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Le ministre de l'Energie: «Le changement arrive»

par M. Aziza

Le projet de loi pour le nucléaire civil est en voie de finalisation, il a été déjà soumis aux différents secteurs pour qu'ils donnent leur avis sur le projet et il sera présenté dans quelques jours au gouvernement. L'Algérie a déjà affiché, dans ce sens, ses ambitions pour l'exploitation de cette énergie dans la production de l'électricité, dans les secteurs de la santé, l'agriculture et l'hydraulique. C'est ce qu'a affirmé le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, hier, lors d'une journée portes ouvertes sur l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) au sein de son département, en soulignant, entre autres, que l'élaboration de la nouvelle loi sur les hydrocarbures a été confiée à un bureau d'études étranger de renom, sans préciser si ce dernier est Américain ou Suédois ou d'un autre pays. Il s'est contenté de dire que c'est un bureau d'études spécialisé dans ce type d'élaboration de loi. Un bureau qui a été déjà sollicité par plusieurs pays au monde qui ont décidé de revoir leurs lois pour qu'elles soient plus attractives, notamment avec la volatilité des prix des hydrocarbures.

Et de préciser que des experts algériens sont associés avec ce bureau d'études pour apporter leur contribution et enrichir ce texte. L'enjeu, souligne le ministre, est de rendre le cadre législatif du secteur plus attractif pour les investisseurs étrangers, sachant, dit-il, «qu'on a lancé 5 appels d'offres pour la recherche et l'exploration pétrolières qui se sont avérés infructueux». Interrogé sur l'option du partage de la production réclamée notamment par les investisseurs étrangers, dans le cadre de cette nouvelle loi, le ministre de l'Energie a affirmé qu'il est encore prématuré pour donner une réponse définitive car la loi est en cours d'élaboration. Mais il a tout de même précisé que «dans certains cas, il y a possibilité de partage de la production et dans d'autres cas, d'autres considérations seront prises en compte». Et de souligner que cette loi veillera à protéger les droits de chacun, de l'Etat algérien et de l'investisseur sur la base du principe «gagnant-gagnant». Et de rassurer en affirmant que cette loi devra répondre à toutes les préoccupations formulées par les opérateurs nationaux et étrangers.

Le ministre affirme qu'il est temps d'augmenter les capacités. «Sur 1,5 million de km² de bassins sédimentaires, 30% seulement sont soumis à des campagnes d'exploration, même les zones off-shore d'une superficie d'environ 100.000 km² ne sont pas explorées». Idem, dit-il, pour le gaz de schiste.

Le ministre a beaucoup insisté sur la nécessité de lutter contre la bureaucratie et d'assurer une totale transparence dans le secteur de l'énergie, tout en accordant des facilités aux investisseurs, notamment en matière de traitement de demande. Pour le ministre, le changement arrive et des actions sont déjà entreprises dans ce sens. Aujourd'hui, le ministère de l'Energie œuvre pour la modernisation et l'amélioration des performances de toutes ses agences et directions. Et de préciser : «Ça ne sera plus un mystère mais un ministère». Il cite, dans ce contexte, l'ARH qui a développé une base de données des installations du secteur des hydrocarbures et d'un outil informatique d'analyse et de traitement des données.

Ainsi que la mise en service du système de gestion électronique des documents, ce qui a permis, selon le ministre, d'améliorer les délais de traitement des dossiers et réponses aux différents opérateurs. Le ministre a cité également la direction de la protection des patrimoines, qui est très sollicitée du moment que c'est elle qui octroie des autorisations d'importation et d'exportation des produits dangereux. Et d'affirmer que les autorisations qui s'octroyaient après 4 mois sont aujourd'hui remises après 21 jours seulement aux opérateurs. Il a évoqué, entre autres, le projet de lancement d'une plateforme numérique du ministère de l'Energie dans un avenir très proche.

Le ministre n'a pas répondu aux questions des journalistes sur les résultats des négociations entre ExxonMobil et Sontrach, en répondant à chaque fois que Sonatrach est citée : «Laissons Sonatrach faire son travail».

L'ARH pour l'augmentation graduelle des prix des carburants

En théorie, l'autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) est pour l'augmentation graduelle des prix des carburants avec quelques dinars de plus chaque année, vu leur impact positif sur la réduction de consommation nationale et sur la promotion de l'utilisation du GPL-C. Selon l'ARH, la consommation nationale de carburants (essences et gas-oil) est passée de 15,04 millions de tonnes en 2015 à 14,23 millions de tonnes en 2017, soit une baisse de 5,4%. Et ce, suite à l'augmentation des prix des carburants depuis le 1er janvier 2016. Cette baisse a été également motivée par la hausse du volume de la consommation du GPL-C. «Avec un volume de 457.000 tonnes, la consommation du GPL a connu une hausse de plus de 29,9% en 2017 par rapport à l'année 2016». L'engouement pour l'utilisation du GPL-C est dû à l'augmentation des prix des autres carburants et au maintien de son prix (GPL) à 9 DA le litre, induisant ainsi un écart important du prix par rapport aux essences. M. Guitouni a affirmé, dans ce sens, que l'ARH fait chaque année des propositions pour l'augmentation des prix et détermine les prix des carburants à la pompe, mais ce ne sont que des propositions, le dernier mot revient au gouvernement. Mais, précise-t-il, ce qui est sûr, par contre, l'ARH fait la promotion du GPL-C par le maintien de son prix à 9 DA le litre et par le projet de conversion de 500.000 véhicules au GPL d'ici 2020. Le ministre a également indiqué que les constructeurs de véhicules en Algérie et ceux qui fabriquent ou font le montage de véhicules pour l'Algérie seront désormais sommés d'équiper 10% des véhicules destinés au marché algérien de pompe GPL-C.