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Le sort de Rabah Madjer étant scellé: A qui incombe la faute ?

par M. Zeggai

L'heure du départ de Rabah Madjer a sonné. Les circonstances actuelles ne lui permettent pas de travailler dans la sérénité et les conditions de travail ne lui sont guère favorables pour atteindre les objectifs inscrits sur le contrat. Cette situation a obligé les membres du bureau fédéral à accélérer le processus du limogeage. Selon notre source, le sort de Rabah Madjer est déjà scellé. « Madjer va quitter l'EN », nous a-t-on dit. C'était prévisible, mais que l'on sache que Madjer n'est pas le seul problème de la crise de résultats de l'EN. Critiqué de partout, Madjer est contesté par tous ceux qui n'ont pas compris réellement les problèmes actuels du football national. Rabah Madjer doit savoir quitter la table du moment qu'il n'est plus concentré sur son travail. Le sélectionneur national a été déchargé de l'équipe nationale des locaux pour soi-disant se concentrer pleinement sur les objectifs de l'EN « A ». Djamel Menad, l'un des deux adjoints, est en train de négocier avec la JSK alors qu'il est lié par contrat avec la FAF. De nombreux griefs sont retenus contre l'actuel responsable technique des Verts. En plus des prestations guère convaincantes de l'EN et des défaites, il y a eu aussi le cas Mbolhi remplacé par Chaouchi présenté par Madjer comme le meilleur gardien de but d'Afrique, ce qui est déjà une aberration pour un gardien de but sans club après que le MCA ait décidé de ne pas lui renouveler son contrat. Il est reproché à Madjer certains choix de joueurs ne répondant à aucun critère, outre une mauvaise gestion technique du groupe, et c'est la réalité du terrain. Nous n'inventons rien. Lors du match face au Portugal, les joueurs paraissaient complètement démobilisés. Est-ce le spectre de Rajevac qui s'annonce à l'horizon ? « Je suis triste et déçu des résultats réalisés par cette équipe, car j'estime en toute honnêteté qu'il y avait le potentiel pour bien faire », dixit Halilhodzic qui connait bien les joueurs algériens. Ce qui signifie que les résultats actuels ne sont guère en conformité avec le potentiel existant, selon le coach bosniaque. Selon des sources bien informées, certains joueurs ne sont plus à l'aise avec la méthode et les choix de Rabah Madjer. D'autres, il faut l'avouer, ne possèdent pas le niveau de joueur international. Mais là, c'est une autre paire de manches dans la mesure où le football algérien est devenu impuissant, étant incapable dans l'éclosion et la formation des joueurs de haut niveau. Aujourd'hui, le problème du football algérien est plus profond et seule une intervention de l'Etat pour rétablir la situation en prenant des mesures draconiennes à l'encontre des dirigeants des clubs, principaux responsables de la situation catastrophique du sport roi en Algérie. En somme, comme le football est cruel, Madjer a été rejeté par les siens. La FAF n'a d'autre alternative que de prendre la décision la mieux indiquée pour l'EN et le public algérien, car il s'agit là de l'avenir de toute une nation. Madjer devra accepter la réalité en face en prenant en considération les propos du célèbre entraineur italien, Arrigo Sacchi, « Celui qui sait, vit dans le futur, et celui qui ne sait pas, vit dans le passé ». Madjer doit également savoir que « l'on n'apprend rien de la vie si on pense que nous avons toujours raison ». C'est dire qu'il doit admettre les règles du jeu et revenir à la raison pour prouver son nationalisme dans l'intérêt de l'EN. A présent, Zetchi l'a clairement avoué, « le sort de Madjer se décidera au niveau du bureau fédéral, seul habilité à prendre des décisions à l'encontre du sélectionneur national ». On croit savoir qu'une rencontre entre le président de la FAF et Madjer sera organisée pour une probable résiliation de contrat. Un contrat où, selon notre source, une clause a été rajoutée pour régler deux mois de salaires seulement en guise d'indemnités en cas de limogeage. Pour la succession de ce dernier, de nombreux Algériens sont favorables à la venue de Djamel Belmadi qui jouit d'une bonne popularité et d'un grand respect. Quant à Rabah Saâdane, il a déclaré qu'il n'est pas prêt à retrouver le banc de touche des Verts, préférant se consacrer à son travail de développement du football national.