Le Mouloudia de Constantine vit présentement une situation de blocage pour le moins inédite. Après la saisie opérée dernièrement par des créanciers sur son compte bancaire, notamment de la part d'un de ses anciens présidents qui, muni d'une décision de justice, a pris presque la totalité du montant de la subvention versée au club par la wilaya et qui s'élève à deux milliards de centimes. De ce fait, les dirigeants ne pourront effectuer l'opération recrutement qu'ils avaient prévue. Le wali de Constantine, mis au courant de ce procédé, a exprimé son indignation pour cette façon d'agir des créanciers et a décidé de ne plus verser un centime d'aide au MOC dans ce compte bancaire qui, par décision de justice, demeure toujours bloqué pour le club, mais ouvert pour les créanciers qui s'accaparent de chaque centime qui rentre. Le wali s'est exprimé jeudi sur cette question dans une déclaration faite sur l'antenne de la radio locale et il a pointé du doigt ces anciens dirigeants « supposés être les premiers supporters du club », en s'étonnant que chaque président ne reste qu'une ou deux saisons, puis s'en va en réclamant des créances dépassant les quatre milliards de centimes, argent qu'il prétend avoir dépensé durant sa présidence de ses propres deniers. Ensuite, il este son propre club en justice et obtient gain de cause. « Une façon détournée, astucieuse mais légalisée, de s'accaparer de toute aide destinée à l'association », ont commenté jeudi des supporters au comble de l'indignation et de la colère. « Cette situation fait que le MOC est privé de toute ambition d'accession à un niveau supérieur depuis maintenant cinq ans », ont-ils ajouté. En tout état de cause, le wali a décidé que, dorénavant, aucun centime ne sera versé par la wilaya dans le compte bloqué du club. Et le premier responsable de la wilaya a révélé que c'est lui qui a décidé de bloquer la tenue de l'assemblée générale extraordinaire du MOC prévue jeudi dernier, afin de statuer sur la démission du président Réda Bounab, élu à ce poste depuis deux mois environ et, accessoirement, de trouver un candidat pour le remplacer.

Le wali s'est dit convaincu qu'il faut d'abord régler ce problème du compte bancaire bloqué. Les supporters, qui avaient entendu ses déclarations, se sont affolés et ont entrepris aussitôt d'organiser un sit-in devant son cabinet. Recevant deux supporters délégués, le wali leur a expliqué la situation et la problématique dans laquelle se débat le MOC en leur faisant comprendre, d'une part, que la tenue de l'assemblée générale n'est pas urgente et, d'autre part, qu'il faut d'abord convaincre les créanciers d'accepter le principe d'un échéancier de paiement par tranches. Car il ne peut rien faire tant que ces derniers détiennent des décisions de justice qui sont opposables à tous, y compris aux autorités publiques, leur a-t-il expliqué. Telle est la situation du MOC dont les velléités de recrutement ont été stoppées en plein élan.