Si certains commerces sont restés ouverts durant
l'Aïd, beaucoup de produits étaient absents à l'étalage, surtout les fruits et
légumes pour lesquels il fallait non seulement faire de longues recherches pour
en trouver, mais aussi en payer le prix fort.
En effet, les épiceries, surtout celles des quartiers
populaires, sont demeurées ouvertes durant les trois jours de l'Aïd et les
habitants pouvaient trouver du pain (durant la matinée seulement), du lait et
des produits d'alimentation générale, mais point de légumes et très peu de
fruits. La pomme de terre a atteint les sommets à 80 DA et plus le kilo (65 DA
au marché de gros), la salade a frisé les 200 DA et les poivrons, haricots
blancs ou verts, les carottes et tous les autres légumes ont connu des
augmentations sensibles de leurs prix, atteignant parfois le double. Il faut
dire aussi que la fraîcheur n'était pas l'apanage de ces denrées car elles ont
été cueillies depuis plusieurs jours et auraient été invendables en d'autres
circonstances, mais là, les gens achetaient tout « pourvu que je trouve ce que
je cherche », a rétorqué un citoyen. Les fruits étaient plus présents mais à
des prix inabordables pour la grande partie des citoyens. La pastèque qui
coûtait entre 40 et 55 DA durant les derniers jours du Ramadhan a atteint les
70 et 75 DA le kilo, le melon les 200 DA, le même prix pour les pêches et les
abricots, alors que ces derniers (les abricots) ne coûtaient pas plus de 80 DA
pour les meilleures pièces durant les derniers jours avant l'Aïd. Il ne faut
surtout pas essayer d'acheter un poulet ou de la viande rouge car il n'y avait
peut-être qu'un seul boucher ouvert le troisième jour de l'Aïd dans la plupart
des villes. Ces pratiques sont devenues courantes ces dernières années et les
commerçants avancent le fait que la cueillette s'arrête durant les fêtes car la
plupart des travailleurs agricoles, originaires de l'intérieur du pays,
rentrent chez eux durant cette période et l'offre devient presque nulle. Chacun
pointe du doigt les autres maillons de la chaîne commerciale et affirme que ce
sont les grossistes qui augmentent les prix mais nous avons tous remarqué que
les produits agricoles (fruits et légumes) étaient déjà là avant la fin du
Ramadhan et que ce sont souvent les mêmes produits qui étaient vendus à presque
deux fois leur prix. Il faudrait peut-être revenir à une mercuriale nationale
des prix pour éviter ces pratiques hors-la-loi qui grèvent dangereusement le
budget du fonctionnaire en enrichissant illicitement les commerçants véreux qui
imposent leur loi au cours des fêtes synonymes normalement d'entraide.