Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Plus de 740.000 candidats: L'Education recrute à tour de bras

par Yazid Alilat

Plus de 740.000 candidats vont passer, ce mardi, les épreuves du concours national externe pour le recrutement d'enseignants du cycle primaire, notamment, a indiqué, hier lundi, M. Kamel Hamadou, directeur de la Formation au ministère de l'Education nationale. Il a expliqué, à la Radio nationale, que ce concours va concerner 740.000 candidats inscrits sur la plate-forme numérique du ministère pour pourvoir, en particulier, les postes d'enseignants du primaire. «Il y aura 740.000 candidats pour les postes d'enseignants et de l'administration. Nous avons plus de 49.000 postes pédagogiques à pourvoir, pour les enseignants du primaire, et plus de 7.000 postes administratifs, entre intendants, sous-intendants et attachés principaux de Laboratoires, pour pallier aux besoins du secteur». La semaine dernière, la ministre de l'Education nationale Mme Bengheberit avait annoncé ce concours de recrutement externe, en faisant état de 8.586 postes à pourvoir, entre professeurs d'enseignement primaire et d'autres catégories administratives. Pour autant, le directeur de la Formation au ministère, a affirmé, concernant la crédibilité et la transparence de concours que «tout est garanti, entre la surveillance, la correction, qui se fait sous la même forme que les autres examens officiels, la garantie de l'anonymat et tout se déroule dans de bonnes conditions». «Il n'y a pas de favoritisme pour les candidats», a-t-il assuré.

Sur la formation des nouveaux enseignants, qui auront réussi ce concours, M. Hamadou a expliqué que «80% passeront par une formation, selon la spécialité, dans les instituts de formation», et qui débutera, dès le mois de juillet. C'est depuis 2008, a t-il rappelé, que «tous les nouveaux recrutés passent par la formation, en juillet et août, et qui se poursuivra pendant les vacances. Cette formation va être sanctionnée pour les enseignants du Primaire, par un mémoire». M. Hamadou a ajouté que pour ce concours externe, il y aura en réalité 3.378 postes d'emploi, pour le Primaire sur les 8500 candidats à ce concours. «Et, depuis 2014, on ne recrute que les licenciés, et durant la formation de 2 à 3 semaines, avant le mois de septembre, c'est pour la prise en charge de la classe, les aspects pédagogiques, etc. On les initie à la prise en charge des élèves et cette formation s'étalera sur toute l'année», poursuit le directeur de la Formation au ministère de l'Education nationale. Pour prendre en charge ce volet, il a annoncé la récupération, par le ministère, de 28 instituts de formation sur un total de 60, initialement cédés au ministère de l'Enseignement supérieur. «L'objectif est d'avoir, au moins, un institut de formation, dans chaque wilaya.» Par ailleurs, M. Hamadou a souligné que le ministère a établi «un plan triennal de formation qui concerne les 700.000 travailleurs du secteur, autant les enseignants, les administratifs que le corps des inspecteurs». «Ce plan porte sur le management, la didactique, l'enseignement, et il est axé sur les nouvelles approches par les compétences et la gouvernance», ajoute t-il. C'est en fait la politique préconisée par la ministre de l'Education nationale, dans le cadre de réformes globales de seconde génération.

Un cadre, au ministère avait indiqué, sur ce dossier, il y a quelques mois, que : «si l'Ecole algérienne a atteint ses objectifs sur le plan quantitatif, sur celui de la qualité, c'est un échec total», relevant que «le défi actuel, c'est la qualité de l'enseignement». «Nous investissons, chaque année, plus de 16% du budget, soit 6 milliards de dollars, dans l'Enseignement, mais quand on voit le taux de réussite aux examens, quand on voit le taux de survie, ils sont insuffisants par rapport à l'investissement mis en place par la Communauté nationale», a indiqué, dans des déclarations de presse M. Farid Benramdane, conseiller au ministère.

«On doit (donc) améliorer la qualité par le taux de réussite. Ce n'est pas normal que sur 100 élèves, qui débutent au Primaire, seuls 4 obtiennent le Bac, sans redoublement, que 32% parmi les autres abandonnent, l'école avant l'âge de 16 ans, et que le taux national de redoublement est de 14%.» Avec 98% de scolarisation, à l'échelle nationale, «on peut dire que les objectifs ont été atteints, et il fallait basculer dans l'école de la qualité, mais à ce moment-là, on a basculé dans l'instabilité», a relevé le Pr Benramdane, selon lequel «la réforme (de l'Ecole), c'est la refonte pédagogique : il y a la gouvernance, et il faut sortir de la gestion administrative pour le management et la professionnalisation par la formation, le métier exige de la technicité».