le nouveau conformisme c'est le comportement social influencé par la rationalité technologique». H. Marcus

La TIC (Technologie de l'information et de la communication) vient de booster, de plain pied son entrée dans le secteur sensible de l'Education nationale, portant sur les trois paliers (Primaire, Moyen et Secondaire).

Le petit enfant, qui fréquente le palier primaire, sait déjà manipuler comme il le faut l'outil de communication et la recherche pour le savoir ainsi que la connaissance. A l'école, les enseignants se préparent, déjà, à affronter ce bien mal qui s'interfère à leur noble mission du transfert du savoir et de la connaissance. Interdire l'utilisation de ce gadget ou bien permettre à l'élève d'en faire usage, dans le cadre de la matière enseignée, quand le positivisme prend le dessus, il reste de faire valoir la problématique qui est en jeu mais aussi un enjeu, autrement la dépendance de l' usage de cet outil force, normalement, les parents et dans le même temps l'enseignant d'interdire ce gadget qui utilise la nouvelle TIC. Les autorités de l'Education nationale se cantonnent dans un silence de marbre faute de culture de dialogue et de partage avec la société civile, pour décider d'un nouveau statut réglementaire portant sur l'usage de cet appareil.

Dans l'état actuel, les faits se généralisent surtout pendant la recréation, en classe l'usage se fait en cachette, cette situation factuelle nécessite, surtout en classe, car elle porte un risque évident à la profession de l'enseignant et l'autoriser ou l' interdire st la question qui reste posée, idem pour la calculatrice du siècle passé. Devant cette nouveauté, il s'agit de mener une action réfléchie et réglementée pour faire face à un nouveau mode de vie où la communication via cet appareil colle à notre peau par la création de nouveaux comportements. Des parents s'en servent, tant bien que mal, à n'importe quel moment, pour joindre leurs enfants, et ces mômes ne cessent de découvrir ce plaisir de la communication avec le monde entier, en images, en films, en photoshop et en ?Youtube' qui sont partagés, sans aucune barrière et en toute liberté.

Même les réponses des questions de l'enseignant se font avoir sur un simple clic ; l'usage de cette appareil se fait en cachette, il ôte à l'élève cette fonction de faire des efforts d'apprendre ses leçons, c'est ce gadget qui remplit mal cette fonction.

Le côté moral est ce bât qui blesse le plus, car insultes, chantage, menaces, harcèlements, font le lot du mauvais usage de cet outil , c'est un malin plaisir qui provoque d'un côté le bonheur de celui qui émet les mauvaises informations et la haine, la peur : je pense, à l'instant, à la ?Baleine bleue'??. pour celui qui les reçoit; c'est la chose la plus détestable qui jaillit de cette liberté d'action, trop donnée et non contrôlable Certains ont trouvé un palliatif en privant l'enseignant de confisquer le gadget car le bien est une propriété privée qui est bien plus sacrée que le droit à la Culture, à l'Education et au Savoir. C'est tout un problème nouveau qui nécessite un dialogue, une concertation pour enclencher un projet de loi dont nos députés se sentent bien dépasser par leur ignorance informationnelle.

Dans ce même ordre d'idées et dans ce même contexte, la ministre de l'Education nationale et sa soi-disant complicité avec celle de la Poste et des Télécommunication, se permet d'interdire l'appareil et, enfin couper le réseau du Net, pour stopper l'information à l'ensemble de la population parce que ce gadget a chamboulé le cycle normal procédural des examens de fin d'année.

Cette situation factuelle qui booste notre nouveau mode de vie actuel devrait permettre d'engager un débat national en vue de faire face à ce ?yoyo' intelligent et trouver un consensus car la fuite des sujets d'examens se faufile sur le réseau à travers ce petit outil, bien gentil, pour les mômes mais méchant pour les grands.

C'est une histoire, c'est une belle romance, balisée en chronique, pour la mettre sur la page d'un journal afin que les composantes de la société méditent pour un débat utile et nécessaire, mais plus sur ce bien ou mal incurable de la communication.

Qu'est-ce que cet engin du diable qui se permet de mener en sa faveur la grande bataille informelle de ce 21ème siècle, tout en foutant la pagaille, surtout dans le secteur de l'Education pour ne prendre que ce secteur qui touche la culture. Et pendant la prière, dans les mosquées, ce sont toutes les musiques que l'on entend, abstraction faite du «Eteignez vos portables svp», sans oublier d'inclure le plagiat via Mr Al Hadj Google qui se pratique, le plus normalement possible, dans le dernier pallier qu'est nos universités.

Un petit SMS pour booster le sens moral de la sagesse humaine afin d'orienter cet engin du diable qui peut ressembler à la poupée Chucky en un appareil de saint.

*écrivain