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L'équipe nationale entre rupture et continuité: Et on reparle de Vahid Halilhodzic

par Kamel Mohamed

Au moment où l'on s'attendait à une totale rupture avec l'actuelle équipe nationale, les dernières informations parvenant de la FAF font état de contacts entre le président de la fédération, Kheireddine Zetchi, et l'ancien sélectionneur de l'équipe nationale, le Bosnien Vahid Halilhodzic. Zetchi qui devrait assister au congrès de la FIFA à l'occasion de la coupe du monde qui débutera vendredi prochain, devrait rencontrer en même temps le manager de Halilhodzic, selon les informations qui ont filtré de la FAF. Il compte faire appel à ce technicien qui a marqué l'histoire du football algérien quand il avait qualifié les Verts au deuxième tour du Mondial brésilien en 2014. Selon un membre du bureau fédéral, le rappel éventuel de Halilhodzic est un ballon de sonde de la part de la FAF, sachant que ce technicien a été réclamé par des supporters lors du match amical Algérie-Cap Vert (2-3) afin de narguer Madjer. Il s'agit aussi pour la FAF d'attirer la sympathie des supporters de l'équipe nationale, lesquels gardent un bon souvenir de ce coach. Il s'agit aussi pour la FAF de sensibiliser les pouvoirs publics pour l'aider à recruter Halilhodzic. En ce sens, ce membre du bureau fédéral confirme que le cas de Halilhodzic demeure une proposition qui fait son chemin sans qu'il y ait du concret. Ce serait aussi une manière d'éloigner la pression sur la FAF concernant le cas du sélectionneur Rabah Madjer et alimenter ainsi l'opinion publique par un autre sujet sur l'équipe nationale. Toutefois, l'éventuel retour de Halilhodzic pourrait porter préjudice à l'actuelle FAF, sachant que le technicien bosnien avait refusé de renouveler son contrat en 2014, alors que c'est le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui lui avait fait cette proposition lors d'une cérémonie organisée en l'honneur de l'équipe nationale. Il faut aussi rappeler que l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait tout fait pour amener Halilhodzic à ne pas rester en Algérie. Il était reproché à Halilhodzic son caractère de rebelle et refusait toutes formes d'immixtion dans le domaine technique ! L'actuelle FAF souhaite engager Halilhodzic pour «rétablir la discipline au sein de la sélection et rebâtir une nouvelle équipe».

Halilhodzic avait exercé en Algérie de 2011 à 2014 dans un contexte différent. A l'époque, l'Algérie n'était pas encore touchée par la crise financière et les réserves de changes n'étaient pas entamées. La FAF vivait aussi dans l'opulence, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui dans la mesure où le retour de Halilhodzic suppose revoir son contrat à la hausse. Or, la FAF ne bénéficie plus des mêmes ressources financières en raison des mauvais résultats de l'équipe nationale et de son absence des grands rendez-vous footballistiques comme la coupe du monde.

En ce sens, le contexte est différent. Sur un autre registre, l'éventuel retour de Halilhodzic signifie en quelque sorte un éventuel retour de Mohamed Raouraoua.

Dans ce cas, Zetchi et son équipe devraient partir et permettre à Raouraoua de revenir puisque l'actuelle FAF a du mal à marquer une rupture avec le passé et continue de travailler avec les moyens matériels et humains mis en en place par Raouraoua. En somme, le salut de la FAF et du football national consiste à redémarrer sur de nouvelles bases avec de nouveaux joueurs avides de victoires, sachant que les actuels joueurs auront tout gagné et n'ont aucune ambition d'autant plus que le Mondial-2022 (leur seul objectif ou souhait) est lointain pour eux. Autant reconstruire une nouvelle équipe avec un nouveau staff technique avec des ambitions voraces !