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Election présidentielle 2019 (Déclaration préliminaire) : Projet Algérie, le Changement 21ème siècle (2019-2039, en abréviation «PAC21») (1ère partie)

par Bachir Merad-Boudia*

La situation actuelle de l'état du pays est préoccupante, potentiellement dangereuse au fur et à mesure que l'élection présidentielle se rapproche (normalement prévue en avril 2019).

La question centrale qui agite les acteurs de la vie nationale quel qu'ils soient (pouvoir actuel, opposition, société civile, experts...) est le Changement. Mais quel changement ? quels acteurs? quels choix ? quelles réformes ? quel programme ? quel agenda ?.           Ce sont toutes ces questions, auxquelles il faut apporter des réponses claires, qui sont posées à ceux qui gouvernent et à ceux qui ont l'ambition de gouverner. La société algérienne ne supporte plus le caractère ambigu, flou de la situation actuelle. La société veut un cadre politique, économique clair qui assume le changement promis par les uns et les autres. Le projet Algérie, le Changement 21ème siècle (2019-2039), en abréviation « PAC21 », dans cette Déclaration préliminaire propose au débat (voir partie IV : l'appel) sa vision, ses engagements. Partie i : quelle Algerie, voulons-nous ?

Les prochaines élections présidentielles sont d'un enjeu capital car elles décideront de l'avenir du pays pour une longue période.

Soit le choix se porte sur le maintien du système actuellement en place, un choix qualifié de « changement dans la continuité ». Ce choix a toujours ses adeptes, ses partisans, ses relais et ses protections, même si tout le monde reconnaît que ce système est à bout de souffle. Mais même à bout de souffle, il est, toujours et largement, capable de se pérenniser. Cette voie dite « nationaliste », s'éloigne, de plus en plus, de la modernité. Cette voie privilégie le « Tout Contrôle» et ne fera qu'alimenter la «poudrière sociale».

Soit le choix se porte sur des forces où le religieux interférera massivement, sur la chose politique, où la politique polluera largement la sphère religieuse. Cette voie dite « islamiste » a, aussi, ses adeptes, ses partisans, ses relais. Cette voie a un projet politique, social, culturel très conservateur et un projet économique flou, imprécis.

Soit le choix se porte sur une voie qui annonce clairement que l'Algérie entre, résolument, dans le 21ème siècle. Cette voie a aussi ses adeptes, ses partisans, mais qui sont, le plus souvent, isolés, sans connexion entre eux. Cette voie existe, sa composante humaine se retrouve dans la jeunesse dynamique, dans la sphère productive entrepreneuriale, dans la sphère scientifique et culturelle, dans les compétences professionnelles, dans la Communauté établie à l'étranger (diaspora), dans les associations de la société civile, dans la participation des femmes dans le monde du travail? Bref une société civile, timorée, mais en mouvement, en plein dans son époque qui entreprend, qui produit, qui innove, qui crée, malgré toutes les difficultés. Cette société civile autonome constitue la véritable force du changement si un projet clair, transparent, rassembleur, lui est proposé (voir partie IV)

Ainsi, l'enjeu devient clair:

Soit l'Algérie entre dans l'histoire et intègre les pays qui progressent dans une mondialisation complexe, tendue, difficile.

Soit l'Algérie sort de l'histoire et sera rejetée du concert international.

Le «PAC 21» a pour ambition de connecter toutes les énergies, pour l'objectif de les rassembler, d'en faire la Force du Changement et d'ancrer le pays dans le 21ème siècle.

Partie II : nature du changement

Le Changement n'est pas une mode, ni un slogan. Le Changement est dans la nature humaine, le Changement c'est la vie.

Le Changement c'est agir, sinon le futur nous échappe. La nature du Changement portée par le «PAC 21» est:

Pacifique: le Changement proposé doit être pacifique. C'est dans la paix et la sécurité que le Changement doit s'opérer, un Changement qui initie, d'abord, le débat, le dialogue, la concertation avant la prise de décision.

Profond: le projet de transformation économique et social inscrit dans les engagements du ?PAC 21' est global.

Un Changement partiel, limité n'a aucune portée. Le Changement doit être profond par nécessité de cohérence et d'efficacité.

Progressif: Un Changement brutal, précipité n'amène que désordre, chaos, anarchie. Le Changement contenu dans le «PAC 21» sera progressif, s'étalant sur une période de 20 ans (2019-2039), avec comme objectif principal, dans les 5 premières années (2019-2024): Le rétablissement de la confiance des citoyens, de la population, envers l'Etat, les Institutions, les élus, l'Administration, l'Entreprise?

Sans la Confiance, rien ne peut être construit. Avec la Confiance, tout est possible. Le «PAC 21» est convaincu qu'il faut changer le présent pour rendre l'avenir meilleur. Cap vers le Changement : un nouveau projet, un nouveau programme, de nouveaux acteurs, pour un nouveau siècle, tel est l'Engagement du «PAC 21»

Partie III: «Le vivre mieux ensemble»

Le citoyen algérien, quelles que soient son origine, sa condition, a une seule patrie, l'Algérie. Cette évidence doit faire réfléchir, chacun de nous, sur le « Vivre Mieux Ensemble » dans le vaste espace qu'est le territoire national. Le «PAC21» propose une politique du «Vivre Mieux Ensemble» qui respecte les composantes suivantes: historique, humaine, religieuse, culturelle Composante historique: L'histoire du pays, depuis l'origine de l'Homme (les dernières découvertes archéologiques situent l'origine de l'homme au Maghreb) jusqu'à nos jours est le fil conducteur du récit national qui alimente le ?PAC 21'. Aussi l'histoire, toute l'histoire du pays (confiée aux historiens), doit être enseignée (Berbères, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Ottomans, colonisation française, guerre de Libération nationale, jeune histoire de l'Algérie indépendante ?) avec ses périodes de dominations, de conquêtes, de résistances, avec ses périodes de gloire et de déclin.

Le «PAC 21» conscient de cet enjeu existentiel s'engage à promouvoir l'enseignement de l'histoire, toute l'histoire du pays, une histoire millénaire, une histoire riche que chaque Algérien, toutes générations confondues, doit s'approprier et porter avec fierté. Cette vision historique du « Vivre Mieux Ensemble » ne signifie pas un retour en arrière vers un passé mythique, ni un retour nostalgique vers un passé récent. Pour le «PAC21», «le passé n'a pas d'avenir, mais l'avenir se nourrit du passé».

Composante humaine: De par la situation géographique (au cœur du Maghreb, pont entre l'Europe et l?Afrique), de par l'histoire: Berbérité, Arabité, Méditerranée, Africanité se conjuguent et constituent les composantes humaines de la population algérienne. Exclure une des composantes, c'est exclure une partie des Algériens.

Aussi le «PAC 21» s'attache et s'engage à promouvoir, sans exclusive, toutes les composantes de la population algérienne à vivre mieux ensemble, en harmonie, en s'enrichissant les unes des autres.

Composante religieuse: Le peuple algérien, dans sa grande majorité, depuis des siècles, est musulman. Le message spirituel de l'Islam (Paix, Justice, Solidarité, Savoir, Connaissance, Liberté, Tolérance) s'oppose à une culture religieuse reposant, plus, sur la forme qui s'est répandue aux dépens d'une pensée religieuse de fond. Le message coranique est aux antipodes d'une expression radicale, violente et agressive, au projet totalitaire. Aussi le «PAC 21» s'engage à promouvoir la culture de l'Islam, qui fait appel au cœur et à la raison, qui n'exclut personne qui prône la liberté de conscience («nulle contrainte en religion»),à la concertation, au dialogue (el hiwar), à la modération, le juste milieu (el wassatiya), à la recherche de l'excellence et de la qualité (el ihsan)

Composante culturelle: De par sa composante humaine multiple, de par son histoire ancienne, l'Algérie possède un patrimoine culturel d'une richesse extraordinaire, dense, variée (patrimoine archéologique, artisanat, calligraphie, poésie, chants, musiques, danses, théâtre, peinture, littérature, cinéma, sculpture, art plastique, bande dessinée?,) Le «PAC 21» fort de cette richesse, s'engage à prôner une vie culturelle dynamique (associative et professionnelle) encourageant toutes les formes d'Art et deCculture, concourant à l'épanouissement individuel, collectif et au rayonnement de l'Algérie.

En conclusion: Trop souvent «à force de regarder aveuglement l'Orient, ou d'imiter, sans discernement, l'Occident, nous oublions d'être nous-mêmes ». Soyons nous-mêmes. Tradition et Modernité ne s'opposent pas.

Tradition et Modernité se conjuguent et constituent nos diversités qui donnent tous le sens profond à l'Unité nationale. En respectant toutes les composantes, le «Vivre Mieux Ensemble» peut et doit devenir une réalité. Le «Vivre Mieux Ensemble» est au cœur même du Changement que propose le «PAC 21»

Partie IV:

les engagements du «Pac 21»

Le «PAC 21», dans cette Déclaration préliminaire propose au Débat un ensemble d'engagements concrets dont le commencement est le rétablissement de la confiance « Doula-Citoyens » et l'aboutissement : une Algérie politiquement démocratique, une Algérie économiquement émergente, une Algérie socio-culturellement ancrée dans le 21ème siècle.

Engagement 1: Un Etat de droit, dans le cadre d'une République démocratique (ou le passage à la deuxième République)

L'Etat de droit est le fondement juridique de tout Etat respectable, respecté. La confiance « Doula-citoyen », sans laquelle rien ne peut être construit, qui est l'objectif premier du «PAC 21>> ne peut être gagnée que si l'Etat de droit est une réalité, en l'occurrence l'application de la loi, la même pour tous. Ce n'est pas une mince affaire d'établir un Etat de droit, les exemples des dérives et les passe-droits ne manquent pas tout au long de la jeune histoire de l'Algérie indépendante.

Au quotidien, le citoyen averti et même non averti, constate à son propre niveau, dans son propre entourage, les manquements à l'Etat de droit. Pour atteindre cet objectif, le «PAC 21» s'engage à ce que « l'exemplarité devant la Loi vient d'en-haut » Cette exemplarité au sommet de l'Etat et des institutions, ruissellera sur l'ensemble de la Société. La population ne se trompera pas. Elle constatera d'elle-même et par elle-même si cet Engagement est véridique ou non.

Dans cette même optique, le «PAC 21» s'engage à ce que le train de vie de l'Etat diminue d'au moins 20%, ainsi que le salaire des ministres, des députés, des sénateurs...  Cet Engagement traduira la volon té des plus hauts responsables du pays, des élus à partager l'effort de solidarité demandé à tous. Cet Engagement sera facilement vérifiable. Cet Etat de droit ne peut se matérialiser que dans le cadre d'une République démocratique, en l'occurrence une République qui garantit les libertés individuelles et collectives, la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judicaire), l'indépendance des institutions de la République et l'alternance au pouvoir.     

La Constitution actuelle a tout apparemment d'une constitution démocratique. Cependant l'application effective est renvoyée « Aux dispositions futures de la Loi », à la réglementation en vigueur. En fait, l'application de la Loi est soumise à l'autorisation préalable de l'Administration. Ainsi la Constitution, de façade démocratique, n'impose aucune barrière, aucune contrepartie aux pouvoirs de l'Exécutif. Tous les édifices institutionnels, depuis 1962, se concentrent autour du chef de l'Etat qui accapare tous les pouvoirs et use sa domination sur tous les autres pouvoirs et institutions (Assemblée, Gouvernement, Justice?).

C'est là que se trouve la principale contradiction de la Constitution algérienne.

C'est au cœur de la Constitution algérienne que se trouve la faille démocratique dont le résultat, au bout du compte, fait que le citoyen algérien est empêché d?exercer pleinement ses droits, ses libertés. A quoi servent des droits des libertés garanties par la Constitution s'ils ne peuvent être exercés ?

A suivre

*Docteur