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Mondial-2018: Les pays arabes dans le même panier

par Adjal Lahouari

Nul ne niera que la Tunisie a bien résisté face à une équipe d'Angleterre issue, ne l'oublions pas, de la Premier League, le meilleur championnat du monde. Ceux qui ne sont pas d'accord avec cette dernière appréciation rétorqueront que les grands joueurs étrangers ont largement contribué à ce statut. Il nous semble donc, qu'entre cette Ligue si renommée et l'équipe des Trois Lions il y a certainement un décalage qui s'explique par le niveau moyen de plusieurs individualités anglaises. Ceci dit, il n'empêche que les Tunisiens ont fait preuve de volonté, d'un état d'esprit conquérant et d'absence de complexe face à une grande nation du football européen. Ils auraient pu être saisis par le doute après la sortie sur blessure de leur gardien titulaire. Mais non, rassurés par le talent de son remplaçant, ils ont cru en leurs chances, malgré le but encaissé dès la onzième minute. Les Anglais ont contesté, avec raison, le pénalty accordé aux Tunisiens. Ces mêmes Anglais auraient pu même obtenir deux coups de pied de réparation suite aux fautes flagrantes commises par les défenseurs du coach Nabil Malloul. Il faut dire que le gabarit leur a permis de traiter d'égal à égal avec des Anglais, certes dominateurs surtout en seconde période, mais dépourvus d'esprit créatif. Ces deux équipes, qui se craignaient mutuellement, ont un point commun, à savoir leur jeunesse, ce qui leur vaut une certaine clémence de leurs entraîneurs respectifs. L'excellent attaquant Msakni, qui est sociétaire du club entrainé par l'Algérien Belmadi, devait être le finisseur, mais il s'est blessé avant le coup d'envoi de la Coupe du monde. D'ailleurs, la série noire des blessures a contraint le coach Nabil Malloul à miser sur la carte des joueurs évoluant à l'étranger au sein de clubs de seconde et même troisième zone. Ils sont 15 sur les 23 présents en Russie. Alors, qu'ils aient tenu tête aux Anglais finalement tirés d'un mauvais pas par leur buteur Harry Kane avec, en sus, un bon jeu collectif, mérite des éloges. Ceci dit, le bilan des pays arabes n'est guère reluisant. Hormis une petite victoire de l'Iran, toutes les autres équipes sont passées à la trappe lors de ces premières journées. La suite sera-t-elle meilleure ? On le souhaite, mais des doutes persistent. Il y a que le retard par rapport aux autres formations d'Europe s'est creusé et qu'il va falloir donc de nouvelles stratégies de formation et de travail pour espérer traiter d'égal à égal avec des rivaux qui, eux, ne cessent de progresser.