Nul ne niera que la Tunisie a bien résisté face à une équipe d'Angleterre
issue, ne l'oublions pas, de la Premier League, le meilleur championnat du
monde. Ceux qui ne sont pas d'accord avec cette dernière appréciation
rétorqueront que les grands joueurs étrangers ont largement contribué à ce
statut. Il nous semble donc, qu'entre cette Ligue si renommée et l'équipe des
Trois Lions il y a certainement un décalage qui s'explique par le niveau moyen
de plusieurs individualités anglaises. Ceci dit, il n'empêche que les Tunisiens
ont fait preuve de volonté, d'un état d'esprit conquérant et d'absence de
complexe face à une grande nation du football européen. Ils auraient pu être
saisis par le doute après la sortie sur blessure de leur gardien titulaire.
Mais non, rassurés par le talent de son remplaçant, ils ont cru en leurs
chances, malgré le but encaissé dès la onzième minute. Les Anglais ont
contesté, avec raison, le pénalty accordé aux Tunisiens. Ces mêmes Anglais
auraient pu même obtenir deux coups de pied de réparation suite aux fautes
flagrantes commises par les défenseurs du coach Nabil Malloul.
Il faut dire que le gabarit leur a permis de traiter d'égal à égal avec des
Anglais, certes dominateurs surtout en seconde période, mais dépourvus d'esprit
créatif. Ces deux équipes, qui se craignaient mutuellement, ont un point
commun, à savoir leur jeunesse, ce qui leur vaut une certaine clémence de leurs
entraîneurs respectifs. L'excellent attaquant Msakni,
qui est sociétaire du club entrainé par l'Algérien Belmadi,
devait être le finisseur, mais il s'est blessé avant le coup d'envoi de la
Coupe du monde. D'ailleurs, la série noire des blessures a contraint le coach
Nabil Malloul à miser sur la carte des joueurs
évoluant à l'étranger au sein de clubs de seconde et même troisième zone. Ils
sont 15 sur les 23 présents en Russie. Alors, qu'ils aient tenu tête aux
Anglais finalement tirés d'un mauvais pas par leur buteur Harry Kane avec, en
sus, un bon jeu collectif, mérite des éloges. Ceci dit, le bilan des pays
arabes n'est guère reluisant. Hormis une petite victoire de l'Iran, toutes les
autres équipes sont passées à la trappe lors de ces premières journées. La
suite sera-t-elle meilleure ? On le souhaite, mais des doutes persistent. Il y
a que le retard par rapport aux autres formations d'Europe s'est creusé et
qu'il va falloir donc de nouvelles stratégies de formation et de travail pour
espérer traiter d'égal à égal avec des rivaux qui, eux, ne cessent de
progresser.