Des plongeurs de l'Association écologique marine ?Barbarous' en collaboration avec les garde-côtes de Bouzedjar ont réussi à renflouer un filet fantôme mesurant plus de 800 m, qui constituait une menace pour la faune marine près de l'Ile Plane, dans la corniche oranaise, a-t-on appris de l'Association. Selon un communiqué de cette association « Un filet perdu qui a dérivé a été signalé par des pêcheurs aux services des garde-côtes de la station de Bouzedjar mais, malheureusement, a fait des ravages. L'équipe de l'Association a procédé à une première opération de renflouage de 800 m de filets... de belles badèches, mérous, et pagres on été victimes de cette pêche fantôme ». Le filet fantôme, localisé près des îles Habibas, situées à 12 km de la côte oranaise a capturé des poissons, des espèces benthiques (de fonds) notamment.

Une partie de ce filet qui avait capturé énormément de poissons (mérous, badeches, thon rouge, crustacés, ...) a été renflouée par une équipe de plongeurs de l'Association dans la journée de vendredi, mais le manque de moyens humains n'a pas permis de récupérer la totalité de ce filet gigantesque qui a dû être emporté par les courants ». La pêche est interdite dans cette zone marine classée et protégée, a indiqué la même source, qui a affirmé que c'est le plus grand filet qui a été renfloué « au cours d'une longue expérience de renflouage de filets fantômes, dans le cadre de l'Association. » Ce genre de filets qui dérivent et finissent dans le fonds de la mer, menacent les espèces qu'ils capturent et tuent, mais aussi des espèces végétales qu'ils étouffent, pouvant ainsi rendre désertique tout un périmètre, a-t-on expliqué. Le renflouage de la totalité du filet nécessite une seconde opération de plongée, voire deux, programmées après la fête de l'Aid en raison des conditions météorologiques inappropriées, dans les jours à venir. La partie renflouée du filet a été remise aux garde-côtes de Bouzedjar qui ont participé à l'opération de renflouage, indique l'Association, soulignant son souhait que le Commissariat national du littoral (CNL), co-gestionnaire des îles avec l'Association ?Barbarous', leur prête main-forte dans cette opération qui nécessite la mobilisation d'un maximum de plongeurs. En effet les filets fantômes sont des filets entiers ou en morceaux laissés en mer, voire abandonnés intentionnellement. Les raisons peuvent être multiples, il s'agit bien souvent d'un accident, l'outil de pêche ayant accroché le fond ou s'étant déchiré pendant la relève. Mais accident ou mauvaise intention le résultat est le même : ces outils de pêche continuent leur travail sous l'eau, à la dérive, ou accrochés aux fonds marins et détruisent une partie de la vie marine.

Devant cette menace sur les écosystèmes océaniques, les pays s'organisent, depuis 2009 et essayent de trouver des parades. Les filets fantômes représentent près de 10 % du total des déchets plastiques dans les océans.