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Constantine - Eaux thermales: Partenariat entre les universités de Mentouri et Florence

par A. Mallem

  Dans un communiqué transmis hier à notre bureau, l'université des Frères Mentouri de Constantine a annoncé que, dans le cadre de sa stratégie de développement et d'internationalisation, qu'elle vient d'établir une convention d'échange et de coopération avec l'université italienne de Florence. Celle-ci portera notamment sur un partenariat dans le domaine de la géologie dans le but de bien connaître les caractéristiques et le fonctionnement des systèmes hydrothermaux (les eaux thermales). Cette coopération engage le département des sciences de la terre pour l'université de Florence, et le département de géologie pour l'université des Frères Mentouri. L'accord de partenariat, qui entre dans le cadre du développement des activités culturelles et scientifiques touchant la coopération, l'échange scientifique et la mobilité des chercheurs, étudiants et doctorants entre les deux universités, va faire bénéficier les chercheurs et les doctorants de l'université de Constantine de l'expérience et des connaissances des chercheurs de l'université de Florence, notamment dans le domaine de la géochimie isotopique (analyse des eaux et des gaz) indispensable à ce genre d'étude sur les eaux thermales.

Plaidant pour ce partenariat international dans l'étude et l'exploitation du thermalisme dans notre pays, notamment dans l'économie touristique, les universitaires du département de géologie de l'université des Frères Mentouri ont considéré que les eaux thermales, qui existent en abondance en Algérie, représentent une ressource importante dans le développement économique d'un pays. Ils notent à cet effet que «malgré une importante prolifération de forages exploitant les aquifères hydrothermaux en Algérie, d'importantes potentialités restent en grande partie inexploitées». Ces potentialités, expliquent-ils, sont caractérisées par une forte concentration de sources chaudes dans les régions nord du pays, et plus particulièrement dans sa partie est. A cet égard, la région de Guelma où Hammam-Meskhoutine (appelé maintenant Hammam-Debagh), avec des eaux avoisinant 98,7 °C, sont des sources considérées les plus chaudes au monde après celles des geysers de l'Islande avec 110 °C, en est l'exemple type. «Ces sources thermales ont été peu étudiées et c'est seulement à partir de 1970 que les hydrogéologues commencent à s'intéresser à ce domaine particulier», disent ces universitaires qui estiment «qu'il faut compléter les études réalisées, mais limitées dans le cadre des études universitaires avec des moyens souvent insuffisants du point de vue analytique et l'absence total de laboratoires d'analyses isotopiques dans nos universités».

Les chercheurs et doctorants pensent qu'il s'agit là d'un projet très ambitieux qui implique toutes les disciplines de la géologie pour sa mise en application, «surtout que l'étude du thermalisme algérien reste inachevée car certains points n'ont pas été abordés, tels que le mode et la localisation des zones d'alimentation et de circulation des eaux, leur minéralisation, l'âge ainsi que l'origine du gaz carbonique et du souffre contenus dans l'eau. Et seule la géochimie isotopique se prête à ce genre d'étude», ont expliqué ces universitaires.