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Limogé par la FAF et rejeté par le MJS: Triste fin pour Rabah Madjer

par Kamel Mohamed

Le sélectionneur national et néanmoins star du football algérien des années 1980, Rabah Madjer, sort par la petite porte de l'équipe nationale. Il aura effacé d'un trait toute sa notoriété et sa renommée, lui qui avait fait rêver les générations des années 1980. Par respect à son parcours en tant que grand joueur aussi bien en équipe nationale que dans les clubs étrangers où il a évolué, Madjer, dont la talonnade est restée une marque déposée à travers le monde, a été ménagé par la FAF, en tout cas jusqu'à hier. Bien avant les matches amicaux contre l'Arabie saoudite et l'Iran, les informations parvenant de la FAF faisaient état du départ de Madjer au courant du mois de juin. Une manière de le pousser vers la démission, surtout que les supporters, aussi bien à Alger qu'à Porto où l'équipe nationale avait affronté le Portugal, l'avaient conspué.

Les déclarations du président de la FAF Kheireddine Zetchi, qui avait émis des réserves sur les résultats et la prestation des Verts, ainsi que les sorties médiatiques du président du Comité olympique algérien (COA) Mustapha Berraf, puis du ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Hattab, n'ont pas plaidé en faveur de Madjer. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui s'exprimait samedi dernier en tant que secrétaire général du RND à l'occasion d'une conférence de presse, a évité de répondre à une question concernant Madjer, ce qui laisse entendre la grosse déception du gouvernement quant à l'équipe nationale et son absence du Mondial-2018.

Mais à la FAF, on tenait toujours à ne pas ternir l'image de Madjer, en faisant circuler au début de cette semaine l'information de son limogeage. En fait, le président de la FAF a chargé ses proches pour signifier à Madjer, capitaine de l'équipe nationale championne d'Afrique des nations en 1990 à Alger, de démissionner au lieu d'être limogé par le bureau fédéral. Madjer, qui n'en fait qu'à sa tête, n'a voulu écouter personne ! Il a décidé de rester à la tête de l'EN, considérant que son « bilan était positif ». Quant aux supporters qui le huaient à chacune de ses sorties et les critiques qu'il essuyait sur les réseaux sociaux, cela relève d'une « manipulation de la part de ceux qui sont jaloux » de lui, pour reprendre ses propos.

Devant cette impasse, le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui représente le gouvernement, a été dans l'obligation de réagir et d'annoncer ou de justifier le limogeage de Madjer. A travers ses déclarations, Hattab a laissé entendre que les autorités du pays refusent que Madjer tienne en otage l'équipe nationale. En somme, le limogeage de Madjer par « le peuple », entériné par le bureau fédéral, est une triste fin pour cette icône devenue malheureusement la cible des jeunes générations sur les réseaux sociaux.